22. Soupe à la citrouille

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Une bonne odeur de citrouille flotte dans la maison lorsque je passe la porte d'entrée. Je dépose mon sac ainsi que mes achats sur la commode afin de retirer ma veste mouillée. Des éclats de rire proviennent de la cuisine, ce qui apporte un peu de douceur dans la maison. Ma mauvaise humeur a des conséquences sur le moral de tout le monde même si c'est involontaire. Je songe au futur mariage de mon père, il est inconcevable que je le gâche.

Je serre les paquets de bonbons contre moi en marchant vers la cuisine. Sam ne cherchait certainement pas à me blesser en gardant le secret. Elle cherchait à me protéger de toutes ces conneries et me permettre de vivre une adolescence normale. Papa découpe des carottes tandis que ma soeur remue la grande casserole en dansant au rythme de la musique. Il me faut quelques secondes pour reconnaître les premières notes d'une chanson diffusée lors du spectacle.

― Tu arrives juste à temps pour goûter la soupe ! s'exclame-t-elle.

― C'est moi la spécialiste de la soupe à la citrouille.

Elle semble surprise que je m'adresse de façon plus amicale que la normale. Je m'empare de la cuillère en bois afin de goûter la préparation. C'est une recette de notre grand-mère, pour une raison qui nous échappe, je suis la seule capable de reproduire le goût de celle de mamie Price. Le goût n'est pas loin, mais il manque des carottes ainsi que des épices pour ajouter un peu de peps.

― Selon moi, il manque les épices et peut-être un peu de pomme de terre.

— C'est dans la recette ? s'étonne papa.

— Non, mais c'est une indication que grand-mère m'a donné. Faites-moi confiance je sais ce que je fais !

Papa ajoute les rondelles de carottes dans la marmite tandis que Sam s'empresse de couper les pommes de terre manquantes. Une bonne ambiance règne dans la cuisine, ça m'avait terriblement manqué. Je supervise les opérations en goûtant de temps à autre en donnant mon avis. Nous passons une bonne heure à discuter en préparant la soupe. Papa semble heureux de nous voir complices Sam et moi.

Ella ne tarde pas à rentrer du travail. Ma belle-mère me lance un sourire en voyant mes efforts pour pardonner les erreurs de mes proches. Je ne peux pas leur en vouloir de m'avoir épargné la vérité. Nous nous lançons dans la préparation du repas tous ensemble en bavardant. Je me retrouve avec Sam pour la réalisation d'une tarte aux pommes.

— Je suis vraiment désolée pour tout ce qui s'est passé. J'ai manqué de courage pour te dire la vérité, notre relation s'est améliorée et j'ai tout gâcher.

— Non, tu voulais juste me protéger. Tu n'es pas une mauvaise soeur bien au contraire. J'avais besoin de digérer certaines choses et je ne suis pas parvenue à le faire de façon raisonnable.

Nous nous sourions.

— Est-ce que tu vas continuer à prendre le bus ou bien aller au lycée en voiture ? J'arrive pas à convaincre papa de mettre autre chose que la radio.

— Aucune idée, ça me plaît bien de prendre le bus. En plus, je ne suis pas toute seule et ça me permet de ne plus dépendre de papa ou Ella.

Elle fronce les sourcils.

— Tu mens très mal, Max !

— Je suis sérieuse ! Julian et Ava prennent le bus pour aller au lycée, j'aimerais bien en apprendre plus sur eux.

Je n'évoque pas notre rencontre au supermarché parce que j'estime que cela ne regarde qu'eux. Je découpe une nouvelle rondelle de pomme pour notre tarte. Sam ne comprend pas mon sentiment de vouloir me rapprocher des jumeaux. Ce ne sont pas des simples voisins, ils ont attiré mon attention. Julian est ce soleil rayonnant qui apporte de la douceur au quotidien et Ava une lune plus obscure et secrète. Elle se cache derrière des perruques farfelues, ce qui attire l'attention de tout le monde. Mon envie de la connaître grandit de jour en jour afin de lui apporter mon aide.

GROSSE ET ALORS ? [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant