ALL IS FAKE

22| Liv

Le grand blond, je ne me souviens même pas de son nom, arrête soudainement de parler et je fronce les sourcils en sentant le pire arriver.

Purée... déjà que l'écouter parler était une épreuve, pourquoi je sens que la suite sera encore pire ?

Peut-être parce qu'il est presqu'en train de se mettre a genou, me souffle ma conscience.

- Qu'est-ce que-

- Liv, m'accorderais tu cette danse, me demande-t-il d'une voix théâtrale.

Je ne saurais décrire le malaise qui vient de submerger mon corps tellement celui-ci est puissant.

La musique basse augmente brusquement et c'est comme si les musiciens étaient dans le complot.

Je les hais.

Mon cœur bat beaucoup trop vite et, sans comprendre, je cherche Riven des yeux en espérant qu'il me sauve de ce merdier.

Heureusement, mes prières semblent entendues car je le vois arriver à grandes enjambées vers nous, les poings serrés et des foudres sortant de ses yeux.

Souhaitant jouer avec ses nerfs, je patiente jusqu'à ce qu'il soit tout prêt puis dépose ma main dans celle du blond :

- Ça serait avec-

- Désolé le blond, elle m'avait promis sa première danse, me coupe instantanément Riven, enlevant ma main d'un geste brusque et m'emmenant avec lui au milieu de la piste, sans m'avoir demandé à aucun moment mon avis.

Mon corps se retrouve quelques secondes plus tard dans les bras de Riven, au milieu de quelques personnes, dansant comme si cela était une chose simple et naturelle.

La musique résonne dans la salle et de plus en plus de personnes se joignent à nous.

Les bras de Riven m'enveloppent et me guident, je n'ai plus qu'à le suivre, apaiser par son odeur.

- T'aimes jouer avec mes nerfs.

Riven brise en premier le silence.

- Ma passion.

Il plante ses mains un peu plus fermement dans mon dos.

- Tu viens de me casser mon coup, dis-je, amusée d'attiser sa colère

- J'ai lu la détresse dans ton regard de là où j'étais, réplique-t-il.

- C'est le regard de l'amour Riven, tu dois confondre.

Ses lèvres s'étirent et nous continuons à nous taquiner, sans pouvoir nous en empêcher.

C'est ça que j'apprécie avec Riven, on se tacle, tout le temps, mais ça ne change rien entre nous.

Et même si je n'ai pas envie de le réaliser, il est toujours là pour moi, dès que j'en ai besoin.

- Puis tu m'avais promis ta première danse, je ne vais pas laisser le faux blond avec ses dents refaites me piquer ma place.

Je m'esclaffe en entendant le surnom et souffle à mon tour :

- Je ne me souviens toujours pas quand j'ai pu te dire une connerie pareille.

- Dans tes rêves.

- C'est faux.

- Tu ne peux pas le savoir, tu dormais.

Tout en se soufflant des insultes à l'oreille, un sourire aux lèvres pour ne pas alerter le public, Riven m'entraine dans une danse dont je ne maitrise rien et c'est apaisant.