Cerveau-sur-Perchoir ne connaîtra pas de nouvelles tribulations.

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Bon.

Par où commencer ?

Vous le savez peut-être si les aventures de Cerveau-sur-Perchoir vous intéressent sur ce rantbook.

Vous savez peut-être aussi (fin ça c'est sûr si vous vivez en France) qu'un garçon de 17 ans qui s'appelait Nahel s'est fait buter par un policier à Nanterre cette semaine.
Vous savez aussi que depuis, dans toute la France, c'est le putain de chaos.
Des violences la nuit ou parfois en plein jour, des écoles saccagées, des commissariats enflammés, des mairies vandalisées...

Ce qui amène plein d'événements à être annulés.

Mon lycée organisait le bal des terminales le 3 juillet.
Lundi.

Vous comprenez où je veux en venir.
Il est annulé.

Et il y a dix minutes, j'étais en pleurs dans mon lit quand j'ai appris la nouvelle, de la part d'une amie qui m'a prévenue sur insta.

J'avais encore un peu d'espoir pour qu'il soit reporté et pas annulé.
Malheureusement, c'est impossible.

Si vous avez lu les ultimes tribulations de Cerveau-sur-Perchoir (qui ne seront qu'en une seule partie du coup...), vous savez que c'était censé être la dernière fois que je voyais cette dernière.

On m'a enlevé ça.

Il y a trois ans, quand j'étais en 3ème, il y avait le covid. Je n'ai pas passé le brevet. J'ai connu une fin de collège absolument chaotique, avec un masque sur la tronche et des cours du mois de juin au pif avec des profs que je ne connaissais même pas et quatre élèves par groupe avec interdiction de s'asseoir côte à côte.

On m'a enlevé ça.

Je m'étais toujours dit la même année que j'allais voir ma prof préférée le dernier jour de cours avant le brevet pour la remercier pour tout ce qu'elle a pu faire pour moi, mais elle a cessé de venir au collège en cours d'année pour des raisons personnelles, et de toute façon, avec le covid, ça aurait été la merde aussi.

On m'a enlevé ça.

Et là cette année, j'ai vu Cerveau-sur-Perchoir il y a trois semaines et comme c'était le dernier jour de cours, je lui avais un peu dit ce que j'avais sur le cœur que je n'avais pas osé lui dire un an plus tôt quand elle était vraiment ma prof (#jaiunevoixquinestpasétoufféeetjaideschosesàdire).
Mais elle m'avait dit que de toute façon, on se reverrait au moment du bal.
Mais en fait, non.
Je l'ai vue pour la dernière fois sans savoir que ça allait être la dernière fois.
Sans lui avoir vraiment dit au revoir, parce que justement, j'étais persuadée que le bal allait avoir lieu comme tous les ans pour tout le monde et que j'allais la revoir à ce moment et être triste après.
Mais finalement, comme ça a été le cas avec ma prof préférée au collège, je n'ai pas eu l'occasion de réellement dire au revoir à Cerveau-sur-Perchoir.

On m'a enlevé ça aussi.

Donc là, inutile de vous dire que je suis détruite. Je ne sais pas ce que je vais faire.

Pourquoi on m'enlève toujours tout ça ?? Pourquoi bordel ?????

Mes ami.e.s, je les revois quand ? Mes profs ? Mes résultats du bac, je suis condamnée à les voir toute seule devant un putain d'ordi sur Cyclades mardi, contrairement à toutes ces générations de bachelier.e.s qui se déplaçaient, qui s'enlaçaient, qui appelaient leurs parents en pleurs (de joie, pour la plupart. Fin, j'espère pour eux.).

On m'a tout enlevé en dix secondes.
Encore.

J'ai un seum plus énorme que toutes les infrastructures que les casseurs ont pu endommager.
Je suis à la fois très triste et terriblement en colère.

Les fins d'année nostalgiques peuvent aller se faire foutre.

Allez, salut.

Tout et n'importe quoi | Les mésaventures d'un bouletWhere stories live. Discover now