Chap 5 : Je T'aime

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Il était là, dans l'encadrement de sa porte. Il lui semblait presque irréel, un peu comme une peinture à l'aquarel qui aurait été esquissé sur le battant de bois. Il ne bougeait pas. À peine respirait-il. Tout semblait figeait dans le temps. Lui, elle, l'air brûlant de l'appartement, Tout.

Durant un long moment, rien ne fut dit. Ils se contentèrent de se regarder sans vraiment se voir. Ils observaient plus une situation que l'un l'autre. L'énorme boule qui stagnait dans le ventre d'Emma depuis des jours semblait avoir quintuplé de volume, passant d'une gêne désagréable à une boule de bowling incandescente. Tout dans ça tête valdinguait comme si elle s'était mise à faire des tonneau.

Dans un premier temps, lorsqu'elle avait quitté son appartement ce matin là, elle s'était senti légère, très légère. Sa tête était emplie de papillons et de mots doux. Elle traversa la ville d'un pas à la fois pressé et guilleret, un sourire béat sur le visage.

Ce ne fut qu'une fois arrivé devant les fourneau que la boule naquit au creux de son estomac. Peu à peu, ses souvenirs de la veille embrumé par le vin commencèrent à lui revenir. Elle se souvint du succulent repas, des lèvres de Victor qui gazouillait la conversation et de sa merveilleuse mimique amusé. Et puis, peu à peu, la chaleur monta dans son esprit en même temps que les vêtement s'effeuillé. Elle dut se forcer un instant à quitter sa rêverie alors qu'elle plongeait des frites dans l'huile. Son sang battait bien trop fort dans son intimitée et ses joues rougirent lorsqu'elle appercut son collègue du coin de l'œil.

Elle n'y revint qu'un long moment plus tard lors de sa pause. Elle hésita à se glisser dans les toilettes miteuses du restaurant dans l'espoir d'y revivre ne serait-ce qu'un pourcent du plaisir de la veille. Elle s'y refusa tout de même en pensant à son dégoût des toilettes publiques.

Alors seulement, le striptease mentale repri, l'excitation avec lui. Elle se souvint de chaques baisés, de chaque caresse, de sa langue sur le corps de Victor, le goût salé de sa peau. Et puis, il l'allongea sur le lit. Elle eût un frisson étrange lorsque le mot "couche" ressurgi des abysses. Et un autre encore plus puissant quand l'image de la culotte se dessina sous ses paupières. C'était bizarre comme sensation. Elle eût du mal à retenir ses doigts pour qu'il n'aille pas vagabonder et une chair de poule picora tout son corps.

Elle revit tout. Absolument tout. La sensation de la ouate sur sa peau et ses lèvres, les mains de son amant la carressant à travers la pull-up et puis, le plaisir. Le vrais. Plus intense que jamais.

Elle se revit là, allongé dans son lit, une couche aux fesses à jouir comme jamais...

Mais qu'est-ce qui n'allait pas chez elle putain ???

Cette image la répugnait au plus au point. Comment pouvait elle prendre son pied comme ça, vêtu comme une gamine. Et comment Victor pouvait-il accepter ça ? Elle avait l'impression d'être sale. Une pensée furtive la frappa comme un poing au creux du ventre. Jouir enrouler dans une couche avait un côté transgressif d'une loi élémentaire.

Le dégoût l'étreignit de longues minutes avant qu'enfin elle n'arrive à se lever. Il ne l'a quitta jamais réellement. Il était comme un bruit de fond dans son esprit. Au mieux, elle arrivait à l'ignorer un instant et dans les pire moment, elle pensé que cette boule allait finir par l'étouffer.

Elle esquiva astucieusement chacun des message de Victor pendant plus d'une semaine. À chaque fois qu'elle pensait à lui, la nausée la prenait plus violement que jamais. Le simple fait de penser à lui répondre lui semblait un effort insurmontable jusqu'au moment où ce fut trop. Il lui avait envoyé un simple "on se voit ce soir". Elle resta bloqué un long moment devant les quelques mots. Les larmes commencèrent à lui monter et elle eût un besoin irrépressible de les sécher au creux d'une épaule. De son épaule. Elle avait besoin de lui. Elle avait besoin de sa chaleur. Elle avait besoin de sentir son odeur doucette. Elle avait besoin d'entendre sa voix pour que son coeur daigne la faire survivre. À cet instant, il lui semblait que Victor était plus vitale que l'oxygène lui même.

Un cœur langé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant