Chapitre 22 : La vérité blesse

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Stella

Je n'ai pas réussi à dormir de la nuit. Je n'ai pas arrêté de penser à Ashely et à notre dernière conversation si on peut appeler ça comme ça. Mais j'étais obligée de lui dire la vérité. Je ne pensais pas qu'elle était autant attachée à moi. Personnellement je vis au jour le jour. Je ne planifie rien et ça m'a fait peur lorsqu'elle m'a parlé de la fac et de rester ensemble. Ce n'est pas que je ne crois pas en nous mais je ne sais pas si je me suis un peu emballée dans mes sentiments. Bien sûr que je me sens bien avec elle, qu'on se complète et que j'aime l'embrasser plus que tout, mais d'un autre côté, je ne pense pas que ça va durer. Nos perceptions de la vie sont trop différentes. Et je ne sais pas si je l'aime réellement. Je ne lui ai pas répondu lorsqu'elle m'a posé la question. Car au fond de moi je ne sais plus ce que je ne veux ni ce que je ressens. J'ai envie de vivre ma vie pleinement et de la croquer à pleine dent. C'est tout le contraire d'Ashely. Elle prévoit tout, a peur de tout et reste dans sa zone de confort. Moi je ne suis pas comme ça. Mais elle hante mes pensées. À chaque chose que je fais, je pense à elle. Je sais que je ne ressens pas de l'amitié pour elle. C'est bien plus que ça. Mais est-ce de l'amour ? Là je n'en sais rien. Même si je n'ai jamais rien ressenti de tel, je préfère mettre des distances. D'un autre côté, je sais qu'elle souffre et ça me piétine le cœur de le savoir. Je déteste la faire souffrir autant. Mais il n'y a que la vérité qui blesse.

J'ai donné rendez-vous à Chanel et Vanilla au parc du lycée pour y voir plus clair. Je suis épuisée mais impossible de dormir car lorsque je ferme les yeux, la seule personne à laquelle je pense c'est Ashely. J'ai hésité à lui envoyer un message mais je me suis retenue. Mais j'ai tellement envie d'aller lui parler, la serrer contre moi et lui dire que ça va aller. Mais je ne sais pas où j'en suis. Ce que je lui ai dit, je le pensais du plus profond de mon cœur. Elle me manque. Ça ne fait même pas un jour qu'on ne se parle pas et elle me manque comme si je ne l'avais pas vu depuis un mois. Je tiens à elle mais je ne sais pas si je l'aime. C'est pour ça que je vais retrouver mes amies. Elles seront de bons conseils.

Je descends prendre mon petit déjeuner. Mes parents sont déjà sortis. Ils se sont trouvés une nouvelle lubie : le pilate. Ils se sont inscrits dans une salle de sport il y a un mois et on dirait que ça les détend bien. Moi aussi j'ai bien besoin de me détendre. Ça me fait penser aux soins que j'ai fait hier à Ashely. Et me voilà encore en train de penser à elle. Elle me bouffe le cerveau littéralement. J'essaie de me concentrer sur la préparation de mon repas. Je n'ai pas très faim. J'avale une pomme et quelques céréales avant de remonter dans la salle de bain prendre une douche. Quand je veux réfléchir je prends une douche froide. Ça me remet les idées en place. Enfin... en général. Je me lave de la tête au pied. Ce n'est pas agréable du tout de se laver à l'eau froide en hiver. Mais ça m'oblige à ne pas perdre mon temps et à ne pas utiliser trop d'eau. C'est l'avantage. Je me sèche et je m'habille. J'attrape les vêtements qui me tombent sous la main. Je ne me maquille pas, ça ne sert à rien. Je m'étonne moi-même mais Ashely me dit tout le temps qu'il faut apprendre à s'aimer au naturel. Qu'il n'y a pas meilleure beauté que celle qui est naturelle. Et merde je repense à elle. Je mets de la musique pour penser à autre chose et j'entame un rangement drastique de ma chambre. J'ai laissé les affaires s'accumuler et j'avoue que ça tombe à pic. J'enlève tous les posters des murs. Je jette tous les papiers usés, le maquillage périmé, je mets de côté les produits neufs jamais utilisés, je vide les poubelles, je trie les vêtements sales et propres, je fais mon lit, je passe l'aspirateur, je range mon bureau. Deux heures après, la chambre est nickel. Ça fait plaisir de la voir comme ça. Je range l'aspirateur et je descends les poubelles. Je remonte dans ma chambre et je traîne sur mon téléphone.

Viens vite à l'heure du déjeuner. Je descends pour réchauffer des restes. J'ai une faim de loup. J'avale mon assiette, mets ma vaisselle dans le lave-vaisselle et remonte pour me poser dans mon lit. Je suis exténuée. Il me reste deux heures à tuer. Je décide de faire une sieste d'une heure et demie, histoire de ne pas trop ressembler à un cadavre. Je mets une alarme et plonge dans un profond sommeil.

THE HATING LOVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant