Revolver.

10.

PDV - ???

Mon masque. Elle m'a arraché mon masque dans sa gifle.

Mon visage est à découvert. C'était pas prévu dans le plan ça.

Il me reste même pas dix minutes, et elle est sensée être celle qui reste le plus longtemps.

Ses yeux reflétaient une surprise, passante avant de disparaître, aussi subtil qu'un détail inutile. Son regard de colère avait repris sa place qui lui allait de droit. Ses iris semblaient danser avec le feu.

Pourquoi parmi toutes les personnes, elle a choisi une fille aussi colérique ?

Ah oui. Miss Waynes qui a voulu la retrouver à cause d'un putain de document.

Elle m'a arraché mon masque, je suis sensé faire quoi ? Continuer ? Flirter ? Fuir ?

Non. La fuite n'est pas une option.

Continuons à garder nos masques.

Je voyais ses poings se serrer de frustration face à mon manque de réaction. Les deux hommes avec elle semblaient presque perdues. Mercure et le Soleil. L'un était éteint et l'autre brillait encore d'espoir. Ironique lorsque l'astre le plus brillant semble absorbé du noir, n'est-ce pas ?

J'apportais un premier sourire à mes lèvres.

Devrais-je lui donner un indice ? La voir partir en prison aussi vite serait bien dommage.

Une main dans le dos, l'autre faisant tournoyer mon revolver autour de mon doigt à travers la gâchette, je me rapprochais d'elle d'un pas assuré.

Elle eut un instant de reculons. Mais sa fierté ou l'aveuglement que lui portait son courage la forçait à maintenir sa position devant moi. Ce n'est pas tous les jours qu'un homme avec une arme chargée s'approche ouvertement de vous.

— Ose faire un seul pas de plus et je te castre, me disait-elle.

— Allons ne soit pas ridicule. Tu n'as rien ! Et j'ai une arme chargée. C'est plutôt à toi de reculer. Que dis-je ? Mes gardes te coupent la route.

L'iris de ses yeux se tournaient et retournaient dans tout les sens possibles, à la recherche d'une quelconque solution ou d'une quelconque fuite possible. Elle avait beau chercher mais rien n'était possible. J'étais le maître de cette partie.

Ses yeux redevenaient fixes vers moi. Ses mains commençaient doucement à s'élever aux niveaux de ses oreilles. Sa volonté s'est enfin résignée.

C'est aussi à ce moment-là qu'un détail me frappa. Elle ne portait qu'un gant sur deux. Il suffit juste de ses empreintes sur une arme et c'est fini pour elle. La police la retrouvera et la prendra pour coupable.

Les garçons levèrent leurs mains à leur tour après s'être échangé un regard. L'un d'eux tenait l'autre gant de notre colérique.

Sa voix me parvenait, comme une chanson annonçant la victoire.

— Je me rends, prononçait-elle, le ton de sa voix devenant presque tremblant.

Game over darling.

Ce n'était pas comme si elle avait d'autres choix après tout.

Je fis un signe aux gardes. Mon regard se porta pendant une seconde sur le fond de la salle.

Une erreur.

Une seule erreur.

J'avais baissé ma garde.

À peine ai-je eu le temps de reposer mes yeux sur ma cible que celle-ci tenait un revolver entre ses doigts tremblants, ramassé par terre. C'est bien dommage, seul sa main protégée du tissu était en contact avec le métal froid de l'arme.