15| Riven

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Je suis rentré tard du sport, j'avais besoin de m'aérer l'esprit, j'avais besoin d'enlever les yeux remplient de douleur de Liv de ma mémoire.

Car dès que je revois ses yeux et son visage, mes poings se serrent.

Elle était si triste, si vulnérable, si brisée...

Je ne l'avais jamais vu comme ça, elle qui habituellement, fait tout pour cacher ses émotions.

Mais ce jour là, dans l'ascenseur, c'est comme si elle avait vu un fantôme, comme si elle s'était replongée dans des souvenirs douloureux, qu'elle n'avait aucune envie de revivre.

Et tout ça, juste à cause d'un sms.

Ses yeux se sont voilés, son regard est devenu vide, ses mains, comme le reste de son corps ont soudain été pris de tremblements.

Je ne sais pas ce que contenait ce message, mais une chose est sûre, il l'avait atteint.

Elle n'arrivait pas à respirer, et moi, je voulais juste l'aider, mais je ne savais pas quoi faire.

Je regardais sa poitrine se soulever beaucoup trop rapidement, ses larmes couler abondamment, voulant simplement que tout s'arrête et qu'elle redevienne la Liv que je connaisse, celle qui me taclait sans arrêt, celle qui ne laissait rien l'atteindre.

Je voulais stopper ses pleurs, réguler son rythme cardiaque, je voulais prendre toute cette souffrance que je lisais dans son regard, au moins juste un peu, juste pour la soulager et la retrouver.

J'avais déjà assisté à des crises d'angoisse, mais je n'étais jamais intervenu, je ne savais jamais comment réagir.

Pourtant avec Liv, même si tout ça m'effrayait et me rappelait de mauvais souvenirs, j'ai directement voulu l'aider, je voulais la rassurer et qu'elle se sente en sécurité avec moi.

Je n'étais pas comme les personnes qui l'avaient fait souffrir avant, je ne voulais pas la blesser, juste l'aider.

Alors je lui parlais en lui répétant que je n'étais pas eux, que tout irait bien maintenant.

J'ai pris ses mains et je les aient posé sur mon torse, lui permettant d'écouter mon cœur battre.

Je crois que ça a marché car petit à petit elle s'est calmée et est redevenue la Liv que je connaissais, froide et insolente.

Et, même si j'avais beaucoup de questions et que j'attendais simplement qu'elle se confie à moi, j'étais heureux qu'elle aille mieux.

Même si ce n'était qu'une apparence et que cela n'était qu'éphémère.

Car durant la nuit, ses démons sont revenus la hanter et moi, je voulais qu'elle me donne sa souffrance, qu'elle se repose sur moi, sans savoir pourquoi.

On passe notre temps à s'engueuler et à se détester mais pourtant, je voulais qu'elle aille bien, je voulais qu'elle ne souffre plus.

Alors je suis resté, toute la nuit, m'assurant que plus aucun démon lui fasse revivre son cauchemar.

Parce qu'au fond de moi, cette fille me rendait dingue et j'avais ce besoin de la protéger.

- Ça va, je demande à Liv une fois douché, la voyant assise au comptoir de la cuisine.

Elle fixe le vide et prend plusieurs secondes à apercevoir ma silhouette, revenant subitement à la réalité.

- Ça va, je répète, me doutant qu'elle n'a pas entendu la première fois.

Elle hoche la tête positivement avant d'avaler son café, semblant pourtant tracassée.

- Tu as le droit de ne pas aller bien Liv, je suis là si-

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