Unlimited love

Chapitre 4

- Layah -

J'avance de quelques pas vers notre cher professeur. Les filles du coin fumeur n'arrêtent pas de me fusiller du regard mais je m'en contrefiche complètement. Levant la tête avec un air impassible, je le défie des yeux.

« — Vous n'avez peur de rien je présume. »

Je rends la main derrière moi pour recevoir le briquet entre ma paume et le lève devant ses yeux en le tenant par le bout des doigts. Il finit par le prendre. Il ne m'a pas cédé la marque de politesse mais au moins même si c'était pour blaguer, un petit merci est sorti de sa bouche venimeuse.

Je finis par reculer auprès de mon amie qui est devenue soudainement silencieuse. Je me régale du spectacle lorsque bizarrement le briquet n'a pas l'air de fonctionner. Je ne peux empêcher un rire insolent sortir de ma bouche en le voyant si borné à vouloir faire marcher le feu.

- Adam -

Sincèrement, quand je l'observe, il n'y a plus qu'elle dans mon champ de vision. C'est elle ma cible. Les autres occupants ou même occupantes de l'endroit me sont d'une indifférence totale. Il n'y a qu'elle qui compte.

Je n'ai peur de rien. J'aime l'adrénaline. Je ne pratique pas le triathlon, un des sports les plus difficiles pour rien.

Quand elle s'approche de moi, je suis satisfait. Un point pour Moreno. Elle me tend le briquet. Je l'attrape, marquant quelques secondes, avec un dernier sourire séducteur, c'est une sorte de remerciements à ma manière. Je le pointe au bord de la cigarette et tente de l'allumer. Pas une flamme ne s'allume lorsque la pierre se frotte sous le gaz. Frustration totale.

Mais l'incident me donne une idée. C'est l'occasion idéale de sentir à quel point je peux avoir le contrôle sur cette femme ou lui faire perdre ses moyens. Je me rapproche d'elle, toujours cigarette à la bouche.

« - On partage la tienne pour l'allumer la mienne ? »

- Layah -

Je me retiens de pouffer de rire encore plus en voyant sa tête se déformer mais mon rire est vite ravalé lorsque j'entends sa proposition. Il ne manque pas d'air dis donc. Hesitante, je me tiens droite sans bouger pendant quelques instants, faisant le tour d'autres possibilités dans ma tête. Malheureusement, il n'y en a aucune. Je tire mes manches pour me donner une contenance et me rapproche une seconde fois de lui. Mettant mes paumes de main de part et d'autre de sa cigarette roulée, je l'aide à l'allumer à l'aide de la mienne en collant nos cigarettes l'une à l'autre. Je cligne des paupières et finit bien malgré moi par le dévisager. Il a une belle tête je dois l'admettre. Dommage qu'il ait été professeur et non mannequin.

Sa clope allumée, je me retire de son espace personnel pour regagner le mien et le juge de haut en bas, un sourire au coin des lèvres. Tout l'espace coin fumeur nous regarde. Ou plutôt ils regardent Monsieur Moreno.

« — De rien, Monsieur Moreno. »

Je tire une taffe de ma cigarette Winston à moi et me détourne de cet homme. Et visiblement les deux ordures n'ont pas fini leur scène. Mais cette fois-ci ils me regardent tous les deux droit dans les yeux. Je fronce les sourcils de façon à faire passer un certain message de mépris et écrase mon mégot. La sonnerie vient de retentir annonçant la fin de cette pause qui m'a semblé bizarrement longue.

- Adam -

Elle allume ma cigarette. Je suis gagnant. Pour aujourd'hui. Mais je n'en ai pas fini. J'aime attirer l'attention sur moi, voilà qui est fait.

Son regard agressif avant de quitter l'espace fumeur est foudroyant, brûlant. J'adore ça. Je tire quelques taffes. Mais la sonnerie retentit. Je roule des yeux. Encore quelques secondes, je suis quand même le professeur, ils m'attendront bien le temps que je termine au moins la moitié. Je ne l'aurais pas allumée pour rien, et soyons honnête, je ne parle pas de la cigarette.

Je décide finalement de l'écraser et la jeter. Avant de sortir, je jette un dernier coup d'oeil aux quelques autres étudiants masculins du coin fumeur. Des pauvres types, typiquement de la faculté LEA. Ils me font de la peine.

« — Les gars, j'espère que vous avez pris note au moins, enfin si vous voulez pas restés puceaux à vie. »

Certes, je suis abjecte. Mais, je suis aussi réaliste. Il faut que ces mollassons apprennent à draguer s'ils veulent composer le physique las et leur gueule. Sur ce conseil, je rejoins la classe pour finir le cours, tout en me demandant si j'aurai une nouvelle occasion de faire face à Melle Sanchez avant la semaine prochaine.