Chapitre 22: Hero Rising

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Jamais une journée ne m'avait parue aussi longue. Les gens qui passaient à ma caisse se ressemblaient tous. Les uns étaient mal-aimables, l'air renfrogné, les autres avaient le regard vide et ne respiraient clairement pas la joie.
L'envie de revoir Katchan s'était alors faite pressante, presque vitale. Il m'avait envoyé un message dans l'après-midi pour me dire que j'avais intérêt à ne pas être en retard, sinon je savais ce qu'il m'attendait. De délicieux papillons avaient alors parcouru mon bas-ventre, mais je m'étais souvenu presque aussitôt que je devrais faire deux cents pompes si tel était le cas... gloups.

"Midoriya, c'est quoi cette tête d'abruti? Tu veux faire peur à la clientèle ou quoi?", m'avait interpellé mon chef.

Je déteste ce boulot, mais il faut bien que je paie mes factures. Je sais qu'okasan m'a dit que je pouvais revenir à la maison si c'était trop difficile. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Elle m'a élevé seule, a toujours fait passer ses besoins avant les miens. Je refuse de la décevoir.
Je regarde ma montre sans arrêt, ce qui n'échappe pas à ma collègue, située en face de moi. L'heure de fermeture approche ; il n'y a plus de clients dans le magasin. Je recompte ma caisse, met l'argent au coffre et nettoie mon poste vite fait bien fait. Enfin! Je vais pouvoir voir Katchan. J'ai tellement hâte!
Je m'apprête à récupérer mes affaires quand je constate que ma collègue est encore en train de compter sa monnaie. Arggg!!! On n'est pas prêt de partir.

–Tu veux un coup de main Toru?, lui demandais-je.
–Non, ça va aller. Merci Izuku. File. Je me charge de fermer.
–Tu es sûre?
–Sûre et certaine. Je crois que tu as quelque chose de prévu. Il ne faudrait pas que tu arrives en retard, me fait-elle avec un clin d'oeil.
–Merci! Je te revaudrai ça, fais-je en joignant mes mains en guise de remerciements.

Je cours vers le fond du magasin, en direction des vestiaires quand j'entends soudain un cri d'effroi. Toru?! Je fais immédiatement demi-tour pour la rejoindre. Une voix tonitruante se met alors à hurler.

–FILE MOI LE POGNON PÉTASSE!

C'est pas vrai!!! C'est une blague?!!
Je m'approche le plus silencieusement possible, et me cache derrière un rayon pour mieux voir ce qu'il se passe. À quelques mètres de là, un grand mec de dos, pointe son flingue sur Toru. Elle est en pleurs, tremblante, tandis qu'elle met l'argent dans un sac que lui tend le braqueur.

–Grouille toi le cul!, vocifère-t-il. Et après tu m'emmèneras au coffre-fort. Et pas d'entourloupes. C'est clair?!

C'est pas possible! Il faut faire quelque chose! Mais quoi? Je ne peux pas appeler la police ; il m'entendrait à coup sûr. Mais je ne peux pas le laisser s'en tirer non plus. Je dois à tout prix sauver Toru. Qui sait ce qu'il pourrait lui faire d'autre?
Je regarde le rayon dans lequel je me trouve: section cuisine. J'essaie d'analyser ce qui m'entoure. Il y a principalement des ustensiles, de la vaisselle et autres accessoires. Je vois un détecteur de fumée au dessus de moi. Mmmh... Ça pourrait marcher. Tu vas vraiment faire ça Izuku? Ouais.

Je mets rapidement mon plan à exécution, tout en étant le plus discret possible. Je prends une boîte d'allumette, en grille une et mets le feu à des torchons, en espérant que la fumée ne tarde pas à s'élever.
Izuku, tu sais que tu mets le feu au magasin? Ta gueule le jumeau maléfique! C'est pour la bonne cause!

L'alarme du détecteur se déclenche et l'eau asperge le magasin.

–C'est quoi ce bordel?!

Dans la surprise, je vois l'agresseur qui baisse son arme. Sans que je contrôle quoi que ce soit, mes jambes se mettent à bouger. Hey! Qu'est-ce que je suis en train de faire? Pourquoi est-ce que je fonce sur lui? Le jumeau maléfique c'est toi? Non, c'est toi Izuku. C'est moi? Oh bordel!

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