Se Reconstruire Ensemble.

Chapitre 3 : NATHAN

Flashback :

Il y a 9 ans.

Je regarde, impuissant, mon meilleur ami et sa sœur s'effondrer.

J'aimerais être à la place de mon meilleur ami pour avoir cette fille dans mes bras, la protéger et la soutenir.

Cette fille, je l'aime, mais je n'ai jamais osé faire le premier pas étant donné qu'elle est la jumelle de mon meilleur ami.

Bien qu'on ait que 15 ans, cette fille, je l'ai dans la peau. J'ai bien senti son regard sur moi quand on était au bord de la piscine.

Je vais pour m'approcher d'eux quand ma mère débarque.

NATHAN : Maman, qu'est-ce que tu fais là ?

Je la vois en panique, elle regarde autour d'elle et je sens qu'il y a un problème.

MAMAN : Vient mon chéri, je te ramène à la maison.

Pensant que les grands-parents de Liam et Maya ont peut-être appelé mes parents pour rester entre eux, je la suis sans pouvoir dire un mot à mon meilleur ami et à sa sœur.

Une fois arrivé à la maison, je vois l'état de mon père.

Je me tourne vers ma mère qui s'active à faire des bagages.

NATHAN : Maman, qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu fais nos valises ? On va où ?

MAMAN : Ne discute pas, mon chéri. Prépare ta valise, on doit partir.

NATHAN : Mais pourquoi ?

MAMAN : FAIT CE QUE JE TE DIS.

C'est la première fois que ma mère me crie dessus. J'obéis en me demandant ce qu'il se passe.

Retour au présent :

Voilà comment il y a 9 ans, j'ai quitté ma ville natale, ma maison et mes amis sans en connaître les raisons.

Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à Liam et à Maya. Je me demande ce qu'ils sont devenus, s'ils sont heureux dans leur vie.

Il y a 2 mois, j'ai demandé ma mutation dans ma ville natale, je veux renouer avec eux. Pour le moment, j'ai fait chou blanc, ils ne sont plus dans leur ancienne maison. Je suis même passé devant la maison de leurs grands-parents, mais je n'ai pas osé les déranger.

Dans mes pensées, je n'entends pas l'alarme qui nous indique un départ en intervention.

POMPIER : Chef, nous avons une victime de violence conjugal.

NATHAN : Prépare le camion.

Mon collègue part en vitesse et j'enfile mon équipement pour rejoindre l'équipe dans le camion.

Nous arrivons vite sur place, l'équipe de police est dèjà là.

POLICIER : Bonsoir, attendez-la. Nous allons d'abord évaluer les lieux.

Je hoche la tête. Les policiers entrent dans l'appartement, nous entendons des bruits et des cris quand un policier ressort.

POLICIER : Vous pouvez y aller. La victime est inconsciente dans la salle de bain.

Nous nous précipitons dans l'appartement, je vois un homme au sol tenu par deux policiers. Je présume que c'est le mari violent.

Arrivé dans la salle de bain, une vision d'horreur se présente sous nos yeux.

POMPIER : Woh, il ne l'a pas épargné.

Effectivement, la jeune femme est complétement défigurée, du sang coule de son visage, mais il y a aussi une flaque de sang sous son corps inerte.

Je me rapproche d'elle pour vérifier son pouls, il est faible, mais elle respire encore, un miracle vu l'état de son corps.

Je remarque des ecchymoses sur ses bras, je n'ose pas imaginer le reste.

Pendant qu'on s'occupe de la déplacer sur un brancard, des cris se font entendre à l'entrée de l'appartement puis un prénom que je ne pensais plus entendre.

VOIX : MAYA ???

Un policier se présente dans l'embrasure de la salle de bain.

POLICIER : Excusez-moi, le frère de la victime est là. Je peux le laisser passer ?

Je regarde la femme qui se trouve allongée devant moi et malgré le sang, les bleus et les coupures, je prends le temps de détailler ses traits et je reconnais avec horreur l'adolescente qui est devenue une femme que je cherchais depuis deux mois.

Je relève le regard vers le policier qui attend ma réponse même si j'appréhende de le revoir, il a le droit de voir sa sœur.

NATHAN : Oui, vous pouvez le laisser passer.

J'attends avec stress, l'arrivé de mon ancien meilleur ami. Quand il déboule dans la salle de bain, son attention est focalisée sur sa sœur et il ne me remarque pas encore. Je prends le temps de le détailler, il n'a pas changé tant que ça, il a bien grandi et pris en muscles depuis toutes ces années.

LIAM : Ma jum, qu'est-ce qu'il t'a fait ? Tu n'as pas le droit de me laisser, j'ai besoin de toi, ma sœur.

Je vois ses larmes coulées le long de ses joues. Il ne mérite pas de perdre sa sœur comme ça.

Sans levé ses yeux vers moi, il me demande :

LIAM : Dites-moi qu'elle va s'en sortir, s'il vous plaît.

NATHAN : Je ne peux rien vous promettre, on va la transporter à l'hôpital pour qu'elle soit prise rapidement par les équipes soignantes.

Au son de ma voix, il lève lentement son regard vers moi.

LIAM : Nathan ?