❝𝐇𝐄𝐑𝐄𝐃𝐈𝐓𝐀𝐒❞ (𝐒𝐜𝐨𝐫𝐩𝐢𝐮𝐬𝐱𝐨𝐜)

Chap XX. La souffrance n'a pas de remède.

POV Ignis:

Il y a des choses dans la vie qui vous tombent dessus quand vous ne vous y attendez pas.

La mort est probablement le plus violent des rebondissements.

Au début, on ne réalise pas.

Ensuite on pleure.

Ensuite on meurt à petit feu.

Qu'est ce qui ne va pas chez moi?

J'ai pourtant tout fait comme il fallait.

Il n'y aura pas de happy end cette fois.

Encore une preuve de mon incompétence.

Comment j'ai pu me croire capable de ramener une bande d'ados avec moi dans une aventure foireuse. J'ai tout gâché.

"Je t'aime"

Peut-être que je l'aimais aussi.

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POV Scorpius:

Cela fait plusieurs jours qu'elle n'a pas mangé. Je m'inquiète d'une certaine manière de la voir dans un tel état de faiblesse. Après l'agression, on a réussi à trouver un petit hôtel dans le 5ème arrondissement. Le propriétaire peu scrupuleux et soucieux seulement de se faire payer ne nous à pas poser de questions.

Plus personne ne parle ici.

On entendrait une mouche voler.

Albus n'est pas particulièrement ému parce qu'il ne fréquentait pas Evan plus que ça mais je vois bien la tristesse dans le regard des autres. Mais ils ne disent rien pour ne pas la chagriner davantage.

Je n'aimais pas beaucoup Evan. Il avait une proximité avec Ignis qui me déplaisait.

Est ce que j'étais jaloux de lui?

Oui probablement.

Je m'en suis rendu compte il y a seulement deux jours, avant que tout cela n'arrive. Ils étaient dans le train ensemble. Elle l'a pris dans ses bras. Elle ne fera jamais ça avec moi. Pourtant je pensais m'être rapproché d'elle quand on a été chercher la baguette.

Mais je n'étais rien pour elle.

C'était lui qu'elle aimait.

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-S'il te plaît mange.

Je réitère ma demande pour la centième fois au moins à celle qui a vu son monde s'écrouler en quelques heures.

Elle jette un coup d'œil à la cuillère que je lui tend, l'air hagard, mais refuse d'avaler le bouillon qui s'y trouve.

A ce rythme là elle succombera à la terrible envie d'un sommeil éternel.

Elle regarde par la fenêtre et fixe le lointain. Je me penche vers elle et lui murmure au creux de l'oreille:

-Tu veux rentrer?

Elle me lorgne du regard l'air de dire: "où ?!"

Et soudain comme si un mal inconnu venait de l'atteindre elle presse ses mains contre sa tête avec puissance.

-Je n'arrive même plus à pleurer, marmonne-t-elle.

Sa voix déraille, symptôme des dix derniers jours passés sans dire un mot. Il semble que la douleur ait dépassé les larmes. Je ne peux me retenir plus longtemps et l'enveloppe dans mes bras avec tendresse. Étonnamment elle ne me rejette pas et je resserre mon étreinte.

Suis-je mauvais de profiter d'elle dans un moment de faiblesse?

Mais après tout n'est ce pas l'essence des Malfoy?

Toute ma vie on m'a désigné comme le fils de celui qui a harcelé le héros Harry Potter. Mon amitié avec Albus a quelque peu calmer les choses mais notre aventure avec le retourneur de temps m'a laissé la réputation de semeur de trouble.

Les Malfoy sont des semeurs de trouble.

Vicieux et acariâtre.

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POV Ignis:

J'ai dû m'endormir, je me sens plongé dans le monde cauchemardesque des rêves.

Difficile de déterminer où je suis. Le soleil me transperce comme la chaleur d'un doux matin d'été. Je sens les tiges de blé suivre le mouvement du vent pour caresser mon visage. Je me sens étrangement apaisée.

-Ignis!!!

La voix semble lointaine . Je me redresse et plissé les yeux pour tenter de distinguer sa provenance. Une longue silhouette fine et élancé s'approche de moi. C'est une jeune femme au teint blafard à la chevelure rousse étincelante et au regard de braise. Sa longue robe blanche lui donne un air angélique.

"Maman" pensais-je.

-Oui c'est moi, répond doucement la jeune femme comme si elle avait lu mes pensées en le pressant contre sa poitrine.

Son visage respire la sérénité. Pourtant un trait soucieux barre son front:

-Ignis tu dois y retourner.

Je sursaute. J'avais presque oublié son monde.

-Ca à l'air tellement mieux ici ,je pourrai rester avec toi, suppliais-je.

-Tes amis ont besoin de toi, le monde a besoin de toi ma chérie, dit-elle en resserrant son emprise.

-De toute façon j'ai tout gâché.... Ça risque d'empirer si j'y retourne...

Des perles viennent s'immiscer au coin de mes yeux. Je repense à lui.

-Ne t'en fais pas pour lui, il va bien.

Je lève vers elle un regard rempli de gratitude avant de me plonger à nouveau dans mes pensées. Si ça se trouve je l'ai aimé. Je ne le saurais jamais, j'ai jamais tenté ne serait que l'embrasser. C'était mon meilleur ami mais je ne saurais jamais si j'éprouvais pour lui un sentiment plus profond.

-Le cœur a ses raisons que la raison ignore, prononce-t-elle en référence à Pascal.

Ma mère à toujours adorer philosopher sur la vie, je la reconnais bien dans cette phrase prononcée en l'air d'un air mystérieux comme si elle pouvait voir au-delà.

-Et ce Malfoy ? dit-elle l'air de rien.

Je l'avais presque oublié. Ou peut être enfouie. Je ne sais pas très bien. J'ai l'impression que ne serait ce que penser à lui serait une trahison à celui que je peux plus voir. Pourtant le contact avec Scorpius m'a toujours chamboulé alors que celui d'Evan m'étais totalement naturel. De toute manière Malfoy est insupportable en tout point. Mais il a au moins l'avantage d'avoir un certain sens de l'humour qui le rend appréciable.

Trêve de pensées inutiles. Je ne veux pas y retourner. Je ne veux pas replonger en enfer.

Je ne veux pas.

-N'ai pas peur, murmure la génitrice. Tu ne feras plus de cauchemars des que tout sera fini. Moi aussi j'ai vécu ça .

-Ah oui?

-Une Tigaras sera sans cesse tourmentée par les forces du mal jusqu'à ce qu'elle ait accompli sa destinée. J'avais des hallucinations et des rêves terribles lorsque j'étais jeune comme toi. Lorsque je me suis engagé dans l'association de lutte contre les mangemorts, ils ont progressivement disparu.

-Mais moi, qu'elle est ma destinée ?

-Cela tu dois le découvrir par toi-même murmure-t-elle avant de poser son doigt sur mon front.

Au contact de son doigt je me sens propulser en arrière et aspiré par une force invisible j'entends mère hurler qu'elle m'aime et j'ai à peine le temps de lui dire la même chose.

Je me réveille en sueur et enveloppée à demi dans ma couverture de laine mais surtout avec un Malfoy inquiet au-dessus de ma tête.