Chap 7 : Caroline

221 3 0
                                    

Elle se sentit terriblement mal durant un long moment. Elle savait que Victor détestait sa poitrine. Elle s'en voulait de ne pas avoir controlé ses mains dans ce moment d'extase. Elle savait aussi qu'elle ne pouvait rien faire pour l'aider à part de rester près de lui. C'était un combat qu'il devait mener seul. Elle avait l'impression d'être inutile.

Il fallut un long moment avant que le jeune homme ne se laisse voir sans son binder. Peut importait qu'Emma adorait les seins de son mec, elle adorait leurs formes, leurs tailles, la silhouette qu'ils lui offraient. Tout ce qui comptait, c'était le regard que lui portait dessus. Il avait souvent parlé de se les faire retirer mais l'idée semblait avoir du mal à germer. Quelque chose le retenait malgré tout son dégoût et ses mals de dos.

Le mois de juin avait fini par tombé sur les toits rouannais. La chaleur précoce de mai avait laissé place à une grise et pluvieuse fin de printemps.

Emma adorait la pluie. Elle l'avait toujours aimé. L'odeur qu'elle laissait derrière elle, son bruit sur les ardoises, la fraîcheur qu'elle apportait. Enfaite, dés qu'une goute tombait du ciel, elle se souvenait de ses après-midis sous les averses normandes, assise près de la fenêtres, son père lisant un livre à haute de voix dans son fauteuil.

Et même là, après ses longues heures de service à cuire des steaks et à sentir le graillon et face au torrent qui s'abatait sur les pavés, elle l'aimait toujours. Elle savait qu'un long chemin à pied l'attendait pour rentrer chez elle mais ça ne la dérangeait pas.

Elle resta un instant devant les portes vitrés, hypnotisé par les remous dans une flaque d'eau. Elle ne fut sortie de ses pensées que par la vibration de son téléphone dans son sac à main. "Tu passe ce soir ?" Elle avait sorti son portable par réflexe sans vraiment y penser, son esprit perdu dans les vaguelettes remuante de la flaque. Elle ne prêta attention à l'auteur·ice du messages qu'une fois lu.

Améthyste était un·e ami·e de la fac. Enfaite, quand elle y réfléchissait, iel était saon meilleur·e ami·e. Elle réfléchit un instant à la proposition. Victor avait une séance de JDR ce soir là et Emma n'avait aucune envi de passer la soirée seule. Elle ne savait pas trop pourquoi, c'était peut être la pluie ou bien était-ce parcequ'elle n'avait pas vu saon ami·e depuis leurs partiel un mois plus tôt.

Elle se glissa hors de l'antre infernal marqué d'un M, bravant le temps. Après les heures à reniffler les odeurs de frites et de burgers, celle béton mouillé chassa la nausé qui stagnait dans son estomac. Elle se sentit comme libérer d'un poids et elle se laissa enchanté par les flots malgré le froid qui ensserait ses os.

Elle se pressa tout de même de rentrer chez elle pour changer cet horrible t-shirt qui portait encore des tâches de ketchup et un parfum de BigMac. Il ne lui fallut que quelques minutes de plus à travers le métro pour arrivé au pied de l'immeuble de saon ami·e. Avant de sonner chez Améthyste, Emma fit tout de même un saut dans un magasin pour s'acheter une bouteille de liqueurs qu'iels adoraient.

- Ma chérie !

Améthyste l'accueillit avec une excitation impossible à feindre. C'était une grande personne aux traits doux et expressif. Sa peau d'un marron sombre se marier à merveille avec son long gilet de laine mauve. Un shorte blanc rayé laissait apparaître le haut de ses cuisses couverte d'un fin duvet noir tandis que ses longs cheveux tressés tombaient sur ses épaules anguleuses.

Iels s'enlacèrent pour se dire boujour sur le pas de la porte. Le colloc d'Améthyste était rentré voir ses parents pour l'été, lui laissant le grand T3 pour iel seul·e.

La bouteille citroné fut rapidement débouché dans une discussion amusé. Cela faisait si longtemps qu'iels ne s'étaient pas vu·es. Iels avaient tant à se dire.

Un cœur langé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant