Chapitre 8 : Vent et marées

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 PDV : Lucien

   Je suis tellement content que ma princesse ait accepté ma proposition de venir chez moi. Elle est la fille de mes rêves, elle est tellement parfaite. Elle ressemble à une déesse. Je l'aime tellement.

  Je la regarde dans les yeux et contemple sa beauté. Au passage, je joue dans ses cheveux lisse et regarde ses ongles parfaitement manucurées. Comme on dit, une femme est belle jusqu'au bout des ongles. Ma futur femme est irréprochable.

   Je replace une mèche derrière son oreille et l'embrasse de nouveau. J'ai embrassé de nombreuses femmes dans ma vie, mais elle, elle a un goût divin - aussi douce qu'un verre de vin d'été. Je gémis contre sa bouche et passe une main dans le bas de son dos, juste sur sa taille. J'ai tellement envie d'enlever tous le tissu qui la couvre, mais je vais y aller doucement pour l'instant, je n'ai pas envie de la brusquer. Après, ce qui me semble être une éternité à l'embrasser, elle rompt le baiser et s'éloigne de moi, une main sur ma poitrine, comme une barrière. 

   J'ai fait quelque chose qui n'allait pas?

   Ma petite sirène me regarde avec des yeux tous tristes. Qu'est ce qui lui arrive?

-Je suis désolé, mais je crois que c'était une mauvaise idée. Je n'aurais pas dû venir ici et encore moins vous embrassez, vous êtes mon prof. Je ferais mieux d'y aller. Bonne journée.

   Ses mots me frappent dans le ventre comme des fantômes invisibles. Pourquoi a -t-elle changée d'avis tout d'un coup? l'âge n'est qu'un chiffre. L'amour est un sentiment qui ne se contrôle pas.

   Elle esquisse un pas en arrière, mais je la rattrape par la main un peu trop brusquement, car je la vois tressaillir et agité les yeux dans tous les sens. Ses sens sont aiguisés. 

   Non, il ne faut pas qu'elle ait peur de moi. Je suis censée la protéger des flammes de l'enfer.

 Je ne suis pas un monstre, loin de là. Je me détends et la rassure d'un sourire. Pour l'apaiser, je lui caresse le dos de la main avec mon pouce et fait des petits cercles. Elle semble s'apaiser et apprécier mes caresses.

-Regardez moi Emma, ordonnai-je.

   C'est dingue, à chaque fois que je croise son regard perçant et envoûtant, j'ai l'impression que le sol sous mes pieds se dérobent.

- ça fait depuis la rentrée que je vous ait repérées. Vous étiez prostrée au fond de la classe. Depuis que j'ai croisé votre regard, je ne peux pas m'en empêcher de penser nuit et jour à vous.. Vous hantez mes rêves, mêmes les plus improbables. J'ai fouillé vent et marées pour vous avoir à mes côtés. Vous êtes tellement spéciale et précieuse à mes yeux.

   Je n'ose toujours pas formuler à voix haute, que j'ai plus qu'un pincement au cœur pour cette perle rare. Mes sentiments sont pas feints. Je donnerai cœur et âmes pour assurer son bonheur. Je promet sur le saint esprit que je ne joue pas avec elle.

   Emma reprend une inspiration et se met à jouer avec son collier.

   Merde, je ne voulais pas la mettre mal à l'aise. Elle semble chercher ses mots du plus profond de son âme. Surement les bons pour ne pas me déchirer cet organe souillé de craquelures qui me serre de cœur. 

- Monsieur... je vous le redis mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée. La différence d'âge est énorme, vous pouvez être mon propre père. Tout ça... ça va trop vite. Je ne suis pas prête encore, je suis navrée.

   Elle tente une nouvelle fois de se défaire de ma prise qui se veut dominatrice. Mais je la retiens fermement et plaque son dos contre mon torse musclé. Je profite de sa chaleur cotporelle, je note qu'elle tente de se dégager une nouvelle fois, mais je lui attrape ses deux mains et les serre dans les mienne. Elle tremble comme une feuille en pleine tempête. Je pose mon menton sur le sommet de son crâne. On doit avoir au moins trente centimètres d'écart. J'ose à peine la tenir dans mes bras, j'ai peur de la briser comme une poupée.

-Emma, je t'en prie ne pars pas, ne m'abandonne pas. C'est toi qui me fait sentir vivant, confessai-je. Tu es l'étincelle dans la vie, la lumière dans les ténèbres, l'étoile qui scintille la plus fort dans la galaxie. J'ai enfin trouvé ma place.

   Elle se défait de mon lien, cette fois-ci je la laisse faire. Je ne veux pas qu'elle se sente dans une cage en ma compagnie. Un gouffre béant nous sépare tous les deux, il faut que je la rejoigne de l'autre côté de la rive.

- Je suis navré Monsieur, mais je crois que c'est la meilleure décision qui s'offre à nous. Je ne suis pas la femme de vos rêves, loin de là, j'ai des défauts comme tout le monde. Je suis un fantasme crée par votre imagination dû à la solitude et au désespoir qui vous chagrine. C'est insensé, je suis votre élève, ma place n'est pas ici.

   Sur ces mots, elle tourne les talons et ne prend pas la peine de se retourner. Je suis tellement choqué par ses paroles direct que je reste cloué sur place. Elle n'a rien compris...

   "Je suis un fantasme crée par votre imagination dû à la solitude et au désespoir qui vous chagrine".

   Emma, n'a jamais été un fantasme à mes yeux. Je l'aime, et je sais que elle, elle m'aime aussi.

   Je referme la porte et m'adosse contre elle. Je laisse une larme coulée et reste quelques minutes comme ça.

   Je décide de me relever et de monter les escaliers quatre à quatre.

   Je me rends dans CETTE fameuse pièce. Cette pièce c'est mon exutoire, c'est comme si elle était là, à mes côtés.

Je contemple les nombreuses photos de ma princesse sur les murs. Elle est  tellement belle. Je fouillerai les sept mers pour la retrouver. 

   Elle ne sais pas que j'ai pris ces nombreuses photos d'elle qui placardent les murs de mon bureau. Je me demande même comment j'ai réussi à prendre certaines d'entre elle.

   Il y a des photos d'elle en train d'écrire paisiblement, d'autres où elle flâne dans la cour avec ses amies, quand elle est à la cantine... Je m'étonne moi même de ne pas m'être fait prendre. Je décroche une photo d'elle du mur et je la regarde en souriant. C'était le jour où elle était au fond de la classe avec sa robe verte, qui lui va très bien d'ailleurs. C'est ma préférée de la collection. Je l'aime tellement, plus que le nombre d'étoiles dans le ciel.

   Emma est mon présent et mon futur.

   "C'est insensé"

   Je salive littéralement à la vue de ses jambes sur cette photo. Je commence à me branler sur sa photo et gémit son prénom. Je m'imagine que c'est elle qui tient ma bite dans ses petites mains. Je rêve qu'elle m'embrasse ardument sans s'arrêter et en s'offrant totalement à moi. Je la confectionne dans mon esprit en sous vêtements, ses hanches, ses hanches et sa poitrine tellement voluptueuse... Je veux baisser sa culotte enlever son soutif et la goûter jusqu'à ce que l'aube nous rattrape. La chaleur de sa peau me ferait du bien.

   Je prends place sur ma chaise, je me branle toujours. 

   Elle est là assise sur mes genoux et m'embrasse. Je la verrais tellement confectionner des bons petits plats et me lire des poèmes au clair de lune. Elle doit s'y connaitre en chant, plus besoin de réveil le matin, sa voix me servira de réveil.

   Mais c'est impossible.

   Elle est partie.

   Elle croit que je la considère comme un de mes fantasmes.

   Attendez, elle croit que je la considère comme un de mes fantasmes ?

   Je crois que je suis en colère. Je commence à serrer les poings, mes dents s'entrechoquent tellement forts entre elles que je manque de m'en casser une. 

   Je prends mes affaires et quitte la maison.

   Je vais la retrouver.

   Cette petite souris ne doit pas se cacher bien loin après tous.

   Elle me le paiera.

   C'est moi, ou le feu.

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