𝙿𝚛𝚘𝚟𝚒𝚍𝚎𝚗𝚌𝚎

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"Qu'est ce que je fais là..."

Entouré par toute cette opulence, il ne pouvait que s'interroger sur l'enchaînement de circonstances qui l'avaient amené à accepter de venir à cette "petite fête", organisée par Dieu sait qui. Une soirée costumée, qui plus est. Qui, passé l'enfance, préparait encore de telles fêtes ? Le thème des "années folles" était certes plus adulte, mais Izuku ne s'en sentait pas moins ridicule.

Obligé de se retrouver là, mal à l'aise dans son costume de soirée, ses cheveux aux reflets impérial coiffés en arrière et le visage partiellement occulté par un masque à plume, il avait l'impression d'être tout droit sortit d'un carnaval vénitien, et essayait tant bien que mal de trouver sa place entre les flûtes de champagne et les invités à l'allure soignée. Tout ici respirait la richesse et la splendeur, alors comment lui, Izuku Midoriya, journaliste d'une petite gazette au succès modeste, se retrouvait à devoir se fondre dans la masse informe et pompeuse de la jet-set japonaise ?

Question assez rhétorique en soi. C'était à son meilleur ami, Shoto Todoroki, qu'il devait cela. Ce dernier étant issu d'une famille "de la haute", il était régulièrement invité à ce genre d'évènements qui pourtant l'ennuyaient profondément, et se devait d'y assister sous peine de s'attirer les foudres de son géniteur. Si jusque-là Izuku avait toujours réussi à se défiler quant à ses invitations, il avait été mis au pied du mur un peu plus tôt dans la journée, n'ayant cette fois-ci aucune excuse à lui présenter.

Il s'était donc préparé, autant au niveau vestimentaire que psychologique, en suivant les conseils de son ami. S'il s'était rassuré en se répétant que, s'il restait à ses côtés, la soirée passerait sûrement plus vite, il était tombé de haut quand ce dernier avait dû l'abandonner dès les premières minutes qui avaient suivi leur arrivée, laissant alors Izuku aussi seul qu'une plante verte au milieu de tous ces inconnus.

C'est uniquement lorsqu'un des invités, à l'évidence un peu éméché, bouscula Izuku, que celui-ci sortit de sa rêverie. Si cet endroit le mettait mal à l'aise, rester planté là sans rien faire n'allait pas arranger les choses. Il décida donc de prendre son courage à deux mains, pour s'emparer d'une coupe et partir à l'aventure, désireux d'explorer l'imposante demeure, au moins dans le but de se distraire de son ennui. Shoto étant accaparé à des occupations mondaines, et surtout introuvable parmi la foule, et puisque qu'il était pour sa part obligé de rester à cette soirée imprévue, autant en profiter d'une quelconque manière. Et pour cela, un peu d'alcool ne serait pas de trop.

Slalomant à travers la foule, son verre à la main, ses yeux émeraude se posaient sur chaque détail de cette immense salle. Les hauts plafonds, la décoration démesurément onéreuse et excessive, les serveurs jonglant entre le champagne et les petits fours, le flux continu d'invités qui semblait ne jamais se tarir, les lumières stroboscopiques qui lui brûlaient les rétines par intermittence, et surtout, le groupe jouant de la musique au centre de la salle.

Spécialement convié pour la soirée, et participant grandement à l'ambiance ce celle-ci, il était dirigé par une superbe jeune femme à la silhouette longiligne, affublée d'une robe des années trente et d'un bandeau en dentelle assortit. Sa voix cristalline se faisait entendre par-dessus la joyeuse agitation qui régnait sur la piste de danse. Les yeux fermés, plongés dans une sorte de transe, on pouvait voir ses mains qui accompagnaient élégamment les mouvements de son corps fluet, comme une extension de toute l'émotion qu'elle cherchait à transmettre à un public plus ou moins attentif. La foule de danseurs devant elle se déhanchait avec une grâce toute relative au rythme de sa chanson, une reprise sur un fond de piano et de trompettes, un savant mélange alliant modernité et ambiance cabaret. Sa voix chaude aux touches de jazz et de soul emplissait l'espace pour le plaisir de tout le monde, Izuku y compris. Comme hypnotisé par la voix et la gestuelle de la jeune femme, il continua de l'observer, ne pouvant détacher son regard d'elle, et cela, jusqu'à ce qu'elle termine sa chanson.

𝑻𝒉𝒆 𝑮𝒓𝒆𝒂𝒕𝒆𝒔𝒕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant