É𝚝𝚎𝚛𝚗𝚒𝚝é

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L'éclat qu'il vit à cet instant dans les pupilles de feu de Katsuki fit louper un battement à son cœur déjà détraqué. Le sang dans ses veines pulsait au point qu'il en était totalement étourdi, ou peut-être était-ce la force de son regard lui transperçant l'âme qui le rendait ainsi. Il baissa les yeux, reportant son attention sur les lèvres tentatrices à quelques centimètres de lui, n'ayant qu'un seul souhait, y regoûter, encore et encore, jusqu'à en connaître les reliefs et les saveurs par cœur. Il sentit la pression exercée par les doigts de Katsuki se faire un peu plus forte, son souffle se faire un peu plus court, et finalement, ce fut le blond qui leur apporta à tous deux la délivrance ô combien salvatrice, en lui offrant à nouveau cette bouche tant désirée.

La main droite de Katsuki déserta la joue d'Izuku pour aller se perdre dans la douceur de ses boucles impériales, tandis que l'autre, plus taquine, s'aventura sous le tissu de son tee-shirt, caressant la peau délicate de son dos. Izuku, lui, s'accrochait à ses épaules comme un désespéré pour ne pas totalement perdre pied.

Une caresse, puis une autre, toujours plus quémandeuses, toujours plus brûlantes. L'envie grondait dans son ventre comme une tempête, faisant vrombir et trembler tout son corps, qui s'échaudait inéluctablement. L'innocence du premier baiser avait disparu, laissant place à un désir incommensurable impossible à arrêter qui s'emparait de lui pour le soumettre totalement. La raison tentait pourtant de le ramener à elle, mais sa voix était bien trop lointaine, bien trop faible comparé aux hurlements avides de son cœur.

C'était bien trop tôt, quelle image donnait-il de lui ? Il ne pouvait se laisser ronger ainsi par ses instincts les plus primaires, et pourtant... Chaque soupir l'y encourageait. Pouvait-il vraiment se blâmer de succomber, alors que Katsuki semblait tout autant se laisser submerger que lui ? Pouvait-il vraiment s'en vouloir de laisser libre cours à ces sentiments qu'il avait désespérément tenté d'enfermer à triple tours, et ce pendant bien trop longtemps ? À vouloir les contenir durant toutes ces semaines, il en payait les conséquences, sous la forme d'une soif de Katsuki qu'il ne pouvait étancher par un simple baiser. Il avait besoin de plus. Il voulait plus. Et à cet instant, toutes les divinités du monde n'auraient pas pu le raisonner.

Pantelant, Katsuki cherchait en lui les dernières traces de lucidité qui pouvaient subsister dans les méandres de cette envie qui engourdissait ses méninges. Et après quelques secondes qui lui parurent durer des heures, il mit fin à l'échange, et prit une profonde inspiration en collant son front contre celui d'Izuku.

"Izuku... Il faut... Il faut qu'on s'arrête, dit-il alors la gorge serré par la douleur d'un tel constat.

— Je.. Quoi? Pardon, je ne voulais pas... Je croyais... répondit Izuku, tout à coup droit comme un piquet, rouge de honte et de panique.

— Non.. Non c'est pas ce que tu penses... C'est que, je... je ne vais pas réussir à garder le contrôle si ça continue... souffla Katsuki en prenant avec douceur les deux mains d'Izuku, son regard planté dans ses émeraudes. Ce que tu m'as offert ce soir est déjà bien plus que ce que j'espérais, je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit..

Izuku écarquilla les yeux en fixant son vis-à-vis. Ne plus se contrôler ? Alors c'était aussi dur pour Katsuki que ça l'était pour lui ? Il... le désirait ?

Ses joues prirent feu instantanément, et il tenta de lui répondre, ouvrant plusieurs fois la bouche sans pour autant réussir à prononcer autre chose qu'un balbutiement hésitant.

"Katsuki.. Je.."

Le blond était suspendu à ses lèvres, attendant une suite qui n'arrivait désespérément pas. Les secondes s'égrainaient, chacune plus insupportable que la précédente, faisant grandir son inquiétude de manière fulgurante. Puis, sans sommation aucune, Izuku entremêla leurs doigts et embrassa Katsuki, délicatement, du bout des lèvres, avant de faire quelques pas en arrière pour le guider en douceur vers la porte fenêtre. Sans le brusquer ni lâcher son regard, il l'invita silencieusement à le suivre, comme un accord muet et mutuel, un aveux secret quant au désir qui l'animait.

𝑻𝒉𝒆 𝑮𝒓𝒆𝒂𝒕𝒆𝒔𝒕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant