Chap 4 : Dysphorie

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Il y avait quelques chose de vraiment dérangeant dans cette chambre. Elle semblait comme hors du temps. Une sorte de vestige d'un passé depuis longtemps révolu. Victor resté figé dans l'encadrement de la porte, paralysé par une triste mélancolie.

Ces murs d'un blanc éclatant faisait terriblement ressortir le rose pâle des plinths et de la frise faisant le tour de la pièce. Il y avait dans un coin une montagne de peluche, tout près d'une coiffeuse couverte d'un fatras poussiéreux. Deux petits lits une place se faisait face comme deux soldat d'une armée rival. Des posters de chevaux, de chats et de Pokémons affrontaient perpétuellement ceux de Tokio hôtel et d'ACDC.

Il se voyait encore allongé sur son lit, son casque sur les oreilles et sa soeur le nez dans ses magasines. Étrangement, il trouvait un certain réconfort dans cette époque, malgré tout. Malgré son corps qui se déformait, malgré ces regards que les gens lui porté, malgré son nom qui lui était affublé et malgré se poignard éternellement enfoncé dans son cœur sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi. Mais malgré tout ça, il était heureux dans cette chambre, avec sa soeur et sa musique. Il y avait une sorte d'innocence, un espoir.

Il chassa de son esprit ces souvenirs en se secouant la tête, un air déconfit sur le visage. Il ne VOULAIT pas y penser. Il ébouriffa ses cheveux d'une main comme pour se souvenir de ce qu'il était venu fair là avant de se dirriger vers son lit. Il ne devait récupérer que quelques affaire avant de partir.

Il s'assit au près de l'armoire sur sa housse de couette fleurit. Au dessus de sa tête, des ponneys galopaient gracieusement dans une rivière en projetant des gerbes d'eau autour d'eux. En ouvrant la porte de son dressing, ce fut comme libérer un diable en boite. Une affreuse robe lui sauta au visage. Il se précipita pour ramasser quelques t-shirts, des shorts et un binder avant de les fourrer dans son sac.

Il avait dévalé les escaliers dans l'espoir de s'enfuir dans la plus grande discrétion.

- Victoire !?!

Il était déjà sur le pas de la porte lorsque le mot le frappa comme une lance glacé dans le coeur. Il lui avait fallut des années pour comprendre ce qu'était cette douleur.

Il mordit ses lèvres en fermant des yeux humides, une pointe de culpabilité dans la gorge. Si il était descendu plus vite...

- Tu pars déjà ?

Sa mère était arrivé dans son dos mais il chassa les larmes avant de se retourner.

- Victore, maman... grommela-t-il tout bas en lui faisant face.

- Oui si tu veux, chassa-t-elle d'un ton détaché comme si ça n'avait pas d'importance. Tu ne reste pas dormir ? On te vois presque plus en ce moment.

Il serra les poings.

- Oui je vais chez Emma, fit-il d'un ton sec.

Le visage de sa mère s'assombrit alors que ses yeux tombaient au sol. Des rides était apparut sur son front anormalement lisse le reste du temps par rapport à son âge.

- Je m'inquiète pour toi...

Le reste de la phrase sembla bloquer au fond de sa gorge comme un bout de pain trop sec qui aurait du mal à avancer.

-... Victor, finit-elle par cracher. J'ai peur que cette fille est une mauvaise influence sur toi. Tu va toujours à tes séances de psy ? Et puis, j'ai vu sur internet un centre dans le sud, une sorte de camps de vacance...

Et la voilà reparti... pensa-t-il dépité.

L'aiguilles trouva rapidement des alliées. Un milliard d'entre elle prirent son cœur pour une pelote de laine, s'y plantant sans relâche.

- Bon maman, le coupa-t-il avec un grand et faux sourire, je vais y réfléchir mais là il faut que j'y aille.

Assis dans sa vieille clio, à l'écart du regard indiscret de sa génitrice, il s'effondra. Ses larmes ruisselèrent sur le volant craquelé qui lui servait de repose tête, son corps secoué de gros sanglot.

Évidement que non maman, s'enragea-t-il mentalement, je ne vais plus voir ton foutu psy ! Il m'a déjà bien assé amoché... Tu m'a déjà bien assé amoché...

Il lui fallut de longue minute pour pouvoir passer la première. Ses yeux était encore sous l'eau et il voyait à peine la route mais il voulait à tout prix quitter cet endroit de malheur. Comment pouvait-elle encore lui faire ça...

Il traversa sa cambrousse natale à une vitesse hallucinante et il n'arriva à libérer son accélérateur qu'en entrant dans la ville. Il n'y avait qu'ici qu'il se sentait enfin libérer de sa mère. L'imeuble d'Emma se trouvait quelques par dans la banlieue de Rouen, près des quais de Seine. Il engouffra sa voiture dans les ruelles étroites avant de trouver une place. Il resta un long moment sans pouvoir descendre.

Il n'avait pas revu sa copine depuis quelques jours maintenant. Il ne voulait pas s'imposer tout le temps chez elle alors, il avait dormi dans sa voiture, se lavant dans les douches crasseuse de son usine. Enfaite, il s'était à peine revu depuis l'épisode de la couche. Ils n'en avaient pas reparlé et Victor commençait à se dire que tout ça n'avait pas été une si bonne idée. Il avait peur de l'avoir perdu. Elle semblait presque le fuir depuis.

Il ne savait même pas pourquoi il avait fait ça. Ce matin là, le matin de leurs anniversaire, il avait croisé du regard le paquet de pull-ups et il se souvint de sa blague de la veille. Il eût d'abord un sourire et puis... quelque chose. Il n'aurait pas vraiment sut dire ce que c'était sur l'instant mais, maintenant, dans sa voiture, il compris que c'était une sorte d'excitation. Rien de similaire à ce qu'il avait pu ressentir au par avant dans sa vie. Ce n'était pas sexuel, enfin pas totalement. Il y avait une sorte de pétillement, une tendresse étrange.

Il avait tout organiser, jusqu'à modifier son menu, pour mener cette soirée à cette couche. Il ne l'aurait pas forcée, évidement, il voulait que sa vienne de lui autant que d'elle et il pensait avoir réussit son coups lorsque ses reins arrachèrent à Emma son ultime gémissement. Il l'avait sentit dans les spasmes qui avait secoué le corps de la jeune fille. Elle y avait aussi pris du plaisir.

Et il y avait eu le lendemain. Il avait retrouvé ce pétillement dans le bas de son ventre en voyant sa copine debout, là, sa couche détrempé aux fesses. Il l'avait rassuré. Il l'avait cajolé.

Mais ça n'avait pas suffit. Elle devait avoir terriblement honte supposait-il et elle l'avait rejeté.

Il se maudissait d'avoir fait tout ça, le volant encore entre ses mains. Il lui avait envoyé un message un peu plus tôt. Si il voulait arranger les choses, il devait la revoir. Elle avait accepté de manger avec lui mais même à travers les quelques mots sur son écran, Victor pouvait percevoir la réticence de sa copine.

Il se décida finalement de s'arracher à l'habitacle, laissant ses affaires derrière lui. Il serait présomptueux de pensé qu'il pouvait tout arranger ce soir. Il monta à pied les cinq étage qui le séparait de l'appartement et lorsqu'il arriva devant la porte, il y toqua précipitamment comme pour ne pas perdre le courage qu'il lui avait fallut pour monter jusque là.

Un cœur langé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant