C'est la question cooo, la question iiiine. La question coquine ! Ou plutôt, comment écrire une scène érotique ?
Quand
Une scène torride est-elle un passage obligé dans tout roman qui se respecte ? Non !
Le lecteur n’est pas bête. Si vos deux protagonistes s’embrassent et se dirigent vers la chambre à coucher, on se doute que ce n’est pas pour broder. Pas besoin de lui faire un dessin ou de lui offrir une description détaillée. Le lecteur a très bien compris ce que vous suggérez.
NDA : Quoi, ce n'est pas pour une partie de Uno ?
Alors posez vous ces questions :
- A qui votre roman est-il destiné ?
- Est-ce qu’une telle scène correspond à votre style ?
Amener la scène
Faire l’amour, ce n’est pas que deux lèvres qui se touchent. Il y a un contexte, une ambiance, de l’émotion, du désir et surtout de la tension.
Le baiser entre 2 personnages est le résultat incontrôlable d’un besoin. En tant qu’auteur, il faut jouer avec cette tension, faire monter la fièvre du lecteur en même temps que celle des personnages.
La rédaction d’une scène érotique doit être traitée comme une scène d’action. Elle doit happer le lecteur jusqu’à la dernière ligne. Pour ne pas ennuyer le lecteur, votre scène a donc besoin de rythme.
Concentrez-vous sur l’atmosphère au départ, puis sur les émotions de vos personnages, le rapprochement entre eux deux, leur désir.
Attardez-vous sur des détails qui montre que vos personnages ont une conscience accrue de la présence de l’autre. Jouez avec les cinq sens, les moments de silence ou les sons prononcés afin de montrer toutes les facettes de leur désir.
Décrivez les actions qui font avancer la scène. Le petit geste, l’élément déclencheur, qui pousse les deux personnages à se jeter dans les bras l’un de l’autre.
Les 5 sens
Souvent, en décrivant une scène, on se concentre uniquement sur ce qui est visible, comme si on visionnait un film sur un écran... Cela peut faire paraître la scène de sexe un peu artificielle et « mécanique », ce qui risque de créer un sentiment de malaise.
Au lieu de décrire simplement les actions, décrivez plutôt la façon dont le personnage s'est senti en réponse à l'action. Par exemple, au lieu de dire « Elle touche ma poitrine avec ses doigts experts », vous pouvez écrire: « Une chaleur se répand dans tout mon corps lorsque ses doigts s'immiscent sous la dentelle de mon soutien-gorge pour frôler mes seins ».
Pensez aux sons, aux odeurs, au toucher, au goût… Pensez aux détails, aux contrastes chaud/froid, doux/dur, lentement/brusquement. Variez les rythmes, variez les plaisirs.
Les préliminaires
Amenez les scènes érotiques tout en subtilité, préparez l'ambiance, dites-leur des choses séduisantes au creux de l'oreille pour les préparer à ce qui s'en vient… Bref, faites les languir un peu avant de vous lancer.
Le vocabulaire
Le vocabulaire utilisé dans la rédaction d’une scène sensuelle ou érotique est important. Il doit entrer en adéquation avec le ton et la personnalité des personnages. Laissez la personnalité et la langue de vos personnages déterminer les mots à utiliser.
Si votre personnage a un langage soutenu pendant tout votre récit, évitez qu’il ne tienne des propos crus ou trop fleuri.
Au contraire, si votre personnage est vulgaire, n’hésitez pas à utiliser un langage outrancier. Cette règle vaut pour tout le récit afin de garder une certaine cohérence. Sinon, gare à la rupture de registre.
Dans cette même veine, j’ajouterai que cette règle vaut également pour le choix du narrateur. Déterminez votre point de vue et gardez-le tout au long de l’histoire sous peine de perdre le lecteur en cours de route.
Utilisez des synonymes.
Soyez réaliste
Vos protagonistes ne sont pas des experts du Kama-Sutra. La scène de sexe devra susciter le fantasme, mais elle est d’autant plus réelle quand elle est réalisable. On ne dit pas de ne pas prendre de risque, mais simplement de se rappeler que vos personnages ne sont que des humains, et qu’il y a des limites physiques à ce qu’il peut se passer.Certes, votre personnage masculin aura certains atouts aptes à faire fantasmer vos lectrices, mais il faut veiller à ne pas en abuser pour que la scène reste crédible.
Inspirez-vous de ce que vous connaissez et ne cherchez pas absolument à impressionner votre lecteur. Ce dernier rêvera davantage s’il croit en ce qu’il lit. Si vos lecteurs passent leur temps à essayer de comprendre la position adoptée par les personnages, ils sortent de l’érotisme de la scène.
Sortez couverts.
Dans une histoire contemporaine, les auteurs peuvent hésiter à mentionner l’usage du préservatif, souvent parce qu’ils craignent que cela fasse perdre de l’émotion ou l’impulsivité de la scène, ou simplement parce que cela peut leur sembler évident et qu’ils ne voient pas l’utilité de le mentionner. Cependant, il faut pouvoir imaginer ce que pensera votre lecteur en lisant votre scène.
D’abord, face à un lectorat parfois jeune, il est toujours bon de rappeler de l’utiliser, mais cette initiative revient à l’auteur, et peut se choisir en fonction du public il souhaite adresser son livre.
Cependant, un lecteur qui ne lit aucune mention du préservatif, quel que soit son âge, s’attendra à des conséquences suite à l’acte sexuel comme une maladie ou une grossesse, ou ne serait-ce qu’un doute qui amènera peut-être une dispute ou un malentendu.
Les personnages sont-ils inconséquents, immatures ou est-ce voulu pour faire arriver dans l’intrigue une scène de tension où le personnage imaginera être enceinte ? Le lecteur s’attendra à une justification pour cette omission.
Il ne faut pas croire que la mention est superflue quand son usage est devenu plutôt évident dans les mœurs contemporaines. Le préciser sert également le réalisme de votre scène.
Source :
https://homoromance-editions.com/les-conseils-decriture/7-astuces-pour-ecrire-des-scenes-erotiques.htmlhttps://boudoirdesmots.com/2021/02/11/comment-ecrire-une-scene-de-sexe/
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