Chapitre 8: Solitude

12 2 0
                                    

Je me retourne et frappe à répétition à sa porte en bois.

- Je pourrais au moins avoir à manger s'il vous plaît ?

Je n'avais aucune idée de la quantité de nourriture qu'il avait, mais étant donné l'état dans lequel la cabane était, il était ici depuis longtemps et avait du prévoir une masse astronomique de vivres pour tenir. Il ne répondait plus, j'allais devoir me débrouiller avec seulement des armes à ma disposition. Je pense donc retourner demander des noms de survivants à Luan, mais je ne supporterais pas qu'un autre inconnu me mette à la porte. Malheureusement pour l'instant, c'est la seule chose qu'il y a à faire. Donc j'entame mon chemin vers la route, je veux sortir de cette sombre forêt ou mon alterné se cache probablement pour m'observer et renforcer ma folie.

Le comté de Mandela n'a jamais été aussi vide, les endroits où les enfants jouaient et criaient se retrouvent silencieux et morts. Ma ville, j'y ai toujours habité. Autrefois, elle était comme un cocon dans lequel je me sentais sans cesse en sécurité, avec toute cette activité dehors. Maintenant, ce n'est plus qu'un lieu infesté de solitude. Cela ne faisait que quelque temps que j'étais possédée par cette créature, mais je repense aux appels de mon père, cela faisait des mois voir peut être même des années que ces personnes étaient possédés, seuls. Ils ont tenu autant de temps sans l'aide de personnes, probablement avec espoir que cette grosse blague prenne fin, mais ont quand même fini par se tuer. Il n'y a strictement aucune raison que je sois différente des autres, je finirai à coup sûr par me tuer moi aussi, mais peu importe, pendant que j'ai cet espoir, il faut que je continue à avancer.

Je passe devant une maison, deux voitures de police se tiennent devant le jardin. Je m'approche de deux policiers écrivant des choses dans un petit carnet pour leur demander ce qu'il s'y passe, ce à quoi ils me répondent que c'est une histoire d'alterné et que je ferai mieux de m'enfermer chez moi. Je regarde le nom inscrit sur la boite à lettres, Mark Heathcliff. Un brancard sort de la maison, transportant ce qui semble être un cadavre couvert d'un tissu blanc. Un petit papier plié tombe lorsqu'il passe près de moi, je l'ouvre et je vois écrit en majuscule la phrase : « Personne n'est venu pour moi, à présent, je suis libre.». Je lève la tête, Luan me regarde tétanisé. Je lui accorde un regard noir avant de m'en aller d'un pas rapide.

MANDELA CATALOGUE (ABANDON)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant