04. 𝙁𝙡𝙖𝙨𝙝𝙗𝙖𝙘𝙠

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Rubia

Il y a maintenant un mois que je suis au palais impérial de la famille royale des Brown. J'ai encore du mal à me faire à l'idée de vivre, à moitié, dans un château. Certes, nos appartements sont dans un chalet appart, mais c'est tout de meme dans les cuisines souterraines du palais que je prends la plupart de mes petits déjeuner, et je vois le Roi et la Reine presque tous les jours de ma vie.

C'est... étrange.

Etrange d'etre ici, mais aussi étrange de ne plus etre chez moi.

J'ai beau détester mon père d'avoir choisi sa femme plutôt que moi, je ne peux m'empêcher de l'aimer toujours autant, et mourir de son absence. Loin de lui, j'en viens presque à regretter toutes nos disputes et tout ces moments de larmes et de cris. Car au moins, il était près de moi, et nous nous reparlions rapidement, un petit moment de bonheur avant qu'elle vienne tout ruiner à nouveau.

Après ce qu'il s'est passé la nuit ou ils m'ont mis dehors, je savais que si je restais, mon père ne m'adresserait plus jamais la parole. Alors je n'ai pas cherché à comprendre, ni à lui prouver que je n'avais rien fait, je suis seulement parti.

« Comment as-tu pu nous faire ça... ».

« Je ne pourrais jamais te pardonner. »

Les derniers mots de mon père avant qu'il jette mes affaires dehors me hantent chaque jour de ma vie, et font rouler mes larmes sur mes joues à chaque fois.

Assise dans les écuries, j'observe Wilson devant moi, qui attend patiemment que je m'occupe de lui. Un cheval porte mon nom de famille, oui, je ne sais pas si je dois le prendre comme un compliment car c'est un cheval royal, ou plutôt comme une insulte.

Tout ce que je sais, c'est que les écuries doivent etre propre, et les chevaux aussi. Alors comme m'a montré Meredith, je les sors un par un pour les attacher dehors, afin d'avoir accès au box comme il faut pour les nettoyer de font en comble. Nettoyer les crottins, changer la paille, changer l'eau, nettoyer les murs, et ensuite, je pourrais m'attaquer aux chevaux avant de les remettre à l'intérieur.

C'est la tache la plus courante qu'on donne au nouveau, le temps de tisser un lien de confiance pour nous faire entrer dans le palais et dans les chambres. Mes corvées, pour l'instant, se résument aux écuries, aux terrasses et jardins.

Nirvana à fond dans mes écouteurs, je récure les murs de toutes mes forces, quand quelqu'un m'en enlève un, me faisant sursauter d'un seul coup.

-Pardon, je ne voulais pas te faire peur !

-Mais ça ne va pas ou quoi ? j'hurle au meme moment, une main sur mon cœur qui s'est mis à battre d'un seul coup.

Puis je me rends rapidement compte qui se trouve en face de moi, et déglutis maladroitement, un peu mal à l'aise d'avoir haussé le ton sur le Prince.

Ace Brown me regarde un instant en souriant timidement, il porte une chemise en lin rose et un short de la meme matière blanc. A ses pieds, de simples sandales beiges.

-Je peux t'aider ? je demande en essayant de me rattraper.

-Meredith m'a dit que tu t'occupais encore des écuries. Je venais voir si ça allait.

-Ca va. On s'y fait vite.

Je continue de frotter tout en sentant pertinemment son regard posé sur moi. Ace vient me voir de temps en temps, pour parler de tout et de rien. Nos moments ensemble ne durent pas plus de dix minutes à chaque fois, mais il est assez gentil.

Un peu lourd à vouloir à ce point discuter et faire ami-ami alors que je n'ai aucunement envie de tisser des liens. Si je suis parti de chez moi, c'est justement pour ne plus jamais ressentir ce que j'ai pu subir.

THE SCOTTISH DEAL ( en contrat d'édition chez collection&h numérique) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant