Chapitre 7: La volonté du feu

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 Lorsque Naruto sortit de l'abri de Nagato et Konan, le ciel s'était assombris. Il sourit pourtant en le regardant, observant sa main qu'il pouvait bouger à volonté en ce moment. C'était une sensation étrange que d'être libre lorsqu'on ne l'avait jamais été. Son corps irradiait toujours du chakra de ses démons, celui de Kyûbi prédominant attendrissant son regard. Il se sentait tellement étrange à cet instant, comme un rêve qu'il avait toujours eu, si longtemps souhaité, tellement qu'il ne s'était pas attendu à ce que cela arrive si soudainement. Et puis c'était là et il peinait à réaliser, ayant réellement l'impression de rêver. Il s'approcha des arbres, caressant les troncs, redécouvrant la sensation en souriant. C'était fou à quel point ça pouvait être différent ainsi. Il marcha dans les bois dans un silence total, son mode démoniaque irradiant de chakra lumineux éclairant les alentours s'obscurcissant.

Ses pensées retournèrent un instant sur Nagato alors qu'il déambulait au hasard. Il savait que l'homme n'était pas mauvais. Grâce au don de Kurama lui permettant de percevoir nettement le négatif, il avait senti qu'il n'était ni cruel, ni avide de sang, ni mal intentionné, rien. Il était juste perdu dans la souffrance et le désespoir, profondément blessé et il s'était raccroché à la seule et unique solution qu'il avait pu trouver pour rester debout. Il espérait vraiment avoir réussi à l'apaiser et à lui avoir montré que d'autres chemins existaient. Seul le temps le dirait. Pour l'instant, il avait autre chose de très important à faire. Il ne savait pas de combien de temps il disposait encore aussi, s'attarder était dangereux. Il se remit donc en marche plus fortement, cherchant le bon endroit.

Il était totalement hors de question de se laisser enchaîner de nouveau et surtout pas après ce qu'il s'était passé. Si le Hokage lui remettait la main dessus, tout était fini, il le savait. Et pire encore, il savait qu'on le forcerait à commettre il ne savait quelles horreurs de plus, on ferait tout pour atteindre Kurama, Matatabi et Kokuô et on s'appliquerait à vraiment tuer son âme cette fois. Ce n'était pas tolérable. Il refusait de devenir cette arme de destruction et de terreur que l'on voulait faire de lui. Il avait certainement aujourd'hui la seule et unique chance de sa vie. Il ne l'avait jamais dis à ses amis, à sa famille de cœur incarnée par son unité, son parrain et le Troisième mais lui savait depuis longtemps qu'il n'y avait que deux possibilités pour se sortir de cet enfer. Les Bijû le savaient aussi mais il n'avait rien dis aux autres pour préserver leur espoir. En réalité, ils ne pouvaient pas y faire quoi que ce soit. La première solution aurait été que le Hokage le libère mais il savait que ce n'était pas près d'arriver. Même avec les événements de la journée, il n'était pas naïf au point de croire que Fugaku Uchiwa serait inquiété pour la simple et bonne raison que les autorités du village et du pays seraient de son côté. Il ne voulait pas risquer le coup d'état risquant de détruire son précieux village et rien ne disait de toute façon que le Hokage suivant le libérerait vraiment. Il ne pouvait donc compter là dessus.

La seconde solution était celle qu'il s'apprêtait à utiliser. Seulement, il était le seul à pouvoir le faire, personne d'autre ne pouvait et un instant de liberté était donc nécessaire. Il remerciait Nagato de lui avoir offert même s'il ne cherchait certainement pas à l'aider au départ. Lui seul pouvait mettre fin à ça et il n'avait plus que cette idée en tête à cet instant. Lorsque ça serait fait, il serait enfin libre et il sourit à cette idée. Il en aurait fallu du temps. Il trouva finalement l'endroit parfait au pied d'un immense érable de près de vingt cinq mètres de haut, son arbre favoris et celui qui le représentait naturellement. Les Bijû disaient qu'il était comme cet arbre, plein de couleurs au fils des saisons, qu'il était un symbole de liberté, de cette liberté qu'il était parvenu à conserver envers et contre tout malgré sa situation. Il était une bonne étoile comme l'arbre, capable de calmer les esprits impulsifs et violents, de redonner courage et énergie aux âmes éprouvées. Tel l'érable, il pouvait repousser les mauvais esprits et les démons. Si les Bijû avaient bien ris de cela, cet aspect de l'érable avait aussi un sens véritable vis à vis de lui, l'interprétant comme une capacité à repousser le mal véritable, la douleur, la souffrance, la haine, la rancune... Cet arbre lui allait à la perfection pour eux et il l'aimait aussi simplement parce qu'il lui plaisait comme l'énergie naturelle émanant de lui. Il s'arrêta près de lui, venant caresser son écorce d'une main.

ShijugobiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant