GROSSE ET ALORS ? [Tome 2]

42. Le marché de Noël

― Rappelle-moi pourquoi j'ai accepté de me lever avant midi ?

Ava lance un regard à notre arrêt de bus en soupirant. Il est vrai que nous sommes rentrés tard à cause du bal et des événements qui se sont déroulés. J'éprouve également de la fatigue, mais il était hors de question de manquer le traditionnel marché de Noël et faire les achats pour tout le monde. Julian ne semble pas mécontent de rejoindre l'aventure et essaie d'apporter de la bonne humeur. Alex nous retrouve directement sur place, sa sœur étant de retour pour les vacances il est dans l'obligation de lui laisser sa voiture. Raison pour laquelle nous sommes en train d'attendre le bus en cette matinée de décembre glaciale.

― Parce que c'est la meilleure période de l'année et que la ville propose pleins d'événements pour l'occasion. On ne va pas passer la journée au lit alors qu'on peut goûter aux meilleurs chocolats chauds, découvrir des artisans talentueux et faire quelques emplettes pour nos proches ! m'exclamé-je.

― Comment fais-tu pour avoir autant d'énergie un samedi matin ?

― Je suppose que la bonne humeur me donne des ailes.

Malgré les surprises de la soirée, j'ai passé un excellent moment en compagnie de mes proches. J'ai dansé avec tout le monde en faisant des chorégraphies immondes, mais c'était tellement bon. Le groupe est différent cependant je ressens une réelle connexion entre nous. J'avais la crainte que l'ambiance soit gênante entre les Hayes, mais Nathaniel s'est montré très amical envers les jumeaux. Ava a même accepté de discuter un peu avec lui, ce qui m'a agréablement surprise. Nous avons passé un moment à discuter sous les étoiles des événements à venir et de la vie en générale.

Ava frotte ses mains l'une contre l'autre afin de se réchauffer puis consulte l'heure sur sa montre. Elle ne porte aucune perruque aujourd'hui, ce qui est un premier pas vers son évolution personnelle. Je compte bien lui apporter mon aide en prenant le temps qu'il faut.

― Tu me dois dix dollars au fait, dit-elle.

― D'accord, j'ai perdu mon pari.

Je fouille dans la poche de mon manteau pour sortir les billets sous le regard curieux de Julian. Il croise les bras dans l'attente d'une explication. Gênée, je ne veux pas lui parler de notre pari, mais Ava prend la parole.

― Max et moi avons parié sur Alex.

― Pour quelle raison ?

Mes joues rougissent malgré le froid.

― Max était certaine que son meilleur ami te demanderait de sortir avec toi pendant le bal, mais ce n'est pas arrivé alors j'ai gagné. J'aurais dû parier vingt dollars, ça aurait été rentable comme pari !

― En fait...

― Non ! Ne me dit pas qu'il a osé ?

Julian se mord la lèvre.

― Il ne m'a pas demandé de sortir avec lui, mais on s'est embrassé. Est-ce que ça compte comme une déclaration ? Parce que je suis sur le point de lui demander de m'accompagner à un rencard.

― Rends-moi mes dix dollars, j'ai gagné.

― Non ! Il ne lui a pas demandé !

― Il l'a embrassé c'est tout comme !

Notre conversation est interrompue par l'arrivée de notre bus. Ava soupire puis monte la première en affirmant que j'ai perdu le pari. Nous trouvons des places libres et changeons de conversation le temps d'arriver au centre-ville. Il y a quelques mois, je détestais le bus parce qu'il représentait tout ce dont j'avais peur : la foule, le jugement et les moqueries. Aujourd'hui, je me trouve en bonne compagnie et cela m'aide à apaiser mes craintes intérieures.
Je reçois un message de mon meilleur ami qui m'annonce qu'il est arrivé. Je me lève de mon siège lorsque le chauffeur freine violemment, je vacille et manque de tomber sur la vieille dame, mais Ava attrape mon bras pour empêcher la chute du siècle.