• chapitre 5

341 57 43
                                    

L'orage et la pluie avaient cédé leur place à un soleil encore plus ardent qu'avant leur passage. La matinée avait été étouffante et Minho était déjà épuisé par le travail alors qu'il n'était que midi. Il avait fait ses tâches habituelles sous une chaleur insupportable. L'atmosphère était gorgée d'humidité, l'air était presque irrespirable. Mais sans jamais se plaindre, sans jamais s'arrêter, Minho faisait ce qu'il avait à faire. Maintenant, il pouvait souffler un peu avant de reprendre ses activités dans l'après-midi. Il s'essuya le front à l'aide de son t-shirt qu'il avait au préalable ôté, puis épongea son cou et son torse luisant d'une fine couche de sueur.

— Le déjeuner est servi mon grand !

Il salua sa grand-mère qui venait de l'appeler par la grande baie vitrée de la pièce à vivre afin de lui montrer qu'il avait bien entendu. D'un pas lent et lourd, il rejoignit la maison. Il ôta ses chaussures sur la terrasse et entra. Le doux parfum d'un repas bien mérité flottait dans le salon pour l'emmener jusque dans la cuisine. Tout le monde l'attendait avec impatience et il s'excusa d'être un peu sale et transpirant.

— T'as encore bien bronzé dis donc ! s'exclama son grand-père.

Minho lâcha un rire tout en acquiesçant. Sa peau se colorait un peu plus jour après jour, à force de travailler dehors en plein soleil. Il était bien souvent obligé de faire tomber le t-shirt tant il avait chaud, alors son corps prenait une jolie teinte caramel qu'il semblait garder tout au long de l'année.

— Et t'as encore pris en muscles, lui fit remarquer sa grand-mère.

— À quoi ça sert de payer un abonnement à la salle de sport ou des séances d'UV franchement ? s'amusa Minho. Il suffit de travailler à la ferme.

Il n'était pas peu fier de sa carrure plutôt imposante, de son ventre bien dessiné et de ses pectoraux robustes. Dissimulé dans des vêtements, il ne payait pas de mine, personne ne pouvait se douter qu'il était aussi bien taillé, bien que ses larges épaules laissaient peu de doute quant au reste. Au fil du temps, sa musculature s'était développée alors qu'il n'était qu'un adolescent gringalet en arrivant au village. Il avait bien grandi, il avait bien changé, il était désormais un jeune homme plein de vie et de courage. Il était satisfait de ce qu'il était devenu, aussi bien physiquement que mentalement. Il s'en était bien sorti alors que sa vie avait mal démarré, mais c'était une sorte de revanche qu'il prenait. Il voulait se prouver qu'il n'était pas condamné à vivre dans l'ombre d'un passé tourmenté. Certes, il s'occupait l'esprit pour ne pas ressasser les évènements douloureux, mais c'était sa manière à lui d'avancer vers l'avenir. Son histoire faisait partie de lui, il ne pourrait jamais l'effacer, il pouvait seulement la tolérer et vivre avec, sans la laisser prendre trop de place.

— Tu y vas pour quelle heure ce soir ?

Minho, perdu dans ses pensées, observa sa grand-mère d'un air curieux.

— Au marché, précisa-t-elle.

— Ah oui ! Je vais installer le stand vers dix-sept heures.

Ce soir, le village organisait un marché nocturne. Les habitants pouvaient y monter leur stand, mais ils accueillaient volontiers des créateurs et artisans des alentours. C'était un moment de partage, où l'ambiance était à la fête, ou tout le monde se retrouvait au cœur du hameau le temps d'une soirée. Minho aimait particulièrement ce jour de l'été, il vendait des pâtisseries confectionnées par sa grand-mère et de la limonade qu'il faisait avec Minji. C'était un rituel qu'ils ne manquaient jamais. Cela lui permettait de récolter un peu plus d'argent pour la ferme tout en profitant d'un moment chaleureux avec les voisins. De plus, il pouvait rencontrer de nouvelles personnes avec qui discuter, prendre du temps pour se ressourcer.

SUNFLOWER SERENADE ➹ minchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant