Chapitre 3 ★

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『  𝙽𝙰𝙼𝙸𝙳𝙰  』












Le noir. Le silence. Les ténèbres. Et pour finir la solitude, cette vieille amie. Ça n'en finit sérieusement pas. Ma vie n'est qu'un cycle continu, qui recommence à chaque fois les mêmes douleurs que j'ai déjà endurées. Alternant avec de légers moments de bonheur.

Ma vie n'est pas linéaire, allant vers l'avant sans jamais revenir en arrière. Non. Ma vie, elle, elle est cyclique, me faisant revivre à chaque fois les émotions que je redoute le plus et surtout celle ci : la solitude.

Un bon ami ne te quitte jamais comme on le dit si bien.

Coincée dans cette sorte de cocon, je retrouve la solitude une quatrième fois au cours de mon existence. La première fois, ce fut lorsque mes deux parents biologiques sont partis, l'un à la suite de l'autre. La seconde, lorsque je perds sœur Herina. Pour finir, la troisième ce fut quand je vivais dans la rue, toute seule et livrée à moi-même.

Et voilà qu'elle refaisait son retour, cette solitude que je déteste tant. Vu sous cet angle, ma vie n'a été mouvementée que par des événements tragiques, bien trop brutaux pour la jeune fille que je suis.

Cette garce, la vie, elle m'en aura fait baver jusqu'au bout.















Craquements. Je ressens comme si mon enveloppe se brisait de part et d'autre sur mon corps. Puis, elle se brise totalement. Je me sens tomber à la renverse mais je n'ai pas la possibilité de réagir immédiatement. Les muscles de mon corps sont tous engourdis, je n'arrive même pas à bouger le petit doigt. Je me prépare mentalement à la chute brutalement contre le sol mais je ressens des mains rugueuses m'agrippées rapidement au niveau de la taille.

— Namida ?

Cette voix familière m'a interpellé tant de fois. Ça ne peut être que lui. Mes paupières s'ouvrent difficilement, la lumière du soleil m'aveugle brusquement, j'ai l'impression de n'avoir pas vu la lumière du jour depuis des années tant elle me brûle la rétine. Ma vision est floue, je plisse alors instinctivement les yeux et quand je les rouvre totalement, se sont des mèches brunes et des yeux de la même couleur, brillants de bonheur et d'inquiétude, me fixant intensément que je distingue en premier.

— Taiju...? prononcé-je difficilement.

— Ouais c'est moi ! Ton meilleur pote !

Il me sourit grandement, d'un air bonasse. Je lui rends son sourire avec joie, je suis tellement heureuse de le voir. Mon meilleur pote et confident est juste en face de moi, je ne pouvais pas rêver mieux comme premier visage à voir depuis tout ce temps (ou peut-être que si).

Avoir sa présence à mes côtés annihile ce sentiment de solitude oppressant qui m'habitait encore il y a quelques instants.

C'est avec un grand sourire sincère que je lui signifie à quel point je suis heureuse de le retrouver, voir sa tête de crétin que j'apprécie énormément ne pouvait que me remplir de joie.

Il me fait asseoir par terre et me fait adosser délicatement contre le tronc d'un–

Attends une minute.

Je regarde derrière moi du coin de l'oeil et vois bien effectivement que je suis adossée contre un arbre. Mon sourire gaie se fane, pour se transformer immédiatement en un rictus d'interrogation.

Pourquoi y a-t-il un arbre derrière moi ?

Je lève machinalement la tête pour observer ce qui nous entoure et je déglutis violemment. J'attrape vivement la main de Taiju et la serre un peu trop fort, ce qui ne manque pas de le surprendre.

Uɴ Aᴍᴏᴜʀ Iᴍᴘᴏssɪʙʟᴇ  ᭄ SᴇɴᴋᴜxOᴄOù les histoires vivent. Découvrez maintenant