Cette réunion est aussi palpitante qu'un documentaire sur les acariens dans les matelas. Mon père écoute Ryan qui souligne ses derniers exploits au tribunal, Craig papote discrètement avec Christiane, et Jacob n'est certainement pas en train de prendre des notes, mais dessine dans son bloc-notes. Quant à Elena, elle a beau faire semblant d'être intéressée par ce que dit Ryan, je sais qu'elle est en train de penser à autre chose vu son air distrait. Lorsqu'elle est dans ses pensées, je ne peux m'empêcher de l'observer plus sérieusement en me demandant ce qui peut bien la tracasser au point de lui faire perdre cet éclat qu'elle a dans ses yeux gris orageux.
— Hé, sifflé-je.
Elena émet un petit sursaut la faisant sortir de ses rêveries et m'accorde son attention en clignant des yeux. Ses longs cils viennent gracieusement caresser le haut de ses pommettes.
— Quoi ?
— Ça vous dit qu'on aille prendre un café après la réunion ?
Dis oui, allez. Raconte moi ce qui te prend autant la tête.
— Non, souffle-t-elle en se désintéressant immédiatement de moi, comme si je n'étais pas celui qui décidait de son avenir au sein du cabinet.
Comme si je n'étais pas digne d'elle, pensé-je au fond de moi.
Elena Rodrigo...
Depuis son arrivée, je n'ai pas pu me la retirer de l'esprit. Cette femme me plait, je ne cherche plus à me le cache. Mes amis ne cessent de se foutre de moi parce que je ne veux pas passer à autre chose, mais c'est devenu impossible pour moi. Elle est têtue, sûre d'elle et ne me regarde pas comme si j'étais la huitième merveille du monde. Chaque joute verbale, chaque expression faciale, chaque regard... Tout en elle me fascine. Je suis accro à cette femme qui m'impressionne sans arret par son intelligence et qui serait capable de mener n'importe quel homme par le bout du nez, non pas par sa beauté indiscutable, mais par son esprit vif et son agilité. Dès que je l'ai rencontrée le jour de son recrutement, j'ai su que je ne pourrais pas la laisser passer. J'ai essayé de faire abstraction de sa présence au début, mais je ne suis pas parvenue à obliger mes yeux à s'en défaire.
Je lui ai laissé trois mois pour s'intégrer, pour apprendre à me connaître en essayant de ne pas être trop lourd, mais de mon côté je n'ai pas appris grand chose sur sa vie privée. Rien qui ne puisse m'aider à la séduire. Plus elle me résiste, plus j'en deviens fou. Le pire, c'est lorsqu'elle ignore que je laisse ma porte entrouverte pour l'écouter rire avec ses collègues. Son rire a un effet térapeuthique, ou je ne sais quoi qui me fait travailler avec le corps plus détendu. Sa voix est douce, mélodieuse, ce qui contraste parfois avec son impertinence qui me fait vibrer.
Je désire Elena à ne plus savoir quoi faire. Mais pour le moment, je m'autorise à voir d'autres femmes le temps d'une soirée pour évacuer toute cette frustration que je ressens à passer mes journées entières près d'elle. Mais ce n'est pas arrivé depuis un moment, puisque j'ai perdu tout désir pour les autres femmes. De toute façon, ces derniers temps j'ai plus de boulot que d'habitude, alors une fois chez moi, je n'ai qu'une envie, c'est de dormir.
Parce qu'il m'arrive de rêver d'elle, et dans ces rêve, je ne suis plus son patron.
Je m'éclaircis la voix, et me redresse alors que mon bas ventre se contracter au fil des images qui me viennent en tête.
— Et un déjeuner pour discuter du séminaire ? tenté-je.
Elle passe sa langue sur sa bouche en se tournant vers moi et mon regard est tout de suite attiré par ses lèvres pulpeuses. Je relève rapidement les yeux vers les siens pour découvrir qu'elle sourit.
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The Revenge Game | HISTOIRE TERMINEE
Storie d'amoreEnemies to lovers - Vengeance - Slow Burn -Identité secrète A vingt-cinq ans, Elena Greer décroche enfin son diplôme en droit, sauf que c'est trop tard. Son père a été assassiné en prison. Elle ne peut plus le sortir de là, alors elle compte bien ve...