PROLOGUE

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« L'amour et la haine sont un voile devant les yeux : l'un ne laisse voir que le bien ; et l'autre, que le mal »

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Aurora

New-York, 6 Juillet 2010

- Elle est partie ? Demande-ai-je à mon père, la voix tremblotante.

- Ne commences pas gamine ! Dit-il en prenant une énième gorgée de son Whisky.

Des larmes commençaient à rouler le long de mes joues devant le placard vide de ma mère, ne laissant rien d'autre que des cintres pendus, et un trou béant dans mon coeur, même son parfum n'embaumait plus la chambre, seul un mot déposé sur sa table de chevet résidait là, seul.. ou autre fois, était disposé ses livres préférées et ses lunettes de vues.

Je pris le mot dans mes mains, tout en essuyant les larmes dévalant mes joues, je l'ouvris. Et là... Je ne pus retenir les gouttes qui s'échapper par dizaine de mes yeux, en voyant marqué sur ce bout de papier : « Je ne peux plus désolé... Aurora je t'aime n'en doutes pas mais être mère n'est pas mon rôle ».

Pour moi c'était impossible, j'avais beau avoir 10 ans, cela me paraissait louche, ma mère, cette femme aimante et attentionnée envers sa petite fille chérie, comment ? Comment aurait-elle pu partir sans moi ? Elle m'aime, mais elle part ? Pourquoi me faire cela ?

Toutes ces questions en tête n'arrangeaient pas les choses, mon esprit vacillait, mes doigts tremblaient, ma respiration se faisait saccadée et le manque d'oxygène me gagna... Je faisais ma première crise d'angoisse, la première d'une longue liste d'épisodes anxiogènes...

Les pas lourds de mon géniteur résonnant dans la maison à ce moment là, ne me rassuraient gère, il avait beau être mon père, c'était un homme froid, dur, violent et n'oublions pas alcoolique... Maintenant que ma mère n'était plus là, qui allait pouvoir me protéger de cette masse haineuse. Je le savais, et puis il ne s'en ai jamais caché, mais mon père me détestait, il détestait le fait que je sois une fille, son rêve était d'avoir un garçon mais moi je ne l'étais pas, pour le citer « Qu'allons nous faire de toi ? En espérant que tu sois belle plus tard, ça pourrait nous servir ». Ma mère avait toujours fait tampon pour ne pas que je subisse sa haine envers moi.

Alors comment faire sans elle maintenant ?


New-York, 18 Septembre 2012

- OUVRES CETTE PUTAIN DE PORTE AURORA !! Cria mon géniteur dans le couloir devant ma chambre.

Cela faisait plus de 2ans que ma mère nous avait laissé, 2ans qu'elle m'avait abandonné à cet horrible monstre. Vous allez peut-être pensé qu'il a pu se calmer avec le temps, mais NON ! Cet homme, est une bouteille de Whisky ambulante, crachant sa haine à quiconque sur cette terre.

Les violences verbales ont commencés peut de temps après son départ, il a certes toujours été méchant, mais là... c'est hors de propos. Cela fait peut-être un an que les violences physiques ont commencées, il devait en avoir marre de menacer sans actes et il a du y prendre gout, vu que cela à continuer de plus belle. Au début, ce n'était que des claques de temps en temps, maintenant je peux me faire rouer de coups juste pour la simple et bonne raison que je l'ai regardé trop longtemps dans les yeux. Mais ce soir, il dégage une autre énergie, à peine rentée du collège, j'avais sentie cette aura étrange flottant dans la maison, il ne m'avait pas crier dessus quand j'avais passé la porte, ni même hurlait pour que je lui rapporte son verre de Sky préféré. Certains auraient pu penser qu'il n'était pas d'humeur, mais moi je le savais, je savais que ce calme ne présageait rien de bon, que la haine qui l'animait pouvait prendre feu à n'importe quel moment et me réduire en cendre dans un énorme brasier ardent.

En entendant ces mots sortir de sa bouche répugnante de l'autre coté de la porte, je savais, c'était maintenant, maintenant que mon ami se briserai à jamais.

Ne voyant aucune réaction de ma part mon géniteur défonça la porte de ma chambre en un instant.

Alors on essaie de m'éviter ? M'annonce sa voix d'un air vicieux.

Un sourire en coin se dessinas sur son visage et me fit frissonner tout le corps, il tenait un air que je ne lui avais jamais vu auparavant, un air féroce et pervers, un air qui disait « toi je vais te détruire ».

N'ai pas peur jolie poupée, tu te rappelles quand je t'ai dis que j'espérais que tu sois belle plus tard ? Figures toi, que l'on est plus tard, et tu ressembles vraiment à un poupée ma chérie. M'annonça-t-il, tout en me caressant une mèche de cheveux.

Les mots qu'il employait me tétanisaient, comme si mon corps entier s'était transformé en pierre, comme si j'étais devenue tétraplégique en une seconde. Mais ce qu'il était sur le point de me dire, allait me glacer le sang.

Dis-moi Aurora ? Tu sais ce qu'on fait avec les poupées ? Me demanda-t-il tout en me fixant avec son regard vide d'émotions.

Voyant que je ne bronchais pas et que la peur gagnée peu à peu mon âme, il continua.

On joue avec, ma chérie, et ce soir c'est avec toi que je vais jouer. Il murmura ces mots proche de mon oreille et en profita pour glisser sa main sous ma jupe d'école. On va jouer selon mes règles, tu ne peux ni te débattre, ni t'enfuir, ni crier, dans tout les cas, personnes ne t'entendra.

Cette soirée annonçait la fin de mon innocence, ce soir, mon géniteur m'avait violé, ce soir ma vie avait pris un autre tournant sans que je ne puisse rien y faire.

ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant