Chap 10 : Panique

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Elle était epuisée. Elle avait l'impression de ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit. La journée avait été interminable. L'alcool de la veille avait laissé place à une torpeur vaseuse et le travail avait été horrible. Ses pensées ne l'avait pas non plus laissé tranquille. Tout la ramenait à Caroline même dans la profondeur toute relative de la nuit urbaine.

Son oreiller s'était retourné, encore et encore. Tout lui semblait bouillant. L'air sous sa couette, ses draps et surtout, son cerveau qui fulminé entre ses oreilles.

À coté d'elle, Victor respirait paisiblement. À chaque fois qu'Emma plongeait trop profondément dans son passé, elle se forçait à enfoncer sa tête plus profondément au creux de son épaule. Elle humait longuement son odeur et tout semblait s'apaiser quelques instant.

Elle attendit que le soleil ne se lève pour commencer à s'activer. De toute façons, ce n'est pas maintenant qu'elle dormirait. Elle refusa de regarder son téléphone, voir l'heure la déprimerait.

Elle se leva mais ça lui sembla lourd. Ses articulations et ses muscles semblaient rouillés par la fatigue. Ils grincèrent dans l'aire paisible. Plus pour avoir un but que par envie, elle se dirigea vers les toilettes tout en s'ébrouant la tête. La faillance éclata sur sa pupille et le plastique de la cuvette glassa ses fesses. De ses yeux mis clos, elle se perdait au loin dans ses pensées.

Elle s'effondra. La fatigue. Son passé. Tout. Son corps s'affaissa. Elle recroquevilla sa tête entre ses mains. Et les larmes coulèrent. Sa vessie se brisa comme si ses yeux avait pousser tout son corps à se perdre.

Un long moment passa. Ses yeux et son urètre perlait à l'unisson. Aucune pensée cohérente ne lui venait. Aucune jusqu'à l'instant. Il manquait quelques chose. Il n'y avait aucun bruit. Ni ses hoquet humide, ni le sifflement de la céramique. Il n'y avait rien.

Elle se réveilla en sursaut, son buste la projetant sur ses fesses mais trop tard. Son souffle était court comme si elle venait de se réveiller d'un cauchemar. Son esprit était encore à moitié dans son rêve et elle mit un temps avant de fermer les vannes, inondant le lits quelques secondes de plus.

- Ça va ? demanda Victor d'une petite voix matinale.

Emma voulut répondre. Elle le voulait vraiment mais sa voix restait bloquer dans sa gorge.

- Je...j... balbutia-t-elle.

Et ses joues se trempèrent, plus de confusion qu'autre chose. Elle était toujours à moitié perdu dans son rêve lorsque Victor alluma la lampe de chevet. Il se releva sur ses coude et un regard de surprise figea son visage. La fine couverture qui les recouvrait disparu en instant. Elle sembla plus se dissoudre dans l'aire que d'être soulever par Victor.

Les draps étaient trempés. Une auréole gigantesque courrait autour d'elle. Les yeux d'Emma restèrent accroché sur son short humide.

- Mais putain ! grogna Victor. C'est pas possible Emma !

Le jeune homme s'était jeté sur ses pieds arrachant la jeune fille à sa confusion. Son visage était couvert d'une expression qu'elle ne lui connaissait pas. Enfaite, il semblait presque avoir changé de visage comme si ces doux traits ne pouvait emprunter une telle mimique. C'était une sorte de mélange entre du dégoût et de la colère.

- Sérieusement, tu ne peux pas rester au sec bordel ! C'est dégueulasse...

Emma se senti comme percuté par un semi remorque. L'image de Victor, le fond de sa rétine, ses mots, tout avait balayé l'esprit de la jeune fille qui ne parvenait même plus à pensé. Et comme si la honte avait réussi à se matérialiser en elle, elle sentait comme un gigantesque crystale incandescent remplir tout son être. Ses organes lui semblèrent comprimé par cette masse, son coeur ne battait plus, son estomac lui lançait de terrible crampe et ses poumons ne parvenait même plus à aspirer. Elle avait l'impression de se consumer de l'intérieur.

- Non, c'est trop pour moi, souffla gravement Victor. Je ne peux pas. Je peux pas rester avec une gamine incapable de se contrôler.

Il se retourna d'un bond en direction de la porte et d'un pas furieux, traversa l'appartement. Emma voulut lui hurler de rester en s'excusant, en le suppliant, mais ses poumons n'arrivait toujours pas respirer et alors qu'elle essaya de se lever pour le poursuivre, ses jambes se derobèrent sous elle.

Victor attrapa la poignée de la porte, se stoppa et, sans même lui jeter un regard, éructa.

- Je comprend Caroline...

Le nom cogna Emma si fort qu'elle en fut projeté dans la réalité, sanglotante, couverte d'une sueur froide mêlé de larme qui trempé son oreillé. Son ventre tournoyer dans tout les sens, sa tête valdinguait encore alors que les mots résonnait comme un gong qui ne voudrait s'arreter. Et au milieu de tout ça, son coeur battait à l'enver. C'était comme si ses pensées avaient pris possession du monde qui l'entourait dissolvant tout. Il n'y avait qu'elle. Elle et ces mots. L'aire ne coulait plus en elle et sans même s'en rendre compte, elle s'était retrouvé assise, les genoux remonté sur elle même, ses ongles planté dans son sternum.

Elle fut perdu dans le temps. Combien d'année avait elle passé là, roulé en boulle au millieu de son propre esprit explosé, ses yeux clos incapable de s'observer ?

Et le vent cessa de tonner autour d'elle. Les pensées ne revinrent pas immédiatement, toujours noyé sous les mots cauchemardesque. Elle ne savait pas ce qui s'était passé. Elle savait quelque chose l'avait tiré de là, l'avait fais sortire d'elle même, mais elle n'arrivait pas à percevoir quoi.

Son souffle reprenait peu à peu place dans sa poitrine d'où il avait été banni. Son coeur battait toujours a s'en rompre, son estomac était toujours retourné. Et ses yeux finirent par s'ouvrire, ses oreilles aussi. Elle se rouvrit au monde.

Victor se tenait face à elle. Il n'avait pas disparu. Il était toujours là. Son expression, cette expression abominable semblait s'être évaporé, laissant derrière elle uniquement un face inquiète. Il semblait presque veiller un malade.

- Ça va, demanda-t-il vainement.

Emma aurait voulu répondre mais les mots ne voulait pas monter. Elle hocha la tête, les larmes encore coincé aux coins des yeux. Elle renifla fortement, frottant son nez avec sa main.

- Attend, répliqua Victor sur un ton rassurant, je vais te chercher des mouchoir.

Une aube grise emplissait l'appartement et elle l'observa attentivement se diriger vers la salle de bain comme pour s'assurer qu'il n'allait pas s'en aller.

Il était là. Il ne l'avait pas abandonné.

- Tiens.

Elle attrapa le mouchoir qu'il lui tendait et voulut le remercier. Elle voulut se jeter à son cous pour lui dire mille merci. Mais quand ses lèvres tentèrent de formuler les mots, il n'en sortit qu'un enchevêtrement incompréhensible.

- 'erchi.

Étonné, elle porta sa main a sa bouche où l'attendait un objet qu'elle reconnu bien vite.

Un cœur langé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant