Chapitre n°28 : A redemption for a friend ?

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         Alors que Neteyam, Sansa et leurs enfants étaient tranquillement en train de passer la journée ensemble en se délectant du temps qu'ils passaient en famille, dans un coin reculé de l'île, se trouvait Ao'nung. Le jeune homme s'était réfugié là où il était sûr de ne pas être trouvé. Il avait besoin d'être seul pour pouvoir laisser ses larmes couler sans que personne ne puisse le voir ou le juger. Il avait besoin de faire sortir toute cette tristesse qui demeurait en lui depuis tout ce temps. Quelques mois plus tôt, si on lui avait dit qu'il aurait l'occasion de revoir son premier amour sain et sauf, il aurait pensé être fou de joie, mais en réalité c'était tout le contraire. Neteyam et lui n'étaient plus ce qu'ils étaient, alors il ne l'avait pas retrouvé, pas vraiment. Il l'avait toujours perdu, il n'était plus son Neteyam. Il était à une autre désormais, une autre qu'il aimait plus, qu'il aimait mieux. Rien n'était plus douloureux que de voir celui à qui même la mort ne nous a pas fait renoncer, heureux dans les bras de quelqu'un d'autre. En plus de ça, il devait supporter le fait que bien des gens, sa sœur y comprise, allait jusqu'à le détester pour ses actes et gestes, pour son attitude, pour celle qui n'avait rien fait d'autre que de laisser Neteyam la choisir. Même Neteyam le détestait pour cela et c'était extrêmement difficile à encaisser.

        Ao'nung arrivait à comprendre pourquoi bien-sûr. Il n'était dupe ou stupide ou ignorant, il savait très bien que ce qu'il faisait, faisait atrocement souffrir Sansa. Il savait qu'il détruisait tout une famille. Tout un amour. Et pourquoi ? Pour le fantôme du sien. Il savait qu'il était injuste, envers la famille, envers la jeune femme et même envers Neteyam. Les petits étaient innocents et ne méritaient pas de voir leur famille se faire déchirer. Sansa n'avait pas choisi tout cela, les femmes n'avaient pas la chance de choisir leur compagnons, bien qu'elle finisse toujours avec celui qu'il lui fallait. Tout cela était en réalité, le choix de Neteyam. Sansa n'avait été que victime de l'amour du jeune homme, comme Ao'nung l'avait été. Tout cela était de la faute de Neteyam au fond, car c'était ses décisions. C'était lui qui avait choisi de tirer un trait sur son premier amour pour goûter à un nouveau, certes, il avait tout oublié durant un temps mais il n'avait pas cherché à attendre ses souvenirs. Il n'avait pas cherché à se souvenir de leur amour parce qu'il n'était pas assez fort pour Neteyam. S'il l'avait été, le jeune Omatikaya l'aurait ressenti, sans même se souvenir, il aurait su. Mais Neteyam pouvait-il être blâmer pour ceci ? Non. Ao'nung savait malgré tout, que s'il avait dû s'en prendre à quelqu'un dans toute cette histoire, il aurait été légitime que ça soit son ex copain plutôt que la fille qui ne savait rien de son existence avant d'arriver sur cette île.

        Le jeune Metkayina avait été trop loin, il le savait et pas seulement en embrassant son ex mais aussi en tentant de le voler à sa femme, en annonçant à la place de Neteyam qui il était et l'histoire qu'ils avaient eu à Sansa. Depuis le début, son comportement envers elle et envers lui était incorrect, il le savait, il s'en voulait mais il n'avait pas eu la force d'arrêter. Il ne mentait pas lorsqu'il disait qu'il aimait Neteyam. Il l'aimait vraiment. Et était-ce une mauvaise chose de vouloir seulement être heureux auprès de celui qu'on aimait et qu'on voulait malgré toute ces années, malgré le fait que la mort était censé les avoir séparé ? Personne ne pouvait comprendre la peine qu'Ao'nung avait ressenti face à la mort de Neteyam. Personne. Il avait été détruit. Il avait mis près de dix longues années pour s'en remettre. Il avait voulu abandonner la vie plus d'une fois. Pendant longtemps, de l'intérieur, il était mort, vide. En lui ne se trouvait plus rien. Mais sa famille avait été patiente et lui avait redonné gout en la vie. Doucement, lentement, durement, douloureusement mais ils avaient réussi. Et lorsqu'il commençait enfin à vivre à nouveau et qu'il s'était mis à considérer aller vers d'autres hommes, celui qui avait volé son cœur dix ans plus tôt était miraculeusement revenu auprès de lui. Il avait prié durant de longues heures pour cela, chaque jour depuis sa mort et c'était arrivé lorsqu'il ne l'attendait plus. Alors, horriblement, malgré tout, malgré la famille que le miracle portait désormais, Ao'nung avait eu espoir. Mais cet espoir n'était pas un bon, il n'était que le fruit de la douleur et ceux pour tout le monde dans cette histoire.

Faith : The oceanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant