Chapitre 10

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*Lundi 30 octobre : 10am*

Fais chier... Pourquoi a-t-il fallu que je me retrouve dans les toilettes au même moment où des filles de l'équipe de pom-pom girl s'en prennent à Victoire.

— T'es vraiment une belle salope de te taper le copain de ta meilleure amie.

— Et tu te montres avec lui comme si de rien n'était.

— À ta place, j'aurais honte, je n'aurais même pas remis un pied dans l'école.

— Je comprends mieux pourquoi ton père est parti. Pourquoi vouloir éduquer une fille pathétique comme toi ?

Des mouvements brusques et des cris m'obligent à sortir de la cabine où je me cachais. Victoire a la tête au-dessus du lavabo et Hailey la tient par les cheveux.

— Qu'est-ce que vous faites ? demandé-je en me lavant les mains.

— On remet à sa place cette pétasse.

— C'était une question rhétorique, je n'attendais pas de réponses. Ce que je voulais dire, c'est lâchez-la.

— Pourquoi on ferait ça ? C'est une salope !

— Tu as vu ce qu'elle t'a fait ?

— Oui, ce qu'elle m'a fait. À moi, Amy Wilson, pas à vous. Mes histoires ne vous concernent pas. Pourquoi s'en prendre à elle ? Ils étaient deux et s'il y en a un qui doit s'en vouloir plus que l'autre, c'est bien Aaron, mais c'est toujours plus facile de s'en prendre aux femmes.

Les filles lâchent Victoire, qui se recoiffe, les mains tremblantes.

— Écoutez, je trouve ça honorable de vouloir me soutenir, mais ce n'est pas en faisant ça que vous soutiendrez les femmes. Nous devons nous serrer les coudes. Le monde est déjà assez cruel comme ça. Ne le soyons entre pas entre nous.

Elles regardent Victoire de haut en bas et s'en vont.

— Pourquoi tu fais ça ? me demande-t-elle.

— Pourquoi je fais quoi ?

— Pourquoi tu me défends ? Je ne t'ai pas demandé de le faire. Je ne veux pas te ta pitié, je n'en ai pas besoin.

Je me tourne vers elle et croise les bras.

— Je n'en ai rien à faire de ta gueule, dis-je simplement. Je n'aime juste pas l'injustice. Je ne trouve pas ça correct que tu sois la seule à t'en prendre plein la tronche, alors qu'Aaron est presque vu comme un héros juste parce que c'est homme.

Je prends mon sac à main et tourne les talons.

— La prochaine fois, ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas ! s'écrie-t-elle, avant que la porte ne se referme.

Je m'appuie contre le mur et reprends ma respiration.

— Ça va ? me demande une voix familière.

Je sursaute, surprise par son apparition soudaine.

— Tu m'as fait peur, Nate.

— Tu n'as pas répondu à ma question.

Je m'apprête à m'en aller, mais il me retient.

— Amy.

— Lâche-moi un peu Nate, arrête d'être derrière mon dos constamment.

Je me dégage de son emprise et m'en vais.

Disséquer une grenouille n'est absolument pas dans les projets de Lorenzo qui préfère nettement passer son heure à trouver le déguisement parfait pour la soirée de demain.

THE WAY I LOVE YOU [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant