music: 3200 Years Ago - James Horner, Tanja Tzarovska
———————9 Rangi 807
J'arrive enfin à ouvrir les yeux et le coup part. Le combat n'est pas encore fini que je suis déjà à terre, impossible, cela fait tout juste dix minutes que je suis dans l'arène.
Je n'ai certes jamais été très efficace en combats rapprochés, mais à force, on tend à s'habituer, on ne se pose plus de questions, les coups sont les mêmes, il faut juste de la réactivité et de la logique. Les deux m'ont permis de tenir jusqu'au bout des combats depuis déjà plusieurs mois.
Ma tête vacille vers les soigneurs, qui sont en train d'évacuer certaines personnes encore présentes dans l'arène, dans laquelle est placé de hauts piliers, tous les dix mètres, leur permettant d'évacuer, pendant les combats, ceux qui n'ont pas tenu pour ne plus les blesser. Les piliers créent un champ de force leur laissant le temps de récupérer la personne puis de la soigner sur le moment si elle est gravement blessée.
Cela fait dix minutes, que je les entends tous huer mon nom, encore et encore, certainement dans l'optique de me faire peur. D'autres acclament Atsoshi, couvert de sang, à peine capable de tenir debout. Il m'est plus âgé et aime me prendre de haut avec ses airs de saint messie venu pour aider à l'expiation des péchés. Mais je n'oublierai jamais cette nuit, sur ce champ de bataille dévasté, où j'ai prié toutes les saintes pour qu'il croupisse en enfers en guise de châtiment pour sa folie qui a failli nous condamner.
J'essaye de me relever avec difficulté, mes jambes ne font que trembler et je ressens une forte douleur au niveau de la cuisse ; j'abaisse mon regard et vois l'état de celle-ci. Il m'a coupé avec sa dague, mais d'une profondeur telle que le sang a englouti ma jambe jusqu'au tibia, la confusion et les vertiges me prennent.
Je n'ai plus aucune arme sur moi...ma vision commence à se troubler.
Il recule ? Il a l'air de réfléchir, juste le temps de me relever.
Finalement, il se rapproche, se prépare, et je vois qu'il s'apprête à utiliser un sort. Étant interdit dans ces matchs, je ne peux pas me permettre de faire de même, puisque je subirai plus de retombées que lui.Au moment où j'abaisse la tête de douleur, mes yeux se retrouvent éblouis par une lumière au sol, provenant d'un bouclier, qui reflète les rayons du soleil.
Je le récupère et fonce sur Atsoshi. C'est la seule solution, certes idiote, mais la seule, lui lancer le bouclier dessus serait inutile, il le broierait s'il utilise ses pouvoirs. De plus, je n'aurais plus d'arme ni de protection.De cette manière, je réussis à lui faire perdre son équilibre pour l'immobiliser à terre et le rouer de coups avec mes dernières forces, tout en évitant les points vitaux.
À chaque fois que mon poing se retrouve en contact avec sa peau, le temps s'arrête, jusqu'à qu'il pousse des cris de douleur et que le temps reprenne son cours. Quand enfin, je ne l'entends plus. Ne pouvant ni me rendre les coups, ni se défendre, il ne fait que subir jusqu'à ce que ses forces le quittent. Il n'est pas mort, bien sûr. Il est interdit de tuer lors de ces combats.Owin descend des gradins et prend mon bras, le tirant vers le haut, ce qui me force à légèrement relever la tête, sachant que ma jambe gauche m'a tout autant quitté que les forces d'Atsochi, je dois faire d'importants efforts pour garder mon équilibre. Dans mon action, j'aperçois sa femme, Rasume, qui me fixait depuis les gradins avec un regard satisfait. Il prononça alors de toutes ses forces : "Vanya Mercer à vos services pour votre divertissement ! " Ils ne sont intéressés qu'à ça, voir des gens s'entretuer les font jouir, d'autant plus si c'est une femme. Etonnant.
Les soigneurs nous prennent alors en charge, Atsochi a dû être mit à l'écart et soigné sur le moment. Quinze minutes plus tard, ils l'ont amené à l'infirmerie pour qu'il se repose. J'entends sa voix agaçante provenant du lit à côté du mien et les saintes seules savent à quel point je me retiens d'abréger ses souffrances en l'achevant. Il ne fait que parler, arrêtez-le, quand il est enclenché, je ne m'entends même plus réfléchir. Il commence sincèrement à m'agacer à partir dans ses délires, comme quoi je serai une envoyée de Naerai venue pour tous nous tuer. Les croyances sont certes interdites, mais lui ne se gène pas ; lorsqu'il s'agit d'être blasphématoire envers Naerai on en aurait pour notre argent, elle qui n'est pourtant, pas plus mauvaise que nous, bien au contraire.
C'était une créature qui réconfortait les êtres humains, c'est eux-même qui ont fini par la diaboliser. Elle n'avait jamais fait de mal à qui que ce soit, dans la religion et les poèmes, il était même dit qu'elle admirait la Prêtresse tout autant que nous. Mais son admiration et amour se sont transformés en haine.
Elle n'était pas si différente de nous. Alors devons-nous la condamner pour des sentiments si...humains ?Il est parti dedans et je n'ai malheureusement pas eu la force de le frapper. Après, vu son état, ce serait mal vu si je l'aurai fait.
– C'est pour ça qu'ils devraient vous exécuter, toi et ton frère, ce n'est même pas prudent de vous laisser vous pavaner sans surveillance, continue-t-il de m'expliquer pour la cinquante-sixième fois de la journée.
– C'est vrai ça, je n'y avais pas pensé, lui répondis-je sans franchement avoir cherché à réfléchir, (c'est ce que je lui dis tout le temps, ça fait plaisir à son ego et le conforte dans son opinion).
Donc, je le laisse parler, il finira bien par se fatiguer, si seulement ça pouvait m'endormir.Absorbée par mes pensées, une éternité a dû s'écoule car étonnamment, je ne l'entends plus, je me tourne alors vers lui et le vois endormi à point fermé. Il a une capacité à s'endormir d'un coup qui me fascine.
Pour penser à autre chose, je me suis retrouvée à admirer l'infirmerie, qui est assez belle, ce que je trouve inutile, mais ce sont les officiers de la première division qui se sont amusés à l'aménager. À mes heures perdues, je voyais toujours les nouveaux être initiés, pour la maîtrise de leurs pouvoirs, à la fabrication de meubles, vraiment des scènes...très étonnantes, dont j'ai longtemps été témoin. On les voyait arriver de loin, fiers d'avoir l'aptitude de la terre. Cependant, le rito est bien plus compliqué que ça, mais je ne pouvais pas leur faire de quelconque morale, ils ne pourront s'en prendre qu'à leurs instructeurs quand ils mourront de façon précoce.
La porte vient de s'ouvrir, coupant court à mes pensées et provoquant un courant d'air, enfin un peu d'air, il fait si chaud !
– Tu ne l'as pas assommé, j'espère ? S'exclame Reynold en pointant Atsoshi du doigt.
– Si je fais ça, je me prendrai encore plus d'accusations de sa part et pour une fois, ce serait justifié. Lui rétorquai-je d'un ton monotone, comparé au sien. Il a le don d'illuminer la pièce dans laquelle il rentre sans aucun effort.
– Tu te prendras surtout les foudres de ton frère ! me dit-il en riant de plus fort. En tout cas, félicitations pour le match d'aujourd'hui, une belle victoire pour ton anniversaire. Demain, tu as une mission, Owin vous l'expliquera en temps voulu. Sur ce, repose-toi. Il finit sur ces mots et quitte l'infirmerie, m'y laissant avec Atsoshi, qui ronfle à côté et des gens hurlant de douleurs, ou parlant tous seuls.
"Vous ?" pensais-je, "Cela sous-entend qu'Aohre serai là aussi." Cette prochaine mission sera, je pense, la dernière avant les épreuves.
Je décide finalement de sortir de l'infirmerie, les ronflements et les discussions des gens m'insupportent. Je peux très bien me soigner seule de toutes manières ; il faut surtout que je change mes bandages, ils ne tiennent pas.
District A-2. De plus en plus de sable se dépose jour après jour avec en supplément la montée des températures, rendant ce lieu assez paradoxal. Le district paraissait accueillant avant ; à ces températures, les enfants jouaient dans le sable ensemble, les parents leur criaient dessus pour qu'ils rentrent, car il était l'heure de manger, ce qui se savait par toutes les odeurs qui traversaient ces allées. Enfin, c'est ce que l'on me disait. Rangi le pays de la servante la plus chaleureuse. Voilà ce qu'il en est aujourd'hui : désolation et égoïsme. Des allées vides, où les seuls passants se rendent soit aux entraînements, soit y reviennent. Si on ne compte pas les personnes âgées, tous y passent.
Je tape le code pour rentrer, mais lorsque la porte s'ouvre, je me retrouve dans une pièce plongée dans le noir.
VOUS LISEZ
8th system
Fantasia« A la chute d'un monde parfait, né un monde humain. » Auparavant parfaite, Baltyr, la planète bénit par la prêtresse ce révèle être montée de toute pièce. Trois manuscrits remettent en question l'existence de tous les habitants avant qu'eux même dé...