V. Marché conclu

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Ash


Dans la voiture qui nous ramène à l'hôtel, elle ne dit rien. La tête posée contre la vitre, son manteau la recouvrant à mi-cuisses, elle se laisse bercer par le moteur jusqu'à destination.

J'aimerais savoir ce qu'elle pense de ça. De moi, ici, avec elle. J'aimerais qu'elle annonce ce qu'elle attend ou n'attend pas, maintenant qu'elle est libre des griffes de Maxwell. Il ne faut pas un bac en social pour voir qu'elle n'est pas à l'aise, dans ses bras. Et très franchement, si ça me regarde à peine, j'ose au moins espérer que ce connard est en rage à l'heure où je ramène sa sirène dans ma chambre.

À part son regard, Craig ne m'a honoré de rien d'autre. Il a été patient et sans limites, parce que très clairement, à sa place, je n'aurais jamais accepté de laisser partir une fille comme elle.

— Monsieur.

La porte s'écarte sur le chauffeur qui vient de nous ouvrir. Je descends, remonte les manches de ma chemise et entreprends de tendre la main à Sawyer.

Elle me fusille du regard, avant de quitter la voiture en solitaire.

Le sourire qui s'insinue sur mes lèvres est bestial, à cette heure de la nuit. Je suis affamée de beaucoup de choses, mais sûrement pas de son obsession à vouloir me fuir. Elle enjambe la marche puis se rend dans le hall où la lumière jaune éclaire les derniers fêtards qui rentrent dormir.

Évidemment, elle n'a pas besoin de mon aide pour regagner ma chambre. Je crois que le chiffre douze tape encore dans son crâne dû à notre première rencontre, pour le moins originale. Je n'avais en outre jamais croisé quelqu'un d'aussi intrigant et d'aussi inaccessible.

Cette fille me fascine, un peu. Mais surtout, elle me blase sérieusement.

L'épaule appuyée contre la porte noire, elle attend en me dévisageant méchamment. Je la pousse de l'avant-bras afin d'insérer mon badge sur le capteur derrière elle, laissant l'entrée s'agrandir sur une suite immense. L'énorme lit en plein milieu de la pièce donnerait à coup sûr à n'importe qui l'envie de baiser, mais ce n'est pas tout. La vue est superbe, le frigo bien rempli et la décoration épurée. 

Je m'assieds pendant qu'elle se dirige vers la considérable baie vitrée qui surplombe la ville. Son regard perdu au loin, elle fait doucement glisser son trench le long de son corps quasiment nu. Il tombe à ses pieds et ma bite gonfle brutalement.

Ses fesses sont une invitation à la luxure, bordel de merde.

Elle se retourne ensuite, lentement. L'habitude se lit dans chacun de ses gestes. Son regard percute le mien et vient s'y accrocher. Elle a l'air résignée en plus d'avoir l'attention vide, complètement.

Je fronce les sourcils et elle annonce :

— Qu'est-ce que tu veux de moi, maintenant ?

Sa voix est douce, exactement comme sa mine lorsqu'elle n'est pas maquillée ainsi. Sweet porte bien son nom, cela va sans dire. Des joues rougies, un carré blond emmêlé, des lèvres pulpeuses et roses tel un bonbon. Elle ressemble à une poupée, à l'exception qu'elle comporte des imperfections aussi sexy que ses perfections. Ses taches de rousseur, son nez retroussé, ses cils épais et ses fins sourcils la rendent tout ce qu'il y a d'humain et de réelle.

APRES LA PLUIE VIENT LE NEANT (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant