Soyez précis !

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https://marievareille.com/2015/11/04/8-mini-efforts-pour-ne-plus-ecrire-comme-un-pied/

Stop aux adverbes.

Avant que qui que ce soit ne conteste, ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est Hemingway, prix Nobel de Littérature en 1954. Si vous n'êtes pas d'accord, voyez ça avec lui. Comme les adverbes sont souvent des mots longs avec des tas de double « m » (anticonstitutionnellement est un adverbe), on pense qu'en mettre beaucoup et partout donne l'air intelligent. En fait, ça donne surtout l'air pédant. Donc, on utilise des adverbes, uniquement quand c'est indispensable. Et si vous vous posez la question à chaque fois que vous en utilisez un, vous allez voir que vous allez pouvoir en supprimer un paquet.

La plupart du temps, ils sont utilisés pour renforcer un verbe mal choisi ou trop vague, donc compenser une faiblesse de style :

Par ex : marcher lentement, c'est flâner, déambuler ;

parler fort, c'est crier, hurler, vociférer ;

regarder attentivement c'est examiner, dévisager etc.

À chaque fois que vous pouvez supprimer un adverbe et le remplacer par un verbe plus fort ou même une expression plus originale, faites-le. Ce qui nous amène d'ailleurs au point suivant :

Les verbes forts.

Le verbe représente l'action, c'est en général le mot le plus important de chaque phrase avec le sujet. Alors sauf si on recherche un style très « parlé », on évite les auxiliaires être et avoir, les « il y a », les « c'est », les « faire » et les « aller » et on choisit toujours le meilleur verbe, le plus précis, le plus concret, avec soin.

Par ex : on ne fait pas à manger, on cuisine ;

on ne fait pas une drôle de tête, on affiche une drôle de tête

il n'y a pas des tulipes dans le jardin, les tulipes poussent/fleurissent dans le jardin

Emilie n'est pas généreuse, elle fait preuve de générosité

ce n'est pas une raison, ça constitue une raison etc. 

Evitez la forme passive

Pour la simple et bonne raison que vous utilisez plus de mots pour dire la même chose de manière moins directe.

Par ex : « les biscuits ont été mangés par le Grand Vizir » « le grand vizir a mangé les biscuits » (cet exemple n'a aucun sens, il est temps que j'aille me coucher)

Exception si c'est volontaire, pour mettre en avant la passivité de votre sujet et son incapacité à réagir.

Par ex : « elle s'est fait agresser » fonctionne mieux que « quelqu'un l'a agressée ». 


Trouver le bon mot pour éviter l'accumulation d'adjectifs.

Je ne sais pas pourquoi, certaines personnes pensent que les adjectifs vont par trois. Là encore, mieux vaut prendre le temps de trouver le bon adjectif ou le bon mot, celui qui déclenchera tout de suite le sentiment que vous recherchez chez le lecteur, plutôt que d'en rajouter trois tonnes.

ex : « Ses habits étaient sales, déchirés et usés », quatre mots que vous pouvez résumer en un seul « haillons ». 

Des phrases courtes.

Si vous utilisez deux fois plus de mots que nécessaire pour dire quelque chose, vous diluez l'information principale et donc l'intensité de votre récit. Préférez les points aux virgules, évitez d'avoir plusieurs dans la même phrase (vous savez, ces morceaux de phrases qui commencent par « que ou qui, où et quand » et qui décrivent le mot qui les précède) Il faut énormément de talent pour écrire des phrases longues qui ne soient pas bancales ou incompréhensibles. Ceci dit, si vous appliquez les cinq premiers points, vous devriez déjà avoir raccourci vos phrases.

Les dialogues.

Il existe un cas où chercher désespérément à utiliser des verbes forts est contre-productif : dans les dialogues.

J'ai lu quelque part, malheureusement je ne sais plus où, une remarque que j'ai trouvée très pertinente. Un lecteur lambda qui lit un roman ne déchiffre pas tous les mots. Il reconnait un certain nombre de mots familiers au premier coup d'oeil. Parmi eux, les allocutions « dit-il » ou « dit-elle », qui lui sont tellement familiers, qu'il ne les lit pas, mais les reconnaît instantanément. Ces allocutions passent donc inaperçues et ne viennent pas polluer le coeur de ce que vous êtes en train d'écrire, à savoir le contenu du dialogue.

Le plus simple dans un dialogue, c'est donc d'utiliser « dit-il », « dit-elle » et éventuellement le verbe « répondre », voire rien du tout, si vous glissez une petite action de temps en temps qui permet au lecteur de savoir quel personnage va parler. Si l'action et les dialogues sont sensés, il devrait pouvoir comprendre qui parle, sans que vous ayez besoin d'assommer tout le monde avec ce genre de passage  :

Ex:

« — C'est quoi ça ? éructa-til.

— J'en sais rien, se défendit-elle

— C'est impossible, s'emporta-t-il, je l'ai trouvé dans ton sac à main! »

— C'est la première fois que je le vois, s'indigna-t-elle »


NDA : Si vous raffolez de Thriller, de mystère avec un soupçon de paranormal, n'hésitez pas à jeter un oeil au Champ du corbeau, actuellement deux chapitres son disponibles. Merci à vous. Peace.

Conseils d'écriture : Comment Écrire Un LivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant