Threads of Destiny (Tom Kaulitz)

Chapitre 9: Le commencement

Arrivée chez moi, mes larmes ont cessé de couler. Troublée par ce sentiment de colère intérieure jusqu'alors inexpérimentée, les pleurs ont été remplacé par une torpeur inquiétante. Mentalement épuisée de cette mauvaise soirée, je m'effondre dans mon lit, sans prendre le temps de me démaquiller ou même de me déshabiller. J'envoie un message de détresse à Meg, priant pour son soutien. Je décide également de remercier la gentillesse d'Oscar par un texto. C'est après cela que je suis tombée dans les bras de Morphée.

Ce matin, mon téléphone sonne. Je me réveille en sueur, les yeux terriblement gonflés. Ma nuit a été courte, perturbée par de mauvais rêves. Au téléphone c'est Meg, qui s'inquiétait par rapport à mon message d'hier. Je lui raconte le déroulement de la soirée, en omettant le sentiment de jalousie que j'ai ressenti quand je l'ai vu avec ces filles.

« Meuf, t'as complètement le béguin pour Tom. Sinon, pourquoi tu as réagis comme ça ? » Me demande-t-elle.

« Rien à voir ! Ce mec me répugne, c'est juste un coureur de jupon. Je suis simplement déçue que Georg traine avec ce type. » Je réponds.

« Maya, je te connais depuis des années, et jamais tu n'as réagis comme ça devant les jeux de séducteur d'un garçon. Ca ne t'a jamais intéressé, tout ça. Il te fait de l'effet, avoue. » Rétorque Meg d'un ton insistant.

Je me suis contentée de l'ignorer et de changer de sujet. Je ne comprends pas moi-même pourquoi il m'énerve autant. Normalement, j'aurais ignoré une telle action ou même me serais moquée de lui... Mais là, c'est différent et ça ne me plait pas. Mais aujourd'hui je refoule toutes ces pensées, car le temps est compté.

Malgré le fait que je ne sois pas dans ma meilleure forme, je décide de ne pas me laisser aller. Il me reste beaucoup de préparatifs à finaliser avant le départ demain et le temps me manque. J'ai pris une bonne douche avant de passer ma journée à faire ma valise, m'assurer que tout était en ordre et tout ranger dans la voiture. J'ai trouvé du réconfort dans de nombreux cafés et cigarettes pour lutter contre la fatigue. Le stress commence à me monter, j'ai peur de ne pas tout boucler à temps. Mais j'ai pu compter sur le soutien de ma mère, qui m'a conseillé et aider à ne rien oublier derrière moi. Je n'ai pas revu mon frère depuis hier, lui a déjà embarqué toutes ses affaires et je pense que je ne le reverrai que demain. Dans la journée je reçois un message. C'est Oscar.

« Ne me remercie pas, c'est normal. Demain c'est le grand jour ! Sois pas trop stressée, tu verras on a une bonne équipe, on s'amuse bien. »

Je ne suis pas convaincue. Si leur définition de bien s'amuser c'est l'équivalent de la soirée dernière, pleine de désillusions et d'alcools, alors ce mec est totalement déconnecté de la réalité.

Tard le soir tout était prêt, demain je partirai tôt le matin sans me retourner. Le séjour sera très long et je risque de ne pas voir ma mère avant des mois. Je vais devoir laisser derrière moi mon atelier, ma chambre, mon refuge. Je m'aventure dans un domaine que je ne connais pas, la musique, les fans en furie, les interview... Tout ça appartient à mon frère, moi, je suis la sœur anonyme que personne ne remarque. Bien heureusement je continuerai d'agir dans l'ombre, sublimer les artistes en gardant mon intimité et cela me convient parfaitement. Je connais ce que c'est d'être « La copine de... » et de se prendre les foudres des fans hystériquement jalouses. La copine de Georg m'a confié qu'il était difficile de vivre comme un couple normal. Tout était calculé pour qu'elle reste discrète, la pauvre ! Ce soir je m'endors le cœur serré, partagée entre l'amertume et l'adrénaline de cette aventure qui approche à grands pas.

Le lendemain 7h du matin, je boucle les derniers sacs. Je prends un moment pour observer ma chambre, lui dire au revoir. Elle est encore bien remplie de bricoles que je n'ose pas jeter par nostalgie, mais elle semblera vide sans ma présence. Ma mère pleure beaucoup, ses deux enfants s'en vont, la laissant seule dans cette grande maison. Je l'enlace longuement pour un dernier au revoir, je lui promets d'être sage et de faire attention. Je la rassure en lui disant que je ne serai pas seule, et que Georg est avec moi. Puis, pour la faire rire je suis assure qu'elle dormira beaucoup mieux sans les répétitions du soir trois fois par semaine. C'est enfin avec beaucoup de tristesse que je prends la route direction le point de rendez-vous.