En entendant cette voix, je relève le regard pour voir en face de moi, mon ancien meilleur ami. Celui qui nous a abandonnés quand on avait le plus besoin de lui. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, il a juste suivi ses parents, mais je ne peux pas m'empêcher d'être déçu qu'il ne nous ait rien dit.
LIAM : Nathan ?
NATHAN : Oui, c'est moi. Je te promets que je vous ai cherché, mais on en parlera plus tard. On va amener ta sœur à l'hôpital. Tu veux l'accompagner dans le camion ?
LIAM : Non, j'ai ma voiture. Je vais vous suivre.
NATHAN : Tu es sûr d'être en état de conduire ?
C'est vrai que de voir ma sœur comme ça, m'a remué, mais je ne peux pas laisser ma voiture ici.
NATHAN : Si tu t'inquiètes pour ta voiture, je peux demander à ce qu'on te la fasse amener au parking de l'hôpital.
LIAM : C'est vrai ?
NATHAN : Bien sûr, je vois bien que tu ne veux pas t'éloigner d'elle.
LIAM : Merci.
Il a toujours su lire en moi comme je savais lire en lui, ça n'a pas changé malgré les années sans se voir. On était comme des frères et j'aimerais le retrouver. Il part parler à un policier puis revient avec lui. Le policier me demande mes clés et mes papiers de voiture que je lui donne.
Je suis Nathan qui pousse le brancard avec ma sœur allongée dessus. Nous montons dans le camion et il me laisse m'installer à côté d'elle, je tiens sa main. Je la regarde avec des larmes dans les yeux. Je ne peux pas croire que j'ai laissé une chose pareille lui arriver. Je m'en veux de ne rien avoir vu venir.
Quand on arrive à l'hôpital, tout s'enchaîne rapidement. Ils emmènent ma jumelle et je me retrouve, dans une salle d'attente, impuissant.
Je m'installe sur une chaise inconfortable, les coudes sur mes genoux et ma tête dans mes mains. Je ne sais pas combien de temps, je reste là seul. C'est quand je sens une main se poser sur mon épaule que je reviens à la réalité.
NATHAN : Comment tu te sens ?
LIAM : Impuissant, déçu de moi-même, en colère.
NATHAN : Je comprends. Ta sœur est entre de bonnes mains, ici.
LIAM : Tu penses qu'elle va s'en sortir ?
NATHAN : Je ne peux pas te répondre avec certitude, seuls les médecins pourront te donner une réponse. Mais ta sœur est forte, elle va se battre et je sais que tu seras là pour la soutenir.
LIAM : Merci, ce sont les mots que j'avais besoin d'entendre.
Il allait me dire autre chose quand son collègue l'interpelle.
NATHAN : Désolé, je vais devoir te laisser. Ça va aller ?
LIAM : Oui, ne t'inquiète pas, va sauver d'autres vies.
NATHAN : Je reviendrai te voir.
Je hoche la tête, ça me fait toujours bizarre de l'avoir là, en face de moi.
Il me fait une légère tape sur l'épaule avant de rejoindre son collègue.
Je prends ensuite mon téléphone pour appeler Andréa. À croire qu'elle attendait avec son téléphone dans la main puisqu'elle décroche à la première sonnerie.
ANDRÉA : Alors, mon amour ? Comment va ta sœur ?
LIAM : Je ne sais pas encore.
Et là, je craque. J'ai beau être un homme, mais avec la femme que j'aime, je ne peux plus faire semblant d'être fort.
ANDRÉA : Oh mon amour, je vais arriver. Je ne vais pas te laisser seul.
LIAM : Non, ma chérie, pense au bébé.
ANDRÉA : Tu as besoin de nous et on sera là, pour te soutenir. Alors, ne discute pas. Tu sais bien qu'il ne faut pas contrarier une femme enceinte.
Sa phrase a le mérite de me faire sourire.
LIAM : D'accord, mais tu fais attention sur la route.
ANDRÉA : Promis, je ferai attention.
LIAM : Je t'aime ma chérie.
ANDRÉA : Je t'aime mon amour.
Elle raccroche et je repars dans mes pensées.
Je ne peux m'empêcher de me demander comment j'ai fait pour ne pas m'apercevoir que ma sœur, ma jumelle, n'était pas heureuse, mais surtout qu'on lui faisait du mal. Depuis quand ça durait ?
Puis mes pensées vont aussi vers mon meilleur ami d'enfance, pourquoi il nous cherchait ? Pourquoi ses parents avaient-ils décidé de partir sans explications ? Tant de questions qui resteraient encore sans réponse pour le moment.
ANDRÉA : Mon amour ?
J'entends sa voix et je sens mes forces revenir. Je me lève pour la prendre dans mes bras.
ANDRÉA : Je suis là.
Je m'agenouille devant elle et embrasse son ventre.
LIAM : Je vous promets de vous protéger.
Elle s'accroupit puis essuie les larmes qui ont coulé sur mes joues.
ANDRÉA : Mon amour, vient t'asseoir.
Elle me tend sa main que je prends, je l'aide à se redresser et elle m'entraîne sur les chaises inconfortables. Je m'assois et avant qu'elle ne fasse pareil à côté de moi, je l'installe sur mes genoux pour l'avoir près de moi.
ANDRÉA : Qu'est-ce qui s'est passé ?
LIAM : Je suis arrivé, la police était déjà là, ils ne voulaient pas me laisser passer. J'avais peur d'être arrivé trop tard quand une personne est venue me voir pour me dire que je pouvais le suivre. On est arrivés à l'entrée de la salle de bain et j'ai vu ma sœur sur un brancard. Il y avait du sang, son visage était rempli de bleus. J'ai si peur de la perdre.
Andréa prend mon visage entre ses mains pour lever mon regard vers ses yeux.
ANDRÉA : Ta sœur est forte, c'est ta jumelle, elle va se battre. On sera là pour la soutenir.
LIAM : Je m'en veux tellement de ne rien avoir vu venir.
ANDRÉA : Mon amour, ce n'est pas de ta faute. Si elle ne t'a rien dit, c'est qu'elle voulait le cacher, mais maintenant que tu le sais, tu seras là pour elle. Elle va avoir besoin de toi. Il faudra que tu sois fort pour qu'elle puisse se reposer sur toi et moi, je serai là pour toi, pour t'aider à rester debout.
J'avance mon visage et dépose un baiser sur ses lèvres.
LIAM : Je t'aime tellement.
ANDRÉA : Je t'aime aussi, mon amour.
Je pose ma main sur son ventre et elle se laisse aller sur mon torse. Nous restons comme ça dans notre bulle jusqu'à ce que quelqu'un appelle le nom de ma sœur.
VOUS LISEZ
Se Reconstruire Ensemble.
RomanceElle, une ancienne femme battue. Lui, porte un lourd secret qui pourrait détruire leur relation naissante. Eux, pourront-ils se reconstruire ensemble?