Obsession

CHAPITRE 10 : Du repos sans repos

Aurora

                                                                                                                Telesse Terme, 10 heures du matin 

Le soleil venait frapper aux fenêtres de la chambre ce matin. En ouvrant les yeux, les évènements d'hier ne mirent pas longtemps à revenir dans mon esprit. En tournant la tête, je m'aperçu qu'Alessandro n'était plus dans le lit, je me leva alors doucement pour me diriger vers le salon. A ma grande surprise il n'était pas là non plus mais un petit déjeuner de reine m'attendait. En m'approchant je vis un petit mot glisser entre deux assiettes sur lequel était écrit. 

"Je suis repartis en ville, je n'en ai pas pour longtemps, 2 heures maximum. J'ai fais monter le petit déjeuner régales toi bien.

PS : Si tu pensais te débarrasser de moi c'est raté, je reviens après mon RDV" 

Je souriais à l'idée de pouvoir passer un peu de temps seule. C'était à la base, la raison de ma venue dans cet hôtel avant que Monsieur Ricci ne vienne m'interrompre. Je pris donc une chaise pour m'assoir et commença à engloutir mes pancakes.

Une fois le brunch finit, je partis me préparer dans l'optique de faire une petite marche digestive aux abords de l'hôtel. 

La vallée qui s'offrait à moi, était immense et merveilleuse. En arrivant la veille, j'avais repéré des champs de fleurs et la seule idée qui me passait en tête était de m'allonger entre les marguerites. Je pris donc une petite toile et quelques tubes de peinture afin de laisser s'échapper mes pensées.  

Je marchais depuis 10 minutes pour atteindre les champs. Enfin arrivée, je m'installa au milieu des fleurs puis commença à dessiner un croquis. J'étais inspirée par le paysage qui m'entourait, et mon ébauche ressembla rapidement à des fleurs. C'était loin d'être dans mes habitudes mais mon esprit avait surement besoin d'un peu de beauté à la place du coté sombre qui prédominait mes dessins. L'endroit était très apaisant, le ciel bleu, le chant des oiseaux et des criquets venaient apporter de la douceur à mon être et me combler de joie. 

Une fois ma peinture finit, je m'allongea dans l'herbe afin de me détendre, malgré la douce matinée que j'avais eu les récents événements m'avaient provoqué pas mal d'anxiété, que j'avais du mal à évacuer. 

Je pris alors une grande inspiration avant de fermer mes yeux et me laisser bercer par les bruits environnants, laissant le stress s'évaporer. 

Alessandro 

Ce matin j'avais eu un RDV avec l'un de mes fournisseurs et avait donc du quitter l'hôtel pour retourner en ville. Laisser Aurora seule ne m'enchantait guère mais je n'avais pas eu le choix, Armando étant en mission, il ne pouvait faire le rendez-vous à ma place. 

Une fois celui-ci terminé, je pris la direction de l'hôtel. Une fois arrivé je fut surpris de ne pas trouver Aurora dans la chambre alors que toute ces affaires étaient encore là. 

Cette fille ne peut-elle pas rester en place plus d'une heure ? 

N'ayant toujours pas son numéro de téléphone, le seul moyen que j'avais de la trouver était de parcourir l'hôtel. Elle n'avait pas pu aller bien loin de toute façon. 

Restaurant,  pas d'Aurora dans les parages. 

Salle de jeu, non plus. 

Bibliothèque, toujours rien.

Spa, encore moins.

Piscine, nada. 

Elle est introuvable.

L'inquiétude commence à monter en m'imaginant la retrouver dans la même situation qu'hier. Je me dirige vers l'accueil mais la réceptionniste n'est pas des plus efficace et le Alessandro cruel revient

"Ecoutez moi bien mademoiselle, si je le souhaite vous perdrez votre poste dans la journée, alors si vous tenez à celui-ci, vous appelez le service de sécurité IMMEDIATEMENT pour me montrer les caméras. Me suis-je bien fais comprendre ?" 

Elle acquiesça sans même me poser plus de questions et leur passa un appel.

"Ils vont arriver dans la minutes Monsieur" réplique-t-elle assez timidement. 

Deux hommes se présentèrent à moi, sachant déjà qui j'étais. 

- Monsieur Ricci, quelle bonne surprise. Vous souhaitez accéder à nos caméras si j'ai bien compris ? M'interrogea l'un d'eux. 

- Exact, faites vite je n'ai pas tout mon temps. 

Ils m'amenèrent au sein du P.C sécurité de l'hôtel, où une bonne vingtaine d'écrans étaient accrochés au murs. Nous voyons tout l'hôtel, hormis les chambres bien-sur, c'était parfait pour la retrouver. 

- Remontez à ce matin 9h sur les caméras de mon couloir, du hall et de l'entrée. Ordonnais-je. 

les images défilaient mais aucun passage d'Aurora. Arrivé 11h45, elle est là, on la voit sortir de la chambre, prendre le hall et prendre la sortie de l'hôtel. Elle avait sur elle un petit sac, ou on pouvait apercevoir un carré blanc sortir de celui-ci, la connaissant il devait s'agir d'une toile. 

Ok, donc elle est sortie pour peindre... Mais où est-elle aller bordel ? 

Je remercie les deux gars et me précipite vers la sortie. Une fois en dehors de l'hôtel, je fais un tour de tête pour la chercher du regard mais en vain.

Bon... Où est-ce qu'une artiste irait ici pour peindre et se détendre ?  

J'aperçois au loin de grands champs de fleurs en me disant que si je ne la trouve pas là, je ne sais vraiment pas où elle a pu passer.

Arrivé à l'entrée des champs je commence à crier "AURORA !!" plusieurs fois mais rien n'y fait, elle ne répond pas. Je commence alors à m'insérer dans une allée en continuant de crier, mais aune réponse. Sans vraiment se connaitre, cette fille requiert déjà toute mon attention. Tout en avançant, je vis une longue silhouette étendue dans l'herbe. 

Non mais j'hallucine, elle s'est endormie ! Ça doit faire 10 minutes que je crie son nom à travers champs alors que cette idiote est entrain de dormir ! 

- AURORA ! DEBOUT ! Criais-je sur elle. 

Elle écarquille les yeux à ma vue, un air étonné s'affiche alors sur son visage. 

- Mais qu'est ce que tu fais ici ? M'interroge-t-elle à moitié endormie 

- PARDON ?! TU ME DEMANDES VRAIMENT CE QUE JE FAIS LA PUTAIN ?! JE SUIS RENTRÉ DEPUIS 1 HEURE ET JE TE CHERCHES PARTOUT ! 

- Vous vous inquiétez pour moi Monsieur Ricci ? Dit-elle ironiquement

- Je n'ai pas envie de rire Aurora ! Tu imagines si quelque chose t'étais encore arrivé ?! 

- Je n'ai pas besoin que quelqu'un me protège si ce qui t'inquiète ! La dernière fois tu es intervenu et merci ! Mais avant toi je n'avais besoin de personne pour me protéger, j'y arrivais très bien toute seule ! Rétorque-t-elle. 

- Aaah mais j'en suis ravi pour toi ma chère ! Sauf que maintenant JE SUIS LÀ ! 

- Tu es là ?! Pardon ?! Mais qui t'as demandé d'être là ?! Je ne pense pas l'avoir fait Alessandro Ricci. Dit-elle d'un ton froid. 

Ses mots avaient touchés mon ego et ma noirceur repris le dessus. 

- Tu ne veux pas de moi ? Alors très bien, n'en dis pas plus. 

Et sans lui adresser un regard, je pris la direction de ma voiture pour repartir sur Naples. 

Tu vas voir ma chère Jones, je ne pars pas vraiment mais tu ressentiras bien mon absence. Je ne te forcerais pas si tu ne veux pas de moi pour l'instant.