Amary. Fanfiction Trueblood - Eric Northman.

Cuisine.

Eric tourne en rond dans son bureau. Un pouvoir, sorti d'où personne ne sait, habite Amary. Le docteur Plair avait couché sur papier plusieurs choses dont les vampires avec qui elle vivait avaient été témoins. Selon ses dires, elle est capable de beaucoup de choses. On parle de télékinésie, de champ de force, lévitation…

Son éternelle jeunesse, elle aussi, n'est pas expliquée, tout comme son espèce. Aucun écrit atteste qu'une autre personne comme elle existe. Elle vient pourtant bien d'une lignée humaine, Eric en est le témoin.  On ne sait pas ce qu'elle est, ni d'où elle vient.

"Son don doit venir de la branche non Viking de sa famille." Se dit Eric.

Mais cette hypothèse est peu probable. Amary lui aurait dit. Elle-même ne sait pas qui elle est.

Cela fait maintenant trois semaines qu'elle loge chez lui. Son instinct lui crie qu'elle sera avec lui. Elle n'a pas l'air d'avoir peur, ni de paniquer. Peut-être que tout ça n'est un masque, pour pouvoir le trahir par la suite. Ça ne serait pas la première fois que sa confiance se brise.

Il est tiré de ses pensées par quelqu'un qui frappe à la porte de son bureau. Il reconnaît de suite l'odeur d'Amary.

- Tu peux entrer ! Il lance fort.

- Est-ce que je vous dérange ? Auquel cas je peux repasser.

- Dis-moi ce qui t'amène, il commande, satisfait par autant de respect.

- J'ai une requête à vous demander, elle dit sans hésitation.

- Je t'écoute, il répond, tout ouï.

- J'aimerai cuisiner moi-même, au moins une fois, si celà n'est pas trop demander, elle s'empresse de lâcher voyant le regarde impatient d'Eric.

- Je ne m'attendais pas à ça ! Il s'exclame.

- C'est un oui ?

- Oui. Tu feras parvenir la liste des ingrédients à Joachim.

- Oh merci ! Merci beaucoup ! Elle s'écrie en sautillant d'excitation.

Elle quitte le bureau d'Eric quasiment en courant.

Prête à en découdre, Amary remonte ses manches et prend un couteau. Elle coupe les légumes avec soin avant de les jeter dans une poêle chaude et huilée. Eric l'observe de loin, adossé contre l'encadrement de la porte.

- Vous pouvez vous approcher, Amary propose. Je suppose que vous ne voyez pas beaucoup de monde cuisiner.

- C'est vrai, il admet.

Il la regarde remuer les légumes, rajouter des épices, mixer la tomate cuite avec du basilic… Quand tout a coup il pose une question à la jeune femme.

- As-tu peur de moi ? Il demande de but en blanc.

Il a besoin de savoir, autant être franc.

Elle stoppe ce qu'elle fait un instant en entendant sa question.

- Je ne voudrais pas vous vexer, mais non, elle répond en touillant sa préparation.

- Puis-je demander pourquoi ?

Elle stoppe la cuisson et dépose le tout sur une tartine de pain.

- Je n'ai aucune raison d'avoir peur de vous. Je ne suis pas la personne la plus libre au monde, mais vous m'avez probablement sauvé d'une autre décennie de souffrance. Je devrais vous remercier, et non avoir peur.

Après avoir ajouté la sauce pendant qu'elle lui répondait, elle croque à pleine dent dans sa tartine. C'est bon.

- Je n'ai personne vous savez, elle déclare. Tout le monde est mort, vous connaissez  ça aussi bien que moi. Il me reste quelques arrières petits enfants, mais allez leur expliquer que leur mémé est aussi jeune qu'eux.

Eric l'écoute parler.

- Même si j'avais réussi à m'échapper de moi-même, où serais-je allé ? Peut-être que vous me retenez par intérêt, mais au moins j'ai un toit, elle termine, pleinement consciente de la situation.

Il ne répond rien et elle continue à manger. Elle engloutit tout. Elle se sent fière d'avoir réussi à faire quelque chose de mangeable après une décennie sans cuisiner. Ou peut-être que ses papilles avaient rendu l'âme. Comment peut-elle savoir ?

Eric finit par lui souhaiter poliment une bonne nuit et part s'enfermer dans son caveau pour la journée.