Chapitre 14

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Point de vue : Helios.

Alec saisit le poignet de l'humain et commence à faire pression dessus, du sang commence à sortir des trous causés par ma morsure accompagné d'une sorte de liquide noir. L'humain hurle de nouveau mais je maintiens ma main sur sa bouche pour étouffer ses cris.

- Il faut le laisser se transformer !
- Non ! Non je ne veux pas lui faire vivre ça, il doit vivre en tant qu'humain !

L'anglais lâche un râle mécontent en s'efforçant de continuer. Après un long moment l'homme finit par s'évanouir, laissant à Alec le champ libre. Le blond finit par se redresser en venant couvrir la plaie avec un bandage fait à la va-vite avec le bout du t-shirt de l'homme.

- Maintenant on doit l'emmener à l'hôpital, mais tu dois te nettoyer, avec la morsure et ta tête on devinera tout de suite sinon.

J'acquiesce et le laisse le porter pendant que je cours vers une fontaine en essayant de me laver le visage le plus vite possible. Je rejoins ensuite Alec, qui avait déjà installé l'homme sur sa banquette arrière. Je le laisse nous conduire jusqu'à l'hôpital le plus proche. Une fois arrivé, j'aide mon colocataire à le transporter mais le laisse parler en italien, n'étant pas doué dans cette langue. Ils prennent l'inconnu rapidement en charge et je pars m'asseoir patiemment. On commence à me parler, sûrement pour me demander si j'étais blessé au vu du sang sur mon haut mais Alec répond à ma place avant de venir à mes côtés. Sa main vient se poser sur mon genou qui tremblait au vu du stress.

- Hey, ça va aller Helios.
- T'es fort pour mentir mais bizarrement là ça ne marche pas.

Il reste silencieux après mes paroles en gardant simplement sa main sur moi, je ne cherche pas à le dégager pour autant et attend patiemment qu'on m'informe de l'état de l'inconnu. Après plusieurs longues minutes, un médecin vient vers nous ce qui nous fait nous redresser. Il commence à parler dans sa langue mais je devine déjà la réponse vu le ton employé. Un regard vers Alec suffit à confirmer mes doutes. Il n'a pas survécu. Mon corps vient s'effondrer sur la chaise pendant qu'ils continuent leur discussion qui me semble de plus en plus incompréhensible. Je l'ai tué, c'est de ma faute. L'anglais se met à mes côtés en venant tenir mes bras avec douceur.

- Helios on doit partir, la police va arriver ça va nous attirer des problèmes.
- C'est de ma faute...Je l'ai tué...
- Ne dit pas ça, allez viens s'il te plait..
-Lâche moi ! Tout ça c'est de ta faute ! Putain si tu ne m'avais pas transformé ma vie n'aurait jamais été aussi merdique !

Il reste muet, comme s'il savait que je ne pensais pas mes mots et que je passais uniquement mes nerfs sur lui. Son silence ne me donne pas la force de continuer et je finis par le laisser me guider jusqu'à sa voiture, pendant le trajet je reste silencieux en pensant à ce que cet homme a pu laisser derrière lui. Il avait sûrement une famille, que je viens de détruire. Et je viens d'accuser Alec de ça alors que je suis le seul responsable.

Lorsque nous arrivons, je me dirige vers la salle de bain en me débarrassant de mes affaires que je ne cherche pas à laver mais je les jette directement. En prenant ma douche, je frotte avec vigueur ma peau quitte à l'abimer, j'ai encore l'impression que son sang, son odeur est sur moi. Je finis par sortir en enfilant simplement un bas de pyjama et passe la tête en dehors de la pièce pour voir Alec assis simplement sur le canapé, regardant dans son sac. Mon corps finit par la suivre et se dirige vers lui pour prendre place à ses côtés.

- Je..Pardon...
- Mmh ?
- Pardon Alec, d'avoir dit que c'était de ta faute.

Il relève la tête vers moi, son visage ne semble pas rancunier, il m'offre même un air compatissant.

- C'est rien, je sais que c'est dur de prendre la vie pour la première fois. Depuis tout ce temps je le fais à ta place alors ça doit être un choc pour toi.
- Je ne comprends pas ce qui m'a pris...Je suis un monstre.

Il met sa main sur mon avant bras en me forçant à le regarder.

- Hey, je refuse que tu dises ça, d'accord ? Tu es l'homme le plus admirable et altruiste que je n'ai jamais connu, tu es loin d'être un monstre. Ce qu'il s'est passé, c'est une erreur, ça nous arrive à tous.

Les larmes me montent contre mon gré, je n'ai pas envie de pleurer, et encore moins devant lui.

- Je peux te prendre dans mes bras ?

Comparé à d'habitude je n'hésite pas et acquiesce doucement. Ses bras viennent s'enrouler autour de moi et je fais de même avec lui. Ma tête se posant contre le haut de son torse. Son cœur bat légèrement plus vite et je me concentre sur celui-ci pour calmer mes sanglots. Sa main vient caresser mon dos sans arrière-pensée, juste en geste de douceur et de réconfort. Mes yeux se ferment en se laissant totalement aller contre lui, c'est sûrement une erreur de repartir sur ce chemin mais tout ce que je veux, en ce moment même, ce sont ses bras. Nous restons un moment ainsi sans bouger, ce qui me soulage pendant un instant. Lorsque j'ouvre les yeux en sentant son relâchement je constate qu'il s'est rendormi. Il ne dort jamais aussi facilement d'habitude, et de voir que seul notre étreinte l'apaise encore plus que moi cela me donne une légère étincelle dans le cœur. Pourquoi as-tu l'air si parfait lorsque tu es endormi ? Je ne cherche pas à bouger et fait comme si de rien n'était en restant contre son torse, profitant encore un moment des battements de son cœur.


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