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-Trigger warning : violence verbale-

Dès qu'il fut rentré chez lui, Aaron s'effondra dans son lit, fermant ses yeux. Il n'arrêtait pas de pensé à ce que Sunako lui avait dit. Elle aimait Kiaan.

Est-ce que je dois l'aider en le disant à Kiaan ? Est-ce que je refuse finalement ? Aaron ! Tu l'aides ! Elle te l'a demandé, alors, tu le feras ! Et pourquoi est-ce que je voudrais refuser ? Pff... Il faut que je fasse le tri dans ma tête.

La fatigue le gagna et Aaron s'endormit.

***

Le lendemain matin, le réveil de Aaron sonna. Sa nuit n'avait pas été agréable. Il avait plus pensé à ce que Sunako lui avait dit qu'il n'avait dormi.

Comment je vais faire au lycée ? Ce n'est pas que je ne veux pas l'aider, mais... pourquoi me demander de l'aide, à moi ? Pourquoi ça ne pouvait pas tomber sur quelqu'un d'autre ?! Comment vais-je faire ?

Aaron venait d'arriver à l'arrêt de bus. Il resta debout. Quand le bus arriva, il monta dedans et vint directement s'asseoir à côté de Sunako, qui lui avait gardé une place.

- Salut, dit-elle.

- Salut. Alors, tu veux que je t'aide comment ?

Sunako fronça les sourcils.

- M'aider ?

- Ouais. Avec Kia...

Sunako avait collé l'une de ses mains sur la bouche d'Aaron.

- Comment tu sais ?! s'exclama-t-elle.

Aaron libéra sa bouche.

- C'est toi qui me l'as dit.

- Quand ?

- Hier soir. En te raccompagnant chez toi.

- Il faut vraiment que j'arrête de boire, soupira-t-elle. Qu'est-ce que je t'ai dit d'autre ?

- Rien. Ah si, tu m'as dit que tu rêvais tout le temps de lui alors que tes nuits étaient incroyables. Sinon, tu m'as juste demandé de t'aider avec lui.

- Aaron, je suis désolée. Quand je bois, je ne sais pas ce que je raconte.

- Ce n'est pas grave. Je veux bien t'aider. Ça sert à ça les amis, dit-il avec un sourire.

- T'es sûr ? C'est vrai qu'un peu d'aide n'est pas de refus, mais je ne veux pas t'obliger.

- Ne t'inquiète pas, ça me fait plaisir de pouvoir t'aider avec lui.

- Qu'est-ce que je ferais sans un ami comme toi ? Je pense que je ne ferais rien.

Ils se turent jusqu'à ce qu'ils arrivèrent au lycée. Là-bas, tous leurs amis les attendaient.

- Salut, commença Kiaan en voyant Aaron descendre du bus.

- Salut, répondit Sunako. Vous nous attendiez depuis longtemps ?

- Non, répondit Ely.

Un groupe de lycéennes passa derrière Aaron et le bousculèrent.

- Ah, c'est le mec qui traîne avec Kiaan pour que tout le monde le trouve cool, ricana l'une d'elle.

- Ouais, il est pathétique, se moqua une autre.

- En plus, il paraît qu'il traîne avec eux parce que Kiaan lui plaît et qu'il est pédé.

- A la place du reste du groupe, j'aurai honte de traîner avec un loser comme lui.

Aaron les avait entendu. Sa tête était baissée et il priait pour que ses larmes ne coulent pas.

- Retire tout de suite ce que tu viens de dire.

Aaron releva sa tête. Il avait reconnu cette voix.

- Pff, tu penses être impressionnant ? demanda une des filles du groupe.

- Je te conseil de la fermer.

Aaron tourna sa tête. C'était bien lui qui le défendait.

- T'es peut-être le mec le plus célèbre du lycée, mais t'as pas pour autant la permission pour nous parler comme ça, Kiaan May.

- Parce que vous, vous l'avez cette permission ?

Elles ne répondirent pas. Kiaan soupira.

- Bref, j'ai des choses plus intéressantes à faire que de parler avec des salopes de premières, dit-il.

- Ouais, retournes traîner avec ta pédale de pote, ricana l'une d'elle.

Kiaan attrapa celle qui avait dit ça par son col.

- Répètes ça et je te mets en pièce.

- Tu le savais pas ? C'est pourtant évident, non ? Ton Aaron je sais pas quoi, c'est une tapette !

- Fermes ta gueule !

Il la poussa par terre, se jeta sur elle et lui colla des gifles.

- Tu te crois supérieure à nous ? A Aaron ? Il est peut-être « gay » mais je m'en fiche ! C'est quand même mon ami. Qu'il aime les hommes, les femmes, qu'il aime quelqu'un du groupe, je m'en fiche ! C'est sa vie, pas la nôtre. Alors fermes ta gueule ! Tout ce qui sort de la gueule d'une vipère, c'est du venin ! Je te conseille de la boucler parce qu'un jour, tout le mal que t'as fait à ton entourage, tu te le reprendras en pleine gueule ! Et ce jour-là, tu ne rigoleras pas. J'espère que je serai là pour te voir te faire dégommer par tout le monde.

Le ton de Kiaan était menaçant. Même Aaron avait peur de lui. Kiaan donna un coup de poing en pleine figure de la fille et se releva.

- Je n'aime pas me battre, encore moins contre une fille sans cervelle et sans défense. Mais je vous conseille, à toutes, d'arrêter de rabaisser les autres.

Les amis de Kiaan n'osaient pas bouger. Ils ne savaient pas quoi faire. Ils étaient figés sur place. Kiaan les avait impressionnés.

- Vous attendez quoi pour bouger votre cul de salope ? demanda Kiaan en s'approchant violemment d'elles.

Les filles partirent aussitôt. Kiaan soupira un bon coup.

- Ça va, Aaron ? demanda-t-il en s'approchant de lui.

Il ne savait pas quoi répondre. « Merci » ? « Tu étais incroyable » ? « Pourquoi me défendre » ? « Tu vas être viré du bahut par ma faute » ? « T'es vraiment un abruti sans cervelle » ?

- Désolé pour la violence, dit Kiaan en s'adressant à tout son groupe.

- Tu étais incroyable ! dit Sunako. J'ai eu peur, mais tu étais juste... Wow !

- C'est vrai, confirma Levi.

- Je trouve aussi, mais je pense que ce n'était pas très intelligent de la frapper, dit Raylan.

- Mais elle avait insulté Aaron ! Je ne pouvais pas rester là, les bras croisés et lui proposer un thé et des petits gâteaux !

- Désolé, Kiaan. Tout est de ma faute, s'excusa Aaron en se dirigeant vers la sortie du lycée.

- Aaron ! Reviens !

Kiaan le suivit en courant, laissant ses amis derrière lui.

I'm just a FriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant