𝙰𝚙𝚘𝚝𝚑é𝚘𝚜𝚎

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La température étant particulièrement agréable, il proposa timidement à Katsuki de s'installer sur la terrasse le temps d'aller récupérer deux bières fraîches dans la cuisine, et accessoirement de revenir un peu sur terre. Tout ceci, à l'évidence, sans penser à ce qui l'attendrait lorsqu'il le rejoindrait.

Une vision à couper le souffle, qui lui fit l'effet d'un uppercut dans l'estomac. Il n'aurait pas eu de mots suffisants pour décrire ce qu'il voyait. Cette image de Katsuki, de dos, appuyé contre le garde-fou avec pour seule lumière les étoiles et les réverbères de la rue adjacente, lui détraqua littéralement tout l'organisme, lui déclenchant un frisson d'appréhension et d'envie qui le parcourut tout entier. Si cela pouvait sembler banal au commun des mortels, lui ne pouvait qu'admirer ce qu'il avait sous les yeux et remercier les astres qui semblaient s'être alignés pour lui offrir le plus beau des spectacles, tout en se jurant à lui-même de le graver à jamais dans sa mémoire.

Le cœur au bord de lèvres, seule la perfection de ce moment lui venait en tête. Envoûté par la candeur de cet instant volé, Izuku n'aurait pour rien au monde voulu l'interrompre. C'est pour cela qu'il posa les boissons sur la petite table de jardin à côté de lui le plus délicatement possible, tout du moins autant que ses mains tremblantes lui permettaient, et s'approcha, sans bruit, pour prendre place à côté de celui qui faisait battre son cœur si fort.

Il se serait contenté de ça, de cette contemplation silencieuse auprès de cet homme surprenant, à la beauté ineffable, rencontré par le plus grand des hasard il y a de ça trois mois. C'est fou, mais Izuku avait cette impression étrange, et pour le moins saisissante, que toute une vie s'était passée durant ce laps de temps. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il s'était fait ensevelir sous tout un panel de sentiments plus forts les uns que les autres. La bonheur, la tristesse, la solitude, le rire, le désir.. toute cette puissance l'avait à la fois dévasté et reconstruit, le tout simultanément, et l'avait fait vivre plus intensément qu'en vingt-huit ans d'existence. Plus d'une fois il avait eu l'impression de mourir de l'intérieur, et encore plus de ne plus toucher terre, tant et si bien qu'il en avait désormais perdu le compte. C'était violent, mais c'était pur, c'était beau. Il n'avait pas d'autres mots pour décrire toute cette histoire, toute cette débandade d'émotions.

Il était tombé sous son charme sans pouvoir rien contrôler. Après tout, on arrête pas le temps qui passe ni même la course du soleil. Seul un fou pourrait prétendre à de telles inepties. Et Izuku était fou, oui, mais fou de Katsuki. Fou de son sourire ravageur, de ses cheveux blond indomptables, de ses yeux incandescents, de la carrure de ses épaules, de la force de ses mains et des lignes de sa mâchoire. Fou de sa voix, de son odeur, ivre de sa seule présence et désespéré par son absence. Il l'aimait. Tout entier. Chaque parcelle de son être lui hurlait cette évidence qu'il ne pouvait plus nier, et ce soir plus que jamais, son cœur vociférait l'indubitable vérité qu'il avait sûrement trop longtemps essayé d'étouffer.

Il se tenait donc à ses côtés, en silence, tout son être s'embrasant de cette épiphanie qui transpirait par chaque pores de sa peau et qui faisait trembler ses os. Seuls leurs respirations et les quelques tumultes nocturnes de la ville le ramenaient un temps soit peu à la réalité de l'instant.

"La vue est magnifique ce soir. "

La voix de Katsuki le fit encore un peu plus chavirer, son cœur se fracassant toujours plus fort contre ses côtes. Et le fait qu'il ai sentit son regard ardent posé sur lui alors qu'il parlait ne l'aidait en rien à garder le contrôle.

"Oui.. magnifique..." répondit-il, les yeux plongés dans le vide, regardant sans vraiment les voir les lumières de la ville.

"Izuku.."

𝑻𝒉𝒆 𝑮𝒓𝒆𝒂𝒕𝒆𝒔𝒕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant