Uɴ Aᴍᴏᴜʀ Iᴍᴘᴏssɪʙʟᴇ ᭄ SᴇɴᴋᴜxOᴄ

Ｃｈａｐｉｔｒｅ ４ ★

『  𝙽𝙰𝙼𝙸𝙳𝙰  』

On marche tous les quatre depuis un bon bout de temps en direction de Hakone. Avec Taiju, c'est nous deux qui maintenons le rythme. Yuzuriha tient plutôt bien le coup mais pour Senku, c'est une autre affaire. A chaque fois que je lui jette un coup d'oeil , j'ai l'impression qu'il va cracher ces poumons d'un instant à l'autre.

Senku m'a expliqué brièvement qu'une lumière verte a pétrifié toute l'humanité il y a de cela 3700 ans et que je devais m'habituer à cette nouvelle vie. J'ai eu du mal à le croire au début (j'en ai toujours d'ailleurs), car à mes yeux, tout ceci révèle d'un film de science-fiction. Mais je suis obligé de me rendre à l'évidence.

Les cerisiers sont déjà une preuve suffisante. Comme l'avait fait remarquer Yuzuriha, ils sont différents de ceux de notre époque. La nature est devenue luxuriante, j'écarte même parfois des lianes sur mon chemin, j'esquive des racines, j'ai failli me prendre une branche d'arbre dans le visage... La nature n'était pas si... Nature à mon époque.

Une de mes mèches de cheveux se sont même accrochées à une branche d'arbre. Cette situation rocambolesque n'a pas manqué d'amuser Taiju et Yuzuriha pendant que moi je me débattais à les démêler, surtout que Senku n'a pas manqué de ramener une couche très cinglante tout en m'aidant, sur soit disant je devrais les couper.

Quel idiot !

Je ne savais pas s'il faisait semblant mais il oubliait que c'était à cause de papa et de lui que je m'étais laissée pousser les cheveux. Si ça ne tenait qu'à moi, je les aurais coupé court. A la garçonne.

Quand j'étais plus petite, je ressemblais non seulement à un garçon en termes de comportement mais aussi physiquement. Un authentique demi-garçon.

Au fil du temps, cela a évidemment changé, surtout lorsque j'ai réalisé mes sentiments pour Senku. J'ai d'abord commencé à faire pousser mes cheveux et je peux dire avec fierté que c'était l'une des meilleures décisions que j'ai prises dans ma vie : mes cheveux atteignent le bas de mon dos et sont assez volumineux, ils sont toujours attachés en queue de cheval mais ils rebondissent toujours dans mon dos. Quant à mon comportement, je n'ai pas beaucoup changé. Je suis encore un garçon manqué .

Rien qu'à cette horrible tenue qui ne pouvait être qu'une robe, mon fort intérieur refais surface et me hurle de l'enlever et de la jeter loin de moi !  Je déteste tout ce qui est robe ou jupe, car je ne me sens jamais à l'aise à l'intérieur et ce n'est pas pratique du tout. Mais je n'ai pas vraiment le choix, c'est ce que Senku m'a mise comme tenue (première raison pour la garder) et ce n'est pas comme si j'avais une garde robe à ma portée.

Maintenant que j'y pense, Senku me voit peut-être plus comme un garçon que comme une fille, d'ailleurs son comportement envers moi me le prouve. Comparé à moi, il se comporte dix milliards de fois mieux avec Yuzuriha. Mon cœur ne peut s'empêcher de se serrer à cette pensée.

Ai-je au moins à ces yeux le statut de fille ?

— Ohé Taiju.

Je l'appelle en chuchotant. Je ne veux absolument pas que Senku entende ce que je vais lui demander. Même s'il semble quelque mètres derrière, je préfère jouer la carte de la prudence.

— Quelque chose ne va pas, Namida ?

— Non... Enfin, oui... C'est au sujet de...

Je l'indique d'un mouvement discret de la tête Senku qui marche derrière nous, totalement épuisé.