Chap 3 : Au Réveil

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Ses cuisses étaient... HUMIDES !?! Elle sursauta dans ses draps, ses yeux s'écarquillant face à la lumière du matin. Par chance, son minuscule appartement sous colombage n'avait qu'une seule fenêtre qui faisait face au nord, apportant une faible lueur dans la pièce. Elle dut quand même plisser les paupières pour que sa rétine ne brûle pas. Elle se releva sur ses coudes qui cognèrent dans le vide à sa droite. Victor était déjà parti.

Elle avait eu ses règles près d'une semaine au par avant et à part si elle faisait une hémorragie, elle ne pouvait pas être aussi mouillé. La couverture la recouvrant vola dans la panique pour laisser apparaître la scène de crime. Viana se dressa face à elle, boursouflé, ses traits à peine reconnaissable. Une énorme auréole étendait une odeur épouvantable d'amoniaque depuis ses fesses. Un froid glacial étreignait le bas de son corps alors que l'air frais du matin la saisissait.

Sa soirée de la veille lui était revenu comme une baffe en voyant les fleurs estompées sur sa couche. Sa mâchoire se décrocha. Elle se jeta sur ses pied le cœur battant la chamade. Elle... elle avait fais pipi au lit ? Uniquement vêtu d'une couche de sa sœur en plus ? Elle n'arriva pas à y croire. Elle resta un instant devant la flaque détrempé qui apparaissait comme une silhouette à la craie sur un trottoir.

Des larmes commençaient à lui monter mais elle les chassa de sa manche nu. Il fallait tout faire disparaitre. Il n'y avait pas de témoin et elle ose espérer que son copain soit parti travailler avant son petite accident. Elle croyait ne pas pouvoir survivre dans le cas contraire. Comment pourrait-elle encore lui faire face après ça ?

Elle commença par arracher les draps. Heureusement, elle mettait tout le temps une alaise protectrice en dessous de ceux-ci pour protéger le matelas durant ses parties de jambes en l'air. Les asperges avaient donné à son urine une odeur si prenante que  toute la literie aurait été foutu sans ça.

Son cerveau fonctionnait à vive allure face à cette situation. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'elle l'entendait dans ses oreilles. Il fallait que tout disparaisse et vite. Elle était concentré uniquement sur sa tâche et toute sa literie avait été retiré lorsqu'un frisson d'horreur la parcourut.

Un bruit de clef dans la serrure...

La boule de linge honteuse dans ses bras, l'odeur lui prenait au nez mais elle se figea, une sueur froide traversant son corps encore nu. Sa tête se tourna lentement en direction de la porte. L'angoisse se lisait dans ses yeux. Elle mordilla sa lèvres inférieur alors que sa mâchoire tremblait. Pourvu qu'elle n'ai pas oublié un rendez-vous avec son proprio.

Et puis le battant s'ouvrit.

Elle fondit en larme. Victor apparut dans l'encadrement. Son visage se releva sur elle et un frisson la traversa comme un éclaire. Les genoux de la jeune fille cédèrent sous son poid alors qu'un petit cris suraigu se frayait un chemin dans sa gorge. Sa couche comme seule vêtement, son premier réflexe fut de se couvrir de ses draps mouillés pour masquer son corps nue.

- Oh bébé, s'écria Victor d'un air inquiet.

Il laissa tombé l'énorme sac cabas qu'il avait dans les mains avant de s'élancé pour s'agenouiller près d'elle.

- Ne pleur pas, murmura-t-il tendrement. Je suis là. Allez vient faire un câlin.

Seule les yeux trempés d'Emma dépassaient de sa montagne nauséabonde. Elle resta immobile et muette. Elle se sentait protégé derrière ses draps alors elle les enserra plus fort.

- Ne t'en fais pas bébé tout va bien. C'est pour ça que tu as mis une pull-ups hier. Et puis regarde, je suis allé faire sécher des draps à la laverie pour changer tout ça.

Il affichait un grand sourire charmeur et protecteur sur son visage.

- Alors donne ceux là qui ne sente pas bon.

Ses doigts s'approchèrent d'Emma qui dessera son étreinte sur sa peluche de fortune. Il... il n'était pas complètement dégoûté ? Elle était une adulte en parfaite santé de 21 ans, une couche trempé au cul. Elle se répugnait elle même alors comment Victor pouvait-il encore la regarder avec ces yeux. Ces yeux plein de tendresse. Pas la tendresse que l'on offre par pité, de la vrais tendresse.

Elle laissa tombé ses draps alors qu'une envie irrépressible monta en elle. Elle voulait être près de lui. Elle voulait qu'il la rassure. Elle voulait qu'il la prenne dans ses bras. Elle tendit ses mains vers lui sans un mots comme un gamine qui aurait voulu un câlin de son papa et un sourire tendre rayonnait toujours plus fort sur le visage de Victor.

- Viens là ma belle. Tout va bien.

Les larmes sur les joues d'Emma redoublèrent en intensité au creux du bras de Victor. Elle était comme retombé en enfance. Son nez coulé autant que ses yeux en imbibant le t-shirt de son nouvel ours en peluche.

- Me...rci, gémit-elle entre deux râles morveux.

- Chut, calme toi. Ça va, ça va.

Il ne fallut qu'un instant au creux de son épaule pour que le sanglot d'Emma ne se calme. Un instant qui se prolongea dans la chaleur tendre d'un silence apaisé avant que Victor ne le brise sans un mot. Il essaya de se degagé pour pouvoir se relever mais Emma l'enssera plus fort.

- Allée bébé, il va falloir que tu aille te changer.

Un grognement enfantin s'éleva de la jeune fille. Elle aurait tout fait pour maintenir se moment plus longtemps.

- Tu ne travaille pas aujourd'hui ? demanda-t-elle maladroitement dans l'espoir de le garder près d'elle.

- On est samedi ma belle.

Il lui glissa un baisé sur la joue avant que les mots ne frappes la jeune fille. SAMEDI. Elle fut projeté sur ses fesses humide dans un sursaut comme si elle avait reçut un électrochoc. Ses yeux paniqués harcelèrent la pièce autour d'elle à la recherche d'une horloge : 11h30.

- Au putain, murmura-t-elle en se jetant sur ses jambes.

- Qu'est-ce-qu'il y a ? lui demanda Victor alors que sa muse était déjà parti comme un boulet de canon dans le studio.

Elle était passée en un millième de seconde du chagrin enfantin à l'angoisse d'une adulte.

- Je dois travailler a midi ! hurla-t-elle à travers la porte de la salle de bain.

Elle se jeta dans la cabine dans la panique oubliant presque la couche mais juste avant de lancer l'eau, ses yeux tombèrent vers le bas et un vague nausé la frappa. Du bout des doigts et d'un geste de dégoût, elle fit tomber le lange le long de ses cuisses. La princesse s'écrasa lourdement sur la faillance dans un bruit humide répugnant. Emma prit soin de la jeter dans la poubelle de toilette en l'écartant le plus possible d'elle comme une bombe sur le point d'exploser.

Sa douche fut expéditive, se concentrant anormalement sur le bas de son corps. Elle eût beau frotter, la sensation que l'urine s'était incruster sous sa peau ne voulais pas la quitter. Elle se sécha à peine avec sa serviette, se précipita vers son armoire et enfila le premier jean a sa portée et son t-shirt mac-do.

Le temps qu'elle attrape son sac à main pendouillant sur un porte manteau, elle était déjà propulser vers la porte sans que rien ne puisse l'arrêter. Rien, sauf Victor. Il était posté près de l'entré son sac cabas dans les mains. Le tas de draps immonde qui trainait sur le parquet avait disparut, certainement au bout du bras du jeune homme.

Emma se stoppa près de lui, un aire amoureux sur le visage. Elle attrapa ses joues entre ses mains avant de l'embrasser furtivement.

- Allez, pars, le rassura-t-il, je m'occupe de tout.

- Merci...

Et elle disparut, avallé dans son couloir.

Un cœur langé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant