Chapitre 4

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– Chiara...

J'avais l'impression que Tarik m'appelait de très loin sans savoir si c'était réel ou non.

– Chiara !

Sortant brutalement de mon rêve nostalgique, je répondis, les yeux fermés encore lourds de sommeil :

– Hmm ?

– Pourrais-tu arrêter de t'acharner sur mon épaule ? Au début, c'était mignon, mais maintenant, ça commence vraiment à me faire mal.

J'ouvris les yeux et desserrai la mâchoire. Je regardais la belle emprunte de dents sanguinolente et passai un coup de langue contrit sur sa blessure. Il caressa mes cheveux blancs, l'œil malicieux.

– Tu rêvais d'antilopes ?

– Si c'était le cas, tu n'aurais plus d'épaule, répondis-je, évasive.

Il la pointa du doigt.

– Mais si, c'est bien le cas !

Je levai les yeux au ciel. Je lui avais seulement croqué un bout d'épaule – et elle était très tendre, au passage. Comme je les aimais...

Il changea de sujet :

– Alors, ta feuille de cours racontait-elle quelque chose d'intéressant ?

– Ouais, on nous traite de vilains.

Il rit, prit la feuille qui s'était échouée hors du lit et me la tendis. Je citais :

– « Ceux ayant réchappés à la Grande Persécution qui a duré cinq ans »... ah oui, pardon, ma feuille parle des hybrides ayant hérité des deux potentiels, précisais-je. Comme nous.

Il hocha la tête et m'écouta attentivement.

– « Ils ont alors développé un sens de survie développé et hargneux rendant certains sang-mêlé démoniaques et impitoyables. Mais avec le temps, l'entente est revenue et le peuple s'est apaisé, jusqu'à aujourd'hui. »

Je le regardais en faisant mine de réfléchir.

– Tout compte fait, toi, tu ne t'es pas calmé. Tu as du sauter les générations paisibles.

Il me lança un sourire carnassier.

– Ah ouai ? Tu veux que je devienne le grand méchant loup ?

Je plissais les yeux.

– Oui, montre-moi ça.

Ses yeux devinrent dorés, sa peau se recouvrit de poils et il grimaça lorsqu'il prit sa forme animale. Ses vêtements gisaient tels des guenilles par terre. Il émit un rire de hyène à glacer le sang et mes cheveux se dressèrent instantanément sur ma tête. Il me mordilla la nuque et gronda.

Ah... il voulait jouer à ça ? Me dominer ? Le mufle !

Je l'agrippais et plantais mes doigts dans ses côtes. A la fin de ma métamorphose, mes griffes les taquinaient. Il grogna, menaçant. Je souris. Comme s'il me faisait peur...

C'est alors qu'il poussa un hurlement féroce qui me fit tomber du lit. Avant que je n'ai eu le temps de m'éloigner, il bondit à mes côtés, l'échine hérissée et les crocs à découvert. Je ressentais son grondement jusque dans mes entrailles.

N'étions-nous pas censé jouer ?

Je me tournais alors sur le dos, à sa merci, afin qu'il se calme. Lentement, sans arrêter de me menacer, il se plaça au-dessus de moi. J'abatis les oreilles en arrière, terrifiée. Je l'avais déjà vu comme ça, et il ne restait bien souvent pas grand-chose de ses victimes au final. Soudain, il planta ses crocs sur mon épaule. Mais aïe !

Il nettoya la plaie d'un coup de langue et sourit d'un air moqueur. On est quitte, semblait-il penser.

Il me lécha la truffe et se releva, tout guilleret. La pression que j'avais ressentie s'évanouit peu à peu et je m'assis. Il ne restait de moi qu'une pauvre panthère flageolante, incapable de tenir sur ses pattes.

Le loup s'assit en face de moi, la tête penchée. Il gémit. Mes esprits retrouvés, je lui poussais la tête de la patte et me remis debout. Quel crâneur ! J'étais sûr qu'il riait très fort au fond de lui.

Il avait gagné la première manche. Mais je gagnerai la prochaine.

Il courra vers la porte et l'ouvrit. Il me regarda, la queue frétillante et l'œil fou de joie. Je le suivis et nous courûmes dans les couloirs jusqu'à la sortie. Il était vraiment imposant. Moi, j'étais une petite panthère. Faisant seulement cinquante kilos sous ma forme humaine, je ne pesais que cinquante kilos sous ma forme animale. De plus, c'était léger pour une vraie panthère, alors, pour une thérianthrope, c'était presque ridicule. Tarik, lui, avait un bon pesant de viande et me dominait d'au moins une tête. Être une panthère plus petite qu'un loup finissait par me complexer, surtout lorsque je ne pouvais être que soumise par la force. Mais je ne perdais pas espoir. Il me suffisait de ruser.

Une fois dehors, nous avons gambadé encore et encore. Je m'amusais à lui sauter dessus mais il retournait toujours la situation à son avantage. Puis mon ventre commença à me faire mal et je m'allongeais par terre.

Il se plaça derrière moi, ma tête reposant contre son ventre. Il me lécha les oreilles et je ronronnais de plaisir. C'était si bon. Puis il me mordit et je glapis. Avant que je ne lui lance un regard accusateur, il s'occupa de nouveau de mon oreille et je retournais à mon extase béate. Lorsqu'il s'interrompait, peu importe la raison, je le tapotais de ma queue, quémandant mes massages.

A la nuit tombée, nous étions toujours dehors à nous reposer sur l'herbe.

Le week-end passa tranquillement, ou trop vite, cela dépendait du point de vue, et j'étais entièrement rétablie. Le lendemain je retournerais au campus, je reprendrais les cours de pratique, et je chercherais l'identité de mon novice.


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IMPORTANT (de toute façon, quand je parle ici, c'est que c'est un minimum important huhuhu) :

Coucou les amis, je suis désolé, ce chapitre est un peu court...

En fait, il s'agit de la dernière partie de mon premier chapitre. Et j'ai essayé d'autres découpages, mais c'est pas bon du tout... Là, ça ressemble au moins à une fin de chapitre. Vous aurez une suite demain :D Pour me faire pardonner.

Bonne lecture, et dites-moi si vous avez trouvés ce passage un peu mou, et tout et tout :D Et si cette fin de chapitre vous donne envie de lire la suite (envie de découvrir l'école, et tout et tout ?)

Et puisque j'y suis, pouvez-vous me dire ce qui vous attire dans cette histoire *.* J'aimerais savoir si c'est principalement les passages romance. Ou si lire son petit train train de vie vous intéresse aussi. Voilà, en fonction, je modifierai ptete un peu mon histoire. C'est important donc :D

Merci de m'aider et de répondre ! :D

Bécots ! <3





DÉMASQUE-MOI... si tu peux {en pause}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant