Avec Olymphe, Edward avait compris ce que c'était vraiment d'être amoureux. Ce que c'était qu'aimer quelqu'un de toute son âme, jusqu'au fin fond de ses trippes. Le genre d'amour que l'on ne rencontre pas quatre fois dans une vie. Olymphe avait été son premier vrai amour, mais la 4e. Il l'avait pleinement aimé de ses quatorze ans à ses dix-sept ans.
Elle était entrée dans la salle à la rentrée des classes légèrement en retard, il s'en souviendra toujours parce que ce fut la première fois qu'il l'aperçut. Le souffle saccadé, ses mains accrochées fermement aux lanières de son sac, la peau caramel et les cheveux scintillants. Et elle était, vraiment, belle. Puis la jeune fille s'était rapidement faufilée entre les rangs, se glissant sur une chaise libre, elle s'excusa auprès de son camarade, et tenta de se faire la plus discrète possible. Mais Ed ne l'avait plus quittée des yeux pendant ces heures interminables du premier jour de classe.
Il aimait tellement son sourire, ses dents légèrement bancales, ses lèvres fines et roses, ses joues qui se rehaussaient, ses yeux qui brillaient ; il l'aimait vraiment. D'ailleurs, Olymphe avait des yeux cafés, c'était bizarre, c'était étrange. Café n'a jamais vraiment été une couleur, c'est vrai, mais pourtant ça correspondait plutôt bien aux nuances de ses iris. Il les aimait bien ses yeux. Il aimait bien ses cheveux aussi, blonds comme le blé, éclatant comme le haut soleil d'été. C'était sûrement pour cela qu'il la voyait ainsi ; de toute façon on idéalise toujours les personnes qu'on aime, particulièrement Ed.
Olymphe c'était le genre d'adolescente auquel on faisait immédiatement confiance ; elle avait sur elle cet air serein et délicat. Elle était douce, gentille, agréable, chaleureuse ; comme ce miel sucré qu'Ed aimait tant étant petit.
Le rouquin et la blondinette n'avait pas réalisé sur le moment ce qu'ils vivaient, qui auraient pu ? Tout était fusionnel, il n'y avait aucune question à poser, c'était naturel et c'était eux. Eux : complices, beaux et heureux. Ils ont vécu ce qu'ils avaient à vivre, et bien plus encore.
Le souvenir le plus marquant qu'il avait avec Olymphe était la fois où la jeune femme, folle d'insouciance, l'avait lancé au défi de courir nu sous la pluie à trois heures trente du matin en pleine nuit. Elle l'avait convaincu en un délicieux bisou sur sa joue. Et tous deux avaient détalé à toute vitesse les ruelles vides et calmes du quartier de la blonde.
Dans une vie, les gens passent leur temps à étiqueter les moments de « première fois ». « Premier pas », « premier concert », « premier bain de mer »... Ensemble, Olymphe et Edward avaient agrémenté beaucoup de choses de cette qualification « première fois ». Ils se souvenaient de toutes, mais ils n'oseraient jamais dévoiler la plupart d'entre elles. Ils ont toujours aimé les secrets.
Ce qu'il préférait chez Oymphe, c'était cette douceur qui coulait dans ses veines. Elle avait toujours les bons mots, toujours un regard plein d'amour, toujours un sourire gracieux, et toujours des gestes délicats qui renversaient à chaque fois le cœur rapide d'Ed. (Aussi il pourrait vous citer : ses yeux scintillants, ses lèvres tendres saveur vanille, la façon dont elles se déposaient contre les siennes, sa manière particulière de courir, son habitude de se tresser les cheveux, son léger ronflement, et encore pleins d'autres petits détails qu'il gardait rien que pour lui.)
Olymphe avait été le parfait premier amour. Parfait. Mais pas Edward.