𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕: Début de la guerre.

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𝐒𝐇𝐀𝐍𝐍𝐀


𝖮'𝖡𝗅𝗈𝖼𝗄, 𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
𝟣𝟪 𝗌𝖾𝗉𝗍𝖾𝗆𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.

    Un pressentiment désagréable ne me quittait pas depuis le début de la journée

Pourtant, il ne s'est rien passé de plus qu'hier, ou avant-hier. Je suis toujours confinée dans mon appartement, et j'essaye de convaincre tout le monde que je vais bien. Même si l'image que je renvoie peut, je l'avoue, porter à confusion. Être isolée. Ne presque plus sortir de chez moi. Louper l'université d'un jour à l'autre.

Sans que je ne puisse rien y faire, mon avenir est en train de voler en éclats. Ma professeure en droit, Trisha Parker, harcèle ma boîte mail depuis la fusillade. Depuis que j'ai arrêté de venir en cours. Ça renforce le processus de culpabilisation, qui me pousse à chaque fois plus loin dans mon tourment.

    Mais, pour être complètement honnête, ces mesures de protection extrêmes m'arrangent. Je n'ai pas à mentir aux gens, et à montrer un visage souriant à tout le monde. Je peux me morfondre en paix. L'épisode du O'Dinner m'a marquée. C'est toujours dur de voir quelqu'un mourir, et encore plus dans ces conditions.

    En fait, je savais juste comment dissimuler mon trouble aux yeux des autres.

    — Tu trouves pas qu'il y a une ambiance bizarre aujourd'hui ? m'interroge mon frère.

    Son arrivée surprise dans le salon me fait sursauter. Il est rentré du lycée une quinzaine de minutes auparavant. Je m'écarte du rideau, une main sur le cœur. Tony me dévisage, avant de ricaner et de s'installer sur le canapé. Je le regarde prendre ses aises, alors que mon pressentiment ne me quitte pas.

    — Ça répond à ma question.

    Je soupire.

    — Oui, dis-je. Très bizarre. T'as vu Ketsia en bas ?

    — Crazy K ? reprend-il, sourcils froncés. Ouais. Pourquoi ?

    Suite à sa réponse, je me dépêche de quitter le salon. La télévision tourne sur une chaîne d'informations. Je récupère un gilet que je mets au-dessus de mon débardeur et de mon jogging. Puis je glisse mon téléphone dans l'une de mes poches. Au passage, j'observe le papier peint défraîchi, six motifs anciens, en me disant que ça serait bien d'en changer. Bientôt, on s'y mettra. Je jette un coup d'œil à mon frère, qui attend toujours une explication.

    — Je vais lui demander s'il se passe quelque chose, rétorqué-je. Tu veux un truc ?

    — Non merci. À tout de suite. Je t'aime, Nana.

    Attendrie, je lui offre un sourire aimant.

    — Moi aussi Toto.

    Puis je me décide enfin à quitter l'appartement. L'ascenseur étant en panne, je prends les escaliers. De toute façon, ça ne change pas grand chose ; avec ma claustrophobie, j'évite souvent les cabines comme ça. Sur le chemin, je croise quelques voisins que je salue, avant d'arriver dans mon hall. Une ambiance glaciale règne, et ce n'est pas à cause du temps.

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