Notre maître chanteur (tome 3)

Chapitre 17: Nath, protection.

Je me sens vraiment idiot. J'étais là à bouder parce que je pensais qu'il ne voulait pas de moi, alors qu'en réalité, il était en plein craquage nerveux. Je suis tellement habitué à ce qu'il soit fort et à ce qu'il prenne les choses en main, que je ne me doutais pas qu'il pouvait être aussi effrayé que moi. Il y a encore quelques mois, il n'avait rien à perdre. C'était moi qui étais en danger. Aujourd'hui, sa carrière décolle. Il est jeune et il est doué! Son avenir s'annonce radieux si il n'est pas fauché en plein vol par toute cette histoire. Pas étonnant qu'il panique. Mais que faire? Dès que j'essaye d'y réfléchir ma vue se brouille et ma respiration devient difficile. Les médicaments que je prends m'aident beaucoup, mais ils me déconnectent aussi un peu de la réalité. Ils me laissent croire qu'en y pensant pas, mes problèmes disparaissent. Comment je peux m'en foutre à ce point que ma mère ne réponde pas... Enfin, ce n'est pas que je m'en fous, mais tant qu'elle ne répond pas, je peux rester dans les bras de Bright bercée par une douce incertitude, bien plus réjouissante que la certitude que ce sont nos derniers moments ensemble.

-Tu sais que tu deviens lourd bébé! Tu m'écrases...

-Mmm... Encore un peu. Tu sens tellement bon maintenant.

- Okay... Mais ne gigotte pas. 

En bon provocateur qu'il est, il se met instantanément à remuer son bassin contre mon entre-jambe. 

-Evidemment... Il ne faudra pas te plaindre si ça devient inconfortable!

-Pourquoi ça deviendrait...

Il vient de comprendre. 

-Je te fais de l'effet mon amour? 

-Bébé, tu es blotti contre moi complètement à poil. Avec un corps pareil, il faudrait que je sois un saint pour ne pas réagir. 

-En même temps, je t'ai promis un second round inversé...

-T'es pas obligé bébé. Je sais que ce n'est pas ton truc. Je ne veux pas que tu te forces. 

-Je ne me force jamais avec toi. J'ai eu un petit coup de mou mais ça va mieux maintenant. 

-Tu es sûr?

Pour répondre à ma question, Bright se redresse et s'allonge sur le dos à côté de moi. Ses jambes s'écartent légèrement et de sa main, il me fait signe de venir. Je ne me fais pas prier et m'installe sur lui exactement comme il l'était quelques secondes plus tôt sur moi. 

-T'as oublié quelque chose! 

-Quoi? 

-Retire moi ces vêtements inutiles. Si je dois souffrir, je veux au moins pouvoir sentir ta peau contre la mienne!

-Souffrir? Je n'ai pas l'intention de te faire mal bébé!

-oui, je sais, je plaisante mon amour! 

Est-ce que je lui fais mal d'habitude. Je chasse cette idée désagréable de ma tête et obéis. Très vite, je reprends ma position entre les jambes de mon homme et commence à lui caresser le torse du bout des doigts. 

-Ce n'est pas ici que j'ai besoin d'être caressé... 

En disant ces mots, Bright attrape ma main et glisse mon index et mon majeur dans sa bouche. Il les suce quelques secondes pour les humidifier avant de les guider entre nos deux corps, vers son intimité. À la seconde ou mes doigts entrent en contact avec sa chaire, je peux le voir et le sentir se tortiller. 

-Embrasse moi!

Sans attendre, j' écrase mes lèvres contre les siennes dans un baiser des plus érotiques. Nos langues s'entrelacent et se caressent, tout comme nos deux corps complètement nus. La température grimpe en moi d'une manière fulgurante, au point de m'embraser totalement. La douceur de sa peau imberbe, la fermeté de ses muscles tendus, ses yeux noirs et brillants qui me dévorent quand je me sépare de sa bouche pour mieux l'observer. Tout en lui m'anime d'un désir incontrôlable, mais ses mots me hantent également, "si je dois souffrir...". Est-ce si pénible pour lui? Pour moi, c'est devenu de l'extase à l'état pur. Le sentir en moi me comble et me réconforte tellement! C'est comme s'il était capable de me faire tout oublier et de remplir chaque fois un peu plus le vide abyssal creusé dans mon être, pendant toutes ces années de solitude, de mensonge et de douleur.