Se faire harponner par le Gedô Mazô avait été assurément l'une des expériences les plus douloureuse et dérangeante de sa vie. C'était comme sentir sa liberté être arrachée sans ménagement, sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Puis il avait été avalé par la statue et il s'était senti submergé par un déluge de chakra titanesque, mêlant énergie démoniaque et énergie naturelle de manière phénoménale. Il se sentit submergé, ballotté, assailli par la souffrance, une pression titanesque semblait l'écraser de tout côté. Il n'y voyait plus rien, dans le noir, ne sentant plus la présence de Kurama ou de quoi que ce fut. Il n'y avait plus rien que ce monstre d'énergie, de fureur destructrice, d'envie de vengeance et de tuerie. La volonté de Jûbi de récupérer le chakra du monde, la volonté du Shinjû. Il savait ce qu'il trouverait en se faisant prendre par le Gedô Mazô mais le sentir lui même véritablement était autre chose. C'était totalement fou, très différent des autres démons. Il ne percevait aucun esprit, aucune âme, l'entité seulement conduite par un instinct primaire de meurtre et de destruction pour s'approprier l'énergie et la force de toute vie.
Il se sentit submergé, paralysé par la puissance qui l'écrasait. Son esprit vacillait, en proie à des tourments comme jamais il n'en n'avait connu. Il se sentait déchiré, écartelé, un bruit atroce ressemblant à des milliers de voix raisonnant, hurlant autour de lui. La folie le guettait et il avait envie de hurler mais jamais il n'entendit sa voix s'élever, comme s'il 'avait plus de corps, plus de voix, plus rien de physique et c'était entièrement vrai à cet instant. Il n'avait plus de corps et ainsi scellé dans la statue, il n'était même plus avec Kurama, ayant été comme arraché à son renard tant aimé. Cette fois, il était vraiment seul dans cette épreuve et il dérivait, s'affaiblissait alors qu'il peinait encore à comprendre ce qu'il se passait, le temps lui échappant. Jûbi le piétinait, cherchait à l'effacer lui qui n'était pas désiré ici, qui n'était qu'un surplus malvenu et gênant. Il était en train de le détruire et c'était là une chose qu'il ne pouvait permettre.
Il se secoua brusquement, reprenant ses esprits. Jamais il n'avait abandonné, jamais il ne s'était laissé faire et ce n'était pas maintenant que cela commencerait. Il se ressaisit alors, écartant la souffrance de sa raison comme il l'avait déjà tant fait par le passé. Il avait une tâche à accomplir : sauvegarder le monde de Jûbi et des désastres qu'il amènerait avec lui si jamais il revenait. Et il avait la meilleure des possibilités à cet instant, la plus belle des occasions. Jûbi était un corps sans âme ni esprit, lui était une âme et un esprit sans corps. S'il mâtait le monstre, s'il le battait, s'il en prenait le contrôle, il pourrait non seulement contrôler Jûbi mais le devenir lui même et éloigner se danger du monde en devant son geôlier. C'était l'ultime solution que lui et sa famille de démons avaient envisagé. Si Kurama venait à se faire prendre par le Gedô Mazô, le prenant lui même avec lui, il y avait une chance pour lui qui ne lui était pas lié, qui n'y était pas enchaîné comme les démons de par leur origine, une chance pour lui de s'approprier Jûbi, son corps, de s'en faire maître et de renaître par la même occasion avec en lui tout les Bijû. S'il réussissait, il mettrait fin à la guerre, éloignerait le danger que représentait Jûbi, mettrait sa famille de Bijû à l'abri pour s'en faire gardien et retrouverait un corps. Mais c'était immensément risqué alors que rien ne disait qu'un esprit humain pourrait se faire maître d'un tel monstre. Les démons disaient qu'avec sa volonté et sa force de caractère, tout était possible mais rien n'était sûr. C'était à lui de se battre pour cela maintenant.
Et ce fut ce qu'il fit, prenant avec lui toute sa volonté et sa détermination, sa force. Ce n'était plus une histoire de techniques mais une histoire de force mentale. Il se jeta donc à l'assaut du monstre, refusant de se laisser détruire, refusant de se laisser effacer et avaler. Il repensa à tout ce qu'il avait vécu avant ce jour. Une vie de souffrance et d'épreuve mais aussi une vie de bonheur avec sa famille démoniaque puis avec tout les amis qu'il avait eu. Des amis ou plutôt une famille véritable, une famille du cœur. Itachi, Shisui. Il voulait les revoir et vivre à leur côté, libre et en paix. Itachi était comme un grand frère, un repère pour lui et Shisui... il n'aurait su le dire. Ses sourires et sa douceur l'avaient toujours réchauffé et c'était dans ses bras qu'il cherchait un réconfort particulier. Il voulait les revoir, eux comme tout les autres, enfin leur parler directement, voir le monde avec eux, connaître son village, ce village qui s'était, d'une certaine manière, soulevé pour lui, pour défendre et perpétuer sa volonté et son esprit. Il ne renoncerait pas. Il devait encore vivre véritablement. Alors il se bâtit de toutes ses forces, avec une énergie démesurée et inépuisable, avec toute l'obstination et l'espoir dont-il était capable. C'était l'affrontement de la lumière qu'il était avec son étendard de paix et d'harmonie, contre la noirceur destructrice et meurtrière de Jûbi.
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Shijugobi
FanfictionAprès la mort du Yondaime, Konoha avait nommé un nouvel Hokage, un Godaime, faisant prendre un nouveau visage au village. Un nouveau visage loin de l'idéologie des quatre premiers. Un nouveau visage qui pouvait se résumer par un masque, un masque d'...