Crush

Chapitre 19: Crazy Stupid Love

Je suis tellement énervé que, dans ma marche rapide, je bouscule tout le monde sur mon passage. Non mais je rêve! Non seulement, il m'embrasse, mais ensuite il est désagréable au possible avec moi. C'est quoi son problème? J'ai suffisamment donné avec les connards ; pas besoin que ça recommence. Lorsque je l'entend hurler mon nom, je tourne rapidement la tête dans sa direction. Continue de t'égosiller, je ne vais pas m'arrêter pour autant! Je vais même accélérer, tiens!
Je vois l'entrée d'un parc et décide d'y entrer dans l'espoir de le semer. Il y a plein de petits chemins arborés. Parfait! Il n'est pas prêt de me retrouver parmi toute cette végétation.

Après quelques minutes à emprunter des sentiers sinueux, j'arrive sur un joli pont de bois rouge qui surplombe un étang. Je me risque à m'y reposer quelques minutes. Accoudé sur la balustrade, j'observe l'eau claire et miroitante dans laquelle nagent des koï. Ces poissons qui, selon la légende, remontent le courant pour se changer en dragons, sont symbole de persévérance et de courage. Du courage hein? De la persévérance... J'ai l'impression que ma vie tourne en rond et que jamais je ne réussirai à remonter le courant. Ma vie professionnelle et ma vie sentimentale sont un désastre. Et quand j'ai un peu d'espoir, je ne fais que des mauvais choix. Il est trop tard, lorsque je sens les larmes ruisseler sur mes joues.

-Deku. Qu'est-ce qu'il y a ?

Ne me dites pas qu'il m'a retrouvé!? C'est pas vrai!

Il avance une main vers moi. Je la repousse d'un coup et lève mon visage vers lui. Il me fatigue sérieux. Pourquoi insiste-t-il comme ça? Il ne pouvait pas me laisser tranquille, ne pas entrer dans ma vie, ne pas me décevoir comme tous les autres.

-Katsuki Bakugo, tu n'es qu'un sale con.
-Quoi?!
-Je t'invite au restaurant pour te remercier de ta gentillesse. Gentillesse, mon cul oui! J'ai bien vu que ça te faisait chier. Tu n'avais qu'une envie c'était de partir. Tu as été odieux. Je me suis complètement fourvoyé à ton sujet. Je pensais que, ou j'avais cru comprendre que...tout à l'heure... Enfin, bref... J'en déduis que nous n'avons rien à faire ensemble donc tu peux t'en aller puisque ça t'emmerde d'être avec moi.

J'ai arrêté de pleurer. Je suis tellement fatigué de me faire avoir! Je suis en colère contre lui et contre moi.

-Laisse moi t'expliquer...je...
-Casse-toi!
-Oh! Tu sais à qui tu parles là?!
-A un putain de connard! A un branleur métalleux! A un véritable enfoiré!
-T'as bu avant de venir ou quoi?
-Non, je suis tout à fait sobre. Et tu peux entendre ça aussi: Va te faire foutre!

J'y suis peut-être aller fort. Mais merde! Ras-le-bol! Je n'ai plus envie d'être un poisson ; je veux devenir un dragon.

Katchan me regarde bizarrement. Je ne sais pas ce qu'il lui passe par la tête mais cela n'augure rien de bon.
Sans crier gare, il se jette sur moi... pour m'embrasser! Qu'est-ce que c'est que ce détraqué?!

-T'es bipolaire en plus d'être un salaud ou quoi?, fait-je en le repoussant, les mains posées sur son torse.
-T'as raison. Je suis un salaud. Mais je crois bien que le salaud que je suis est fou de toi.

Hein!? Ce mec est fou. Littéralement. Attends deux secondes... il est fou... de moi!? Vraiment!? Ça veut dire que je lui plaît? Mais il me connaît à peine! Comment c'est possible? Non, Izuku. C'est un salaud. Il se fiche forcément complètement de toi! Je n'y comprend rien. Je ne sais plus. Je suis perdu.

Katchan profite de ma confusion pour se rapprocher de moi et m'enlacer doucement. Il pose son front contre le mien et sa bouche rencontre la mienne. Ok, c'est mort. J'arrive plus à réfléchir du tout. Je suis comme paralysé et Môsieur est en train de me bécoter. Je voudrais le repousser mais je n'y arrive pas. Je me sens fondre au fur et à mesure que ses lèvres caressent les miennes. Il embrasse tellement bien ; il est tellement doux. Je finis par céder et lui rend ses baisers. Il me mordille doucement la lèvre et j'entrouvre la bouche. Sa langue caresse doucement la mienne. Cette sensation a le don de faire tomber complètement le peu de réserves qu'il me restait. Je me risque à passer mes mains derrière sa nuque pour l'encourager à approfondir notre baiser.