— Alors, on lit des comédies romantiques ? Dis-je pour meubler le silence gênant. Bienvenido señor*
( Bienvenue monsieur)*— Vous étiez mieux en sorcière, se contenta-t-il de me répondre
— Je vous demande pardon ?
— Les oreilles, c'est comme les fesses, ça se lave, dit-il en partant avec Réby qui se foutait ouvertement de ma tronche. Le soutien règne, ça faisait plaisir.
Moi qui voulais être polie, ça m'apprendra. Comme le disait ma grand-mère, Joue à la gentille, et on te prendra pour une imbécile. Et j'allais apprendre à notre cher client qu'on ne me prends pas pour une conne. Moi, l'assommer avec le dictionnaire géant de Réby ? Non, j'allais juste lui apprendre quelques expressions de cette magnifique langue qu'était la langue française. Ben quoi ? Réby se plaignait toujours que le français n'était pas assez valorisé, c'est elle qui sera contente.
— Excusez-moi monsieur ? Dis-je en lui tapotant le dos
— Quoi encore ?
Et vlan ! Bien fait pour toi, le gorille.
Lucy : 1-0 : Inconnu
— Sur ce, je vous souhaite une excellente mauvaise journée ! Adiòs Réby ! Dis-je en
boitant le plus vite possible— Revenez ici tout de suite espèce de morue pourrie !
— Laissez moi réfléchir... jamais ! Et la morue pourrie vous emmerde bien cordialement.
Les gens étaient de vrais rustres de nos jours ! Et c'est moi qu'on traitait de sorcière ! Vous avez bien vu que j'avais essayé d'être agréable, mais comment l'être lorsque les autres ne faisaient aucun effort ? Non, mais !
Après être passée au bistrot, puis à l'animalerie, je rentrai chez-moi, totalement éreintée. Bah oui, envoyer chier les autres et hurler toutes les cinq minutes sur le conducteur de la voiture de devant lorsqu'on est coincé dans les bouchons était é-pui-sant.
— Buenos dias* ma maison chérie !
(Bonjour)*
Hurlai-je en rentrant— Miaou !
— Buenos dias mi bebé*, maman est là.
( Bonjour mon bébé)*
Regarde, je t'ai envoyé plein plein de bonnes choses de l'animalerie, dis-je en lui servant une généreuse assiette de croquettesEt il repart dans son coin en emportant sa gamelle dans sa gueule, sans un merci, ni même une petite léchouille. Il avait de la chance d'être mon bébé à moi sinon je l'aurais privé de sortie de la semaine !
Je déballai mon déjeuner et allumai ma télévision. Je soupirai de bien-être en m'installant confortablement devant ma télé réalité. Je détestais ces trucs là mais j'adorais critiquer ces cruches qui se chicanaient juste pour un pauvre zizi. Je vous jure, ce qu'il ne fallait pas voir.
Non mais c'était pas bientôt fini oui ? Le maudit clebs du voisin n'arrêtait pas d'aboyer, m'empêchant de m'épanouir devant mon émission. Et ce stupide voisin qui ne faisait rien. Il devait sûrement ramoner la cheminée de la caissière du supermarché du coin. Je ne critique pas hein, mais franchement il y avait mieux comme fille. Épuis zut ! Je vais aller chez lui, juste pour le faire chier comme son chien l'avait fait avec moi. Oui, je sais, j'étais une agréable voisine n'est-ce pas ?
Je me rendis dans le jardin voisin, fit taire l'envie de frapper cette sale bête qui refusait de la fermer avec ma béquille, et toqua à la porte. La porte s'ouvrit, laissant apparaître mon charmant voisin. Il avait les cheveux en bataille, la chemise totalement déboutonnée, la braguette ouverte laissant apparaître son boxer et des traces de rouge à lèvres dans son cou et sur la moitié de son visage. Il avait la respiration erratique et me dévisageait les sourcils froncés, attendant que j'ouvre la bouche. Je me retins d'éclater de rire face à son allure des plus ridicules. Il tapa du pied en me regardant avec insistance. Je me lançai :
— Désolée d'avoir interrompu votre séance de ramonage, mais votre adorable chien me dérange. Pourriez vous le calmez por favor* ? (S'il vous plaît)*
— Épuis quoi encore ? Vous me dérangez juste pour ça ? Vous n'avez qu'à...— Chéri qui est-ce ? S'écria sa conquête. Ah, c'est vous, dit-elle en me voyant
Calmos l'haricot, je viens en paix. Evergreen, alias la caissière, me toisait méchamment en ajustant sa robe ultra moulante. Si les yeux pouvaient tuer, elle m'aurait transformé en passoir depuis longtemps. Elle avait une dent contre moi depuis que j'avais accidentellement jeté son téléphone dans un aquarium. En même temps faudrait être débile pour mettre un aquarium à côté d'une caisse. Et cette fille qui préférait fixer son téléphone plutôt que d'encaisser les billets d'honnêtes clients comme moi. En fin de compte, je lui avais rendu un énorme service. Elle devrait faire plus attention lorsqu'elle s'adressait à ma sainte personne.
Sentez toute l'humilité dont je faisais preuve
— Qu'est-ce que vous fichez ici Lucy ? J'ai déjà énormément de mal à supporter votre visage au supermarché alors allez voir ailleurs si j'y suis, siffla-t-elle
— Déjà, Ever, je suis venue parceque ta petite sœur là bas n'arrêtait pas de me vriller les tympans mais je constate que c'est de famille.
— Je ne vous permet pas de...
— De quoi chérie ? Tu vois cette béquille ? Je me ferai un plaisir de te refaire le visage avec, alors je te conseille de te tenir à carreaux, et vous cher voisin, attachez-moi ce cabot sinon c'est moi qui le ferai. À bientôt !
Je rentrai chez-moi, apaisée d'avoir eu mon quota de politesse de la journée. Mais à peine entrée chez-moi, je vis le présentateur du journal télévisé parler de moi.
— L'étoile montante du tango argentin, mademoiselle Lucy Heartfillia a été gravement blessé au Mundal, la compétition regroupant les meilleurs danseurs du monde. Nous avons appris par les infirmières de l'hôpital où elle avait été internée que sa jambe droite était totalement hors d'usage. Une situation terrible pour celle qui avait représenté l'Espagne avec brio pendant...
J'éteignis la télévision, ne supportant plus la voix nasillarde de cet homme. Tout le pays était maintenant au courant de ma situation et je ne pourrai probablement plus jamais danser de ma vie. La danse qui avait été le centre de ma vie depuis toujours était désormais inaccessible pour l'handicapée que j'étais.
Et maintenant, qu'allais-je faire ?
À suivre....
******************
Ah là là, Lucy nous en fais voir de toutes les couleurs pas vrai ? Qu'est-ce que vous pensez de cette histoire pour l'instant ? Vous avez des remarques ?
Et Lucy, qu'est-ce que vous pensez d'elle ?
Passez une bonne journée ! 💋
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Juste une dernière danse
FanfictionLucy Heartfillia, 25 ans, célibataire endurcie, meilleure danseuse de tango du monde, au tempérament de feu, et vivant à Barcelone, vit une vie rythmée par les danses endiablées et les séances de thérapie avec son chat Happy. Mais une blessure va me...