Chapitre 12 : La cage bleue

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        PDV : Emma

 Je me réveille avec une odeur enivrante qui s'échoue dans mes narines dilatées. Je tâte le matelas à côté de moi à la recherche d'une présence. 

   Personne.

   Lucien n'est pas là.   

   Attendez une minute, je viens vraiment de m'endormir sur son lit ?

   Je me remets sur mes pieds rapidement, mais je perds l'équilibre et tombe au sol. Et voilà, je me suis levée trop vite, j'ai la tête qui tourne,  je ne suis pas encore tout à fait réveiller. Je suis présente physiquement, mais mentalement je suis dans un autre monde. 

    De là où je suis, je peux apercevoir la fenêtre. Il fait nuit noire dehors. Pendant combien de temps ai-je dormi ? et si l'autre en avait profité durant mon sommeil ? plusieurs possibilités s'offrent à moi : soit il m'a drogué et violer. Soit je me suis endormie de mon propre gré, soit... A quoi bon ? je ne sais même plus où j'en suis.

   Je reste encore quelques secondes au sol et replie mes jambes sur ma poitrine : signe de réconfort et rassurant. Je remarque qu'on m'a déchaussé, es chaussures reposent sur le tapis près du lit, je remarque également que ma montre doré n'est plus à mon poignet, un étrange sentiment de vide s'empare de moi. Je la garde tout le temps, Lucien a du me l'enlever, mais où est-elle ? cette montre coûte une fortune. Mes cheveux châtains pendent négligemment dans mon dos. Je vérifie l'intérieur de mon débardeur, je commence à enlever ma jupe pour vérifier si il ne m'a pas touché. Je ne pense pas, je ne ressens aucune douleur à cet endroit, en pleine inspection une voix douce comme de l'eau qui cours dans une clairière m'interpelle :

-Emma ? tout va bien ?

   Il est là. Dans l'embrasure de la porte. Il c'est changé il s'est revêtu simplement : un jogging gris, et un simple t- shirt blanc. Cette tenue décontractée fait ressortir ses abdos. Il a beau être très beau, je ne partage pas les mêmes sentiments. Il doit constater mon débardeur à moitié déverser sur mon épaule droite, et mes mains qui commencent à enlever ma jupe.

   Il s'approche de moi d'un air prédateur et s'accroupit près de moi :

-Emma, je ne t'ai pas touché ni déshabiller. Tu n'as aucune raison d'avoir peur, jamais je n'aurais fait une chose pareille.

   Il me tend sa main, je la prends sans hésitation et m'assoie sur le lit. Mon regard paraît si vide.

-Emma, est ce que tout va bien ?

   Il va arrêter de me poser cette question ! non ça ne va pas, je suis prisonnière chez toi !

   Je prends enfin le courage de de le regarder dans les yeux. Je discerne une pointe d'inquiétude et de mélancolie. Le bleu de ses yeux semblent remuer lentement, comme des vagues qui se fracassent contre le rivage. Je suis prisonnière dans cette cage bleue indéfiniment.

   Tu es triste, tant mieux.

-Quelle heure est-il ?

   C'est la seule question que j'arrive à poser.

-Il est dix neuf heures. Après qu'on s'est embrassé, tu t'es endormie soudainement. Je ne voulais pas te réveiller, alors je t'ai laissé dormir. J'allais venir te réveiller, il est l'heure du diner. 

   J'ai beau avoir fait une sieste, je suis encore fatiguée. Je ne suis pas au mieux de ma forme.

   Je sens qu'il ne me lâche pas du regard.

-Qu'y a -t-il ?

-Je me posais juste la question si je pouvais te coiffer ?

   J'hallucine, il croit que je suis sa poupée ou quoi ? Toutefois, mes bras sont beaucoup trop lourds, et j'ai vraiment envie de les attacher. J'acquiesce.

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