Chapitre 14

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Le soir même, il m'a donné rendez-vous. Lorsque j'ai dit à ma mère que je voyais Nate, elle n'en croyait pas ses oreilles. Elle a même insisté pour m'accompagner et s'assurer que ce n'est pas une blague.

Nous entrons dans le bâtiment quasiment vide. Deux personnes sont en train de ranger leurs affaires et s'en vont et deux autres sont sur un ring et se donnent des coups. Je reconnais facilement le mètre quatre-vingt-dix de Nate. L'homme en face de lui est bien plus petit, mais il est tout aussi imposant.

Lorsqu'il nous voit, Nate a un moment d'inattention et son adversaire en profite pour lui asséner un violent coup dans la tête.

— Je te l'ai déjà dit Nate ! Ne baisse jamais ta garde.

— Je sais, désolé...

— La prochaine fois que tu me refais ça, c'est cent pompes. C'est tout pour aujourd'hui, repose-toi bien.

Nous saluons l'inconnu au crâne rasé et rejoignons Nate qui enlève son casque et sa gouttière de protection. Il secoue sa tête, faisant bouger ses cheveux humides de sueur. Son corps couvert de transpiration luit à la lumière faisant ressortir ses muscles.

— Mesdames, dit Nate.

— Nate, c'est toujours un plaisir de te voir, dit ma génitrice en ne manquant pas de mater le garçon qui pourrait être son fils.

Je donne un coup de coude à ma mère.

— Arrête de le regarder comme ça ! Tu imagines si c'est un homme qui me regarde comme tu le fais.

— Orgh ! Ça va, ne fais pas ta jalouse !

— Je ne suis pas jalouse.

— Si, tu l'es. Je t'ai mise en monde, je te connais par cœur, dit-elle en pinçant ma joue.

— N'importe quoi.

Je me dégage, agacée, elle me fait passer pour une fille sous le charme alors que pas du tout.

— Bon, je vais vous laisser. Je venais juste voir de mes propres yeux et conserver ce moment inattendu, dit-elle en prenant une photo. Allez, je file.

Elle s'en va et je me retrouve seule avec Nate.

— T'es venue faire un défilé de mode ? me questionne Nate.

— Quoi ?

— Ta tenue.

Je regarde ma jolie combinaison vert olive Solely Fit.

— Qu'est-ce qu'elle a ma tenue, elle est très bien.

— Oui, dit-il en riant. Et elle te va à merveille, mais nous ne sommes pas là pour nous pavaner, mais pour apprendre à te défendre.

— Je veux être belle, peu importe les circonstances, Zhang.

Il m'emmène sur un tatami et se poste face à moi.

— On va s'échauffer. Tu dois commencer par réveiller tes articulations. Tête, épaules, coudes, poignets, hanches, genoux et chevilles.

Je suis ses mouvements méthodiquement telle l'élève sérieuse que je suis.

— Maintenant, on doit préparer ton cœur en augmentant ton rythme cardiaque avec la corde à sauter. On va en faire cinq minutes.

— Cinq minutes ? demandé-je horrifiée.

Devant ma mine déconcertée, il diminue la durée à deux minutes.

— Je suis obligée ? tenté-je de négocier.

THE WAY I LOVE YOU [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant