Chapitre 24

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Tiens, il rentre plus tôt que prévu. Dieu merci, que ce supplice s'arrête.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demande mon oncle.

— Noa imite Amy et son...

Je plaque ma main sur la bouche de ma cousine l'empêchant de continuer et saisis mon téléphone de ma main libre et raccroche. Noa essaie de parler, mais je lui pince la bouche. Je les menace de raconter à tout le monde que les jumeaux font encore pipi au lit s'ils parlent alors, le frère et la sœur se taisent.

— Rien tonton, tu rentres tôt dis donc.

— Oui, j'ai laissé mon équipe s'occuper du reste. Je les ai bien briefés et je veux leur laisser plus des responsabilités.

Il me prend dans ses bras et embrasse ses petits-enfants.

— Combien je te dois, ma nièce préférée ?

Étant donné que je suis sa seule et unique nièce, forcément, je suis sa préférée.

— Tonton, tes plats sont déjà suffisants.

Je lui réponds à chaque fois la même chose, mais il insiste toujours pour me donner une liasse de billets et cette fois-ci ne fait pas exception à la règle. Je ne vais pas refuser son argent alors, je fourre les sous dans mon sac à main.

— Tu vois, c'est pour ça que t'es mon oncle préféré.

Il éclate de rire. Je salue les monstres qui me regardent d'un mauvais œil et je dépose un bisou sur la joue de mon tonton chéri et je rentre. Le frère de ma mère habite à dix minutes à pied de chez moi, alors, je refuse constamment qu'il me dépose. J'adore marcher le soir, lorsqu'il n'y a plus aucune vie dans les rues, mon casque sur les oreilles. Je m'évade de la dureté de la vie et de ses obstacles. C'est ma routine, mais cette fois, je passe mon trajet à parler avec Nate, il veut s'assurer que je rentre saine et sauve chez moi. Il me questionne sur ma liste et je lui réponds que je lui en parlerai demain. Je n'ai qu'une hâte, d'être à notre rendez-vous.

Comme je m'en doutais, il remet sur le tapis le sujet de notre couple.

— Amy, je n'ai pas envie de te mettre la pression, mais je n'ai pas non plus envie de vivre cacher. Je peux t'assurer que notre histoire ne se passera pas comme celle de ton ex. Ce n'est pas comme si les autres ne nous avaient jamais vus traîner ensemble.

— Justement, c'est en connaissance de cause que je dis ça. Le nombre de fois que Yumi, Roya et Lorenzo sont venus me raconter ce qu'il s'est dit. Certes ce n'était rien de très grave, mais ça reste chiant.

Je soupire, nous ne sommes pas d'accord, mais je pense qu'on peut faire des concessions des deux côtés. J'arrive enfin dans ma rue, il n'y a pas un chat à la ronde, seules quelques voitures de luxe qui n'ont pas été rentrées dans les garages et les lampadaires qui illuminent les trottoirs.

— Bon, laisse-moi du temps. On peut attendre le match de la saison. Ça te va ? Ce n'est pas trop loin et ça nous laisse le temps de nous connaître un peu plus, voir comment nous évoluons ensemble et à me préparer mentalement. Si tu gagnes, ça sera également l'occasion de te féliciter. Je t'organiserai même un pique-nique cuisiné par mes soins.

— Ça me va, dit une voix au loin.

Je lève la tête et aperçois mon voisin par sa fenêtre. Je m'approche et m'écrie.

— Je suis à deux doigts de te chanter une ballade, dis-je en rigolant.

— Choisis bien, car je suis très sélectif en termes de genre musical.

Je grimpe sur le toit d'une Aston Martin qui traîne dans le coin et je m'échauffe les cordes vocales et chante sous son balcon tel Roméo à Juliette.

THE WAY I LOVE YOU [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant